alexametrics
dimanche 08 juin 2025
Heure de Tunis : 07:44
SUR LE FIL
Décès de l’écrivain Hassouna Mosbahi : une grande voix littéraire s’éteint
04/06/2025 | 22:17
2 min
Décès de l’écrivain Hassouna Mosbahi : une grande voix littéraire s’éteint

L’écrivain et romancier tunisien Hassouna Mosbahi est décédé ce soir, mercredi 4 juin 2025, à l’âge de 75 ans. Figure importante de la scène littéraire arabe et francophone, il laisse derrière lui une œuvre profondément ancrée dans la mémoire collective tunisienne, à la fois enracinée et ouverte sur le monde.

Né en 1950 à Kairouan, Hassouna Mosbahi s’était d’abord formé aux lettres françaises à l’Université de Tunis. Il quitte ensuite le pays pour s’installer à Munich, en Allemagne, où il vivra plus de vingt ans. C’est là qu’il approfondira sa réflexion littéraire et y bâtira une partie importante de sa carrière avant de rentrer en Tunisie, où il vivait ces dernières années à Hammamet.

Auteur prolifique, il a signé des recueils de nouvelles, des romans, des essais, et a vu plusieurs de ses œuvres traduites en allemand. Son recueil Hallucinations de Tarchich a notamment reçu, en 2000, le prestigieux prix Toucan du meilleur livre de l’année à Munich. Sa nouvelle La Tortue, publiée en anglais par la revue Banipal, a été finaliste du prix Caine pour la littérature africaine, sous la présidence du Nobel sud-africain J. M. Coetzee.

 

Hassouna Mosbahi était également un traducteur érudit. Il a fait découvrir au lectorat arabe de grands textes francophones et internationaux : Les voix de Marrakech d’Elias Canetti, des Contes pour enfants de Jacques Prévert, ou encore L’amour est l’innocence éternelle, une anthologie de poésie mondiale.

Son écriture était saluée pour sa capacité à saisir l’âme tunisienne. L’écrivain égyptien Youssef Idriss disait de lui : « Il suffit de lire une seule nouvelle de Hassouna Mosbahi pour comprendre comment vit le Tunisien, comment il pense, quelles sont ses légendes et ses récits propres, comme si l’on avait vécu en Tunisie pendant des décennies. »

Parmi ses distinctions, il reçut en 1986 le prix du ministère de la Culture pour la nouvelle L’histoire de la folie de ma cousine Hania, ainsi que le prix Mohammed Zefzaf du roman arabe en 2016, pour l’ensemble de son œuvre.

Le monde littéraire tunisien, arabe et international perd ce soir une voix singulière, empreinte de poésie, de lucidité et de profondeur humaine. Hassouna Mosbahi s’éteint, mais ses mots, eux, continueront de résonner longtemps.

Paix à son âme.


04/06/2025 | 22:17
2 min
Suivez-nous