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Code du travail : face aux licenciements, Hafedh Laamouri appelle les entreprises à ne pas paniquer
12/06/2025 | 12:27
4 min
Code du travail : face aux licenciements, Hafedh Laamouri appelle les entreprises à ne pas paniquer

 

L’universitaire et ancien ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Hafedh Laamouri, est revenu, jeudi 12 juin 2025, sur l’amendement du Code du travail, en appelant les entreprises à ne pas céder à la panique ni recourir au licenciement de leurs effectifs.

 

M. Laamouri a affirmé, au micro de Wassim Ben Larbi dans l’émission Expresso sur Express FM, que lorsqu’on lit la nouvelle loi, on peut la trouver parfaite. Mais, lorsqu’on l’applique, on en découvre les limites, notamment à travers des cas non prévus, auxquels il faudra trouver des solutions pratiques.

À titre d’exemple, il a indiqué que dans toutes les compagnies d’assurances, les employés sont souvent liés par un contrat qui n’est pas un contrat de travail. Ces compagnies forment des personnes pendant un ou deux ans afin qu’elles ouvrent ensuite leur propre agence. Ces dernières ne perçoivent donc pas de salaire, mais un pourcentage sur le chiffre d’affaires réalisé.

Il a également évoqué les dispositifs d’alternance entre études et travail, où certaines entreprises accueillent de jeunes diplômés en licence qui poursuivent leurs études tout en travaillant. Ces sociétés prennent en charge les frais de formation et versent une indemnité mensuelle aux intéressés.

 

Autre cas évoqué : certains types d’intérim, comme les compagnies d’assurances qui sous-traitent le traitement des feuilles de soins. De même, les banques n’intègrent pas, dans leur convention collective, de catégorie spécifique pour les agents de sécurité ou de propreté.

L’universitaire a expliqué que les projets à durée déterminée ou les activités saisonnières (touristiques ou agricoles) ne sont pas concernés par la nouvelle loi. Ce qui est interdit, c’est la sous-traitance de main-d’œuvre, devenue illégale depuis le 28 mai dernier, date de l’entrée en vigueur de la loi. Selon lui, les entreprises qui pratiquaient la sous-traitance de main-d’œuvre peuvent se reconvertir vers une sous-traitance de services, ce qui reste autorisé par la loi.

Il a précisé que le contrat de joueur professionnel est un contrat spécifique régi par le ministère des Sports et les fédérations concernées, et qu’il est donc soumis à des textes particuliers. Il en va de même pour les contrats des employés étrangers, qui ne relèvent pas de la nouvelle loi. Il a également mentionné l’inquiétude au sein des établissements scolaires et universitaires privés, qui recourent à des vacataires qu’ils ne peuvent pas embaucher à temps plein.

Il a ajouté que les employés absents peuvent être remplacés par d’autres agents pendant toute la durée de leur absence. Mais, a-t-il admis, la problématique réside dans le fait de savoir par qui les remplacer, les sociétés d’intérim étant désormais interdites.

Pour lui, ce sont des problématiques auxquelles il est possible d’apporter des solutions.

 

Hafedh Laamouri a reconnu avoir constaté un vent de panique dans de nombreuses entreprises, quant à la compréhension et à l’application de la loi, ce qui s’est soldé par une vague de licenciements.

Il a rappelé que toutes les parties prenantes ont été consultées et que les articles de la loi ont été rédigés de manière suffisamment large pour intégrer les cas spécifiques, auxquels des solutions peuvent être apportées.

Il a précisé que les dispositions relatives aux contrats à temps plein ne s’appliquent pas aux contrats à temps partiel. Ainsi, une femme de ménage travaillant deux heures dans une société peut aussi travailler pour d’autres employeurs. Chaque société doit la déclarer à la sécurité sociale pour la durée effective de son travail.

Il a reconnu que la nouvelle loi cherche à concilier la protection des droits des employés avec celle des entreprises, mais qu’elle penche davantage en faveur des premiers. Il a également admis que la loi est plus stricte et réduit la marge de manœuvre dont disposaient auparavant les entreprises, tout en engendrant un coût financier supplémentaire.

Concernant les entreprises qui sont en train de licencier leurs employés, l’universitaire a estimé que cela reflète une méconnaissance de la loi, car il existe, selon lui, une solution pour chaque situation.

Il pense que le nouveau Code du travail représente une opportunité de revoir les conventions sectorielles à sa lumière, d’une manière qui ne contredise pas ses dispositions, tout en tenant compte des spécificités de chaque secteur.

 

M. Laamouri a démenti les rumeurs selon lesquelles des textes d’application de la loi auraient déjà été publiés. Il a toutefois indiqué que le ministre des Affaires sociales pourrait publier une circulaire d’application, fournissant des directives générales aux inspecteurs du travail, notamment pour les cas spécifiques.

Selon lui, la mise en œuvre de la loi prendra du temps, tant pour l’adaptation des entreprises que pour clarifier les frontières entre la sous-traitance de main-d’œuvre — désormais interdite — et la sous-traitance de services, qui reste légale. Cette loi ne doit, selon lui, en aucun cas constituer un obstacle à l’externalisation de certains services, comme la comptabilité ou les services informatiques.

 

 

I.N.

12/06/2025 | 12:27
4 min
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Commentaires
Consternation
Opportunité ratée de faire du bon travail
a posté le 12-06-2025 à 21:32
Il est vrai que nous avons grand besoin d'une mise à jour de nombreuses dispositions (notamment) de notre droit du travail.
Nous aurions pu faire un benchmark international et s'inspirer des meilleures pratiques pourtant largement partagées.
Nous aurions pu prendre en considération les contraintes et besoins des différents secteurs (au lieu de les inviter à s'exprimer pour ne retenir absolument aucun de leurs arguments).
Nous aurions pu réellement aider ceux qui en ont besoin, qu'il s'agisse des travailleurs ou des entreprises.
Au lieu de cela nous avons adopté un texte abracadabrant qui a déjà commencé à freiner davantage les investissements et qui ne va aider absolument personne en créant dors et déjà des situations absurdes'?'
Nephentes
De Charybe en Scylla_ Qui va indemniser les licenciés
a posté le 12-06-2025 à 15:04
Il faut rappeler avant tout que des centaines de licenciements ont eu lieu des que la probabilité d'un amendement du Code de Travail soit confirmée aux initiés
Ceci s'est produit en janvier 2025
Donc première vague de licenciements "préventifs" avant le vote : peut être plus d'un millier de familles déjà précaires laissés sur le carreau
Après le vote officiel de l'ARP et face au flou juridique ambiant c'est clairement des milliers de licenciements qui ont lieu

Ce qui est terrible c'est qu'il.n'y a pas de chiffres et que le gouvernement refuse de communiquer sur le nombre réel de ces licenciements
Et à ma modeste connaissance aucune mesure de rétorsion surtout face aux multinationales
Houcine
Le réel est complexe.
a posté le 12-06-2025 à 13:07
Voilà une analyse nuancée qui échappe aux préjugés convenus.
Les nouvelles dispositions, attendu que les décrets d'application et les circulaires en précisent les contours et les modalités, ont vocation à protéger le salarié, et c'est juste.
La "panique" surfaite, et les précipitations des patrons en disent plus sur leurs pratiques que ne peut le montrer la nouvelle loi.
Nous verrons.
le financier
la tunisie est malade de ces vieux qui detruisent le pays
a posté le 12-06-2025 à 13:04
la tunisie est malade de ces vieux qui detruisent le pays .
pourquoi souhaitez vous imposer votre vue à l avenir du pays et donc aux jeunes .
Nous ne voulons pas de vos idées communistes .

concernant ce projet de loi , le probleme n est pas du coté des entreprises mais plutot des employés qui se sentent maintenant tout puissant qui exige sans avoir prouvé quoi que ce soit un salaire , etre absent , parceque ca mere est morte 6 fois , etre malade 6mois dans l année et venir en retard au travail et si en + il a un cdi au lieu d un cdd , c est fini .
donc il vaut mieux plus recruter que des gens de sa familles , des gens fiable et sur et fini le recrutement des personnes des regions interieurs car les entreprises sont pres des cotes et personnes ne peut se porter garant de ces personnes