cmme on le dis, c'est du journalisme boudourou. tout comme nos télé, radio, journeau etc.
pauvre Tunisie
C’est demain, 28 juillet 2018, que le nouveau ministre de l’Intérieur, Hichem Fourati, devra se présenter devant le parlement et espérer obtenir sa confiance. Toutefois, le véritable enjeu de cette séance parlementaire est la crédibilité de Youssef Chahed en tant que chef du gouvernement. Ses ennemis, qui veulent le voir quitter la Kasbah en sont conscients et ont déjà commencé à planter leurs mines.
Si vous caressez le dessein de faire virer Youssef Chahed de la Kasbah, que vous avez été mobilisé pour atteindre cet objectif, il serait franchement bête de rater l’occasion de la venue du chef du gouvernement à l’ARP pour présenter et soutenir son nouveau ministre de l’Intérieur. Il est vrai que si Hichem Fourati n’obtenait pas la confiance du parlement, ce serait un très douloureux camouflet pour le chef du gouvernement Youssef Chahed. Un camouflet qui pourrait même entrainer une démission pure et simple du poste de chef du gouvernement.
Par conséquent, les jeux d’influence, les coups de téléphone, le lobbying et même une certaine forme de coercition sont à l’œuvre. Pour Hafedh Caïd Essebsi et sa clique, dont notamment la « nouvelle ancienne » recrue, Ridha Belhaj, ou bien le conseiller présidentiel, Noureddine Ben Ticha. Ces efforts là viennent s’ajouter, évidemment, à ceux entrepris de manière quasi quotidienne par les quelques élus de Nidaa qui s’accrochent encore aux bottes du fils. Une vraie campagne de lobbying est menée par ces personnages en vue de faire « tomber » le nouveau ministre de l’Intérieur. Cela a commencé de manière « électronique » puisqu’il y a des pages sponsorisées qui s’évertuent à dépeigner Hichem Fourati comme un islamiste forcené ou comme un membre d’un cabinet obscur qui aurait caché des informations cruciales ou qui aurait précipité la chute de tel ou tel directeur.
Il y a eu par la suite une tentative franchement ridicule de créer une polémique par rapport à la question de savoir si Béji Caïd Essebsi avait été informé de cette nomination. Là c’est le conseiller Noureddine Ben Ticha qui a pris, semble-t-il, un malin plaisir à jouer sur les mots et à suggérer que le président de la République a été informé mais n’a pas été consulté par le chef du gouvernement. Une polémique inutile rapidement avortée par la porte-parole de la présidence de la République, Saïda Garrache, qui a indiqué que le président était parfaitement au courant.
Selon des sources concordantes, Nidaa Tounes version Hafedh Caïd Essebsi est en train de mobiliser tous ses réseaux pour faire capoter l’obtention de la confiance par Hichem Fourati. Le directeur exécutif du parti a tenu aujourd’hui une réunion avec ses députés pour enfoncer le clou et 21 parmi eux, sur un total de 42 élus présents, ont fait part de leur volonté de ne pas donner leur confiance demain au nouveau ministre de l'Intérieur.
Pour s'assurer du vote de demain, tous les moyens de pression sur les élus ont été utilisés pour influencer les élus. A tel point que le ministre du Transport, Radhouane Ayara, qui ne porte pas HCE dans son cœur, a jugé utile de parler de ce sujet sur Shems FM le 27 juillet 2018, invitant tous les blocs parlementaires à voter en faveur de Hichem Fourati. Même le président de la République semble s’y mettre puisqu’il a rencontré aujourd’hui, Mustapha Ben Ahmed, chef du bloc national et une rencontre a également eu lieu avec Mohsen Marzouk, secrétaire général de Machrouû Tounes. Il avait aussi, plus tôt dans la matinée, reçu le chef d’Ennahdha, Rached Ghannouchi…
De l’autre côté, il y a également de la résistance. Bien conscient de ces enjeux, Youssef Chahed n’est pas en reste et multiplie également les manœuvres pour assurer l’obtention de la confiance du parlement pour son nouveau ministre de l’Intérieur. Il a d’abord réussi le coup de force d’amener à lui plusieurs élus Nidaa Tounes qui ont tourné le dos au leadership de leur parti. Parmi ceux-là on trouve un poids lourd : le chef du bloc parlementaire Nidaa, Sofiene Toubel. Ce dernier a montré son « savoir-faire » à différentes occasions en ce qui concerne le lobbying. Donc ce sera un allié de poids.
Autre avantage de Youssef Chahed dans cette partie d’échecs : le fait qu’il peut s’adresser à l’ensemble des élus pour les convaincre. Selon certaines informations, il aurait rencontré à quelques reprises plusieurs élus de Machrouû Tounes pour tenter de les rallier à sa cause. Il est pratiquement assuré du soutien d’Ennahdha au parlement et il peut compter sur la désunion des autres groupes parlementaires. Si Hichem Fourati obtient les votes d’Ennahdha, d’une moitié de Nidaa et d’une partie de Machrouû, il est assuré de passer et ce sera également une victoire politique pour Youssef Chahed. Pour ce dernier, le fait de présenter le ministre de l’Intérieur devant le parlement sert également de tour d’essai, de baromètre pour voir où en sont les équilibres politiques pour lui et à quel point il peut les influencer.
Le plus douloureux dans tout cela c’est que demain au Bardo, il ne s’agira nullement d’évaluer la compétence de Hichem Fourati pour occuper le poste de ministre de l’Intérieur ou des défis sécuritaires auxquels la Tunisie doit faire face. Il s’agira d’un jeu politique dont la véritable cible est Youssef Chahed, le tout s’inscrivant dans les efforts entrepris par Hafedh Caïd Essebsi pour faire virer celui qui n’a pas voulu « servir le parti ».
Marouen Achouri
C’est demain, 28 juillet 2018, que le nouveau ministre de l’Intérieur, Hichem Fourati, devra se présenter devant le parlement et espérer obtenir sa confiance. Toutefois, le véritable enjeu de cette séance parlementaire est la crédibilité de Youssef Chahed en tant que chef du gouvernement. Ses ennemis, qui veulent le voir quitter la Kasbah en sont conscients et ont déjà commencé à planter leurs mines.
Si vous caressez le dessein de faire virer Youssef Chahed de la Kasbah, que vous avez été mobilisé pour atteindre cet objectif, il serait franchement bête de rater l’occasion de la venue du chef du gouvernement à l’ARP pour présenter et soutenir son nouveau ministre de l’Intérieur. Il est vrai que si Hichem Fourati n’obtenait pas la confiance du parlement, ce serait un très douloureux camouflet pour le chef du gouvernement Youssef Chahed. Un camouflet qui pourrait même entrainer une démission pure et simple du poste de chef du gouvernement.
Par conséquent, les jeux d’influence, les coups de téléphone, le lobbying et même une certaine forme de coercition sont à l’œuvre. Pour Hafedh Caïd Essebsi et sa clique, dont notamment la « nouvelle ancienne » recrue, Ridha Belhaj, ou bien le conseiller présidentiel, Noureddine Ben Ticha. Ces efforts là viennent s’ajouter, évidemment, à ceux entrepris de manière quasi quotidienne par les quelques élus de Nidaa qui s’accrochent encore aux bottes du fils. Une vraie campagne de lobbying est menée par ces personnages en vue de faire « tomber » le nouveau ministre de l’Intérieur. Cela a commencé de manière « électronique » puisqu’il y a des pages sponsorisées qui s’évertuent à dépeigner Hichem Fourati comme un islamiste forcené ou comme un membre d’un cabinet obscur qui aurait caché des informations cruciales ou qui aurait précipité la chute de tel ou tel directeur.
Il y a eu par la suite une tentative franchement ridicule de créer une polémique par rapport à la question de savoir si Béji Caïd Essebsi avait été informé de cette nomination. Là c’est le conseiller Noureddine Ben Ticha qui a pris, semble-t-il, un malin plaisir à jouer sur les mots et à suggérer que le président de la République a été informé mais n’a pas été consulté par le chef du gouvernement. Une polémique inutile rapidement avortée par la porte-parole de la présidence de la République, Saïda Garrache, qui a indiqué que le président était parfaitement au courant.
Selon des sources concordantes, Nidaa Tounes version Hafedh Caïd Essebsi est en train de mobiliser tous ses réseaux pour faire capoter l’obtention de la confiance par Hichem Fourati. Le directeur exécutif du parti a tenu aujourd’hui une réunion avec ses députés pour enfoncer le clou et 21 parmi eux, sur un total de 42 élus présents, ont fait part de leur volonté de ne pas donner leur confiance demain au nouveau ministre de l'Intérieur.
Pour s'assurer du vote de demain, tous les moyens de pression sur les élus ont été utilisés pour influencer les élus. A tel point que le ministre du Transport, Radhouane Ayara, qui ne porte pas HCE dans son cœur, a jugé utile de parler de ce sujet sur Shems FM le 27 juillet 2018, invitant tous les blocs parlementaires à voter en faveur de Hichem Fourati. Même le président de la République semble s’y mettre puisqu’il a rencontré aujourd’hui, Mustapha Ben Ahmed, chef du bloc national et une rencontre a également eu lieu avec Mohsen Marzouk, secrétaire général de Machrouû Tounes. Il avait aussi, plus tôt dans la matinée, reçu le chef d’Ennahdha, Rached Ghannouchi…
De l’autre côté, il y a également de la résistance. Bien conscient de ces enjeux, Youssef Chahed n’est pas en reste et multiplie également les manœuvres pour assurer l’obtention de la confiance du parlement pour son nouveau ministre de l’Intérieur. Il a d’abord réussi le coup de force d’amener à lui plusieurs élus Nidaa Tounes qui ont tourné le dos au leadership de leur parti. Parmi ceux-là on trouve un poids lourd : le chef du bloc parlementaire Nidaa, Sofiene Toubel. Ce dernier a montré son « savoir-faire » à différentes occasions en ce qui concerne le lobbying. Donc ce sera un allié de poids.
Autre avantage de Youssef Chahed dans cette partie d’échecs : le fait qu’il peut s’adresser à l’ensemble des élus pour les convaincre. Selon certaines informations, il aurait rencontré à quelques reprises plusieurs élus de Machrouû Tounes pour tenter de les rallier à sa cause. Il est pratiquement assuré du soutien d’Ennahdha au parlement et il peut compter sur la désunion des autres groupes parlementaires. Si Hichem Fourati obtient les votes d’Ennahdha, d’une moitié de Nidaa et d’une partie de Machrouû, il est assuré de passer et ce sera également une victoire politique pour Youssef Chahed. Pour ce dernier, le fait de présenter le ministre de l’Intérieur devant le parlement sert également de tour d’essai, de baromètre pour voir où en sont les équilibres politiques pour lui et à quel point il peut les influencer.
Le plus douloureux dans tout cela c’est que demain au Bardo, il ne s’agira nullement d’évaluer la compétence de Hichem Fourati pour occuper le poste de ministre de l’Intérieur ou des défis sécuritaires auxquels la Tunisie doit faire face. Il s’agira d’un jeu politique dont la véritable cible est Youssef Chahed, le tout s’inscrivant dans les efforts entrepris par Hafedh Caïd Essebsi pour faire virer celui qui n’a pas voulu « servir le parti ».
Marouen Achouri