Le professeur universitaire en sciences économiques, Ridha Chkoundali, est revenu, jeudi 7 décembre 2023, sur la révision de l’accord de libre-échange entre la Tunisie et la Turquie, signée dimanche 3 décembre 2023.
L’économiste a estimé, dans une interview téléphonique accordée à Manel Gharbi dans l'émission Expresso sur Express FM, qu'il est faux d’imputer le déficit de la balance commerciale au déficit avec la Turquie qui est de l’ordre de 2,8 milliards de dinars. Il a rappelé que le déficit avec ce pays est au quatrième rang après la Chine avec sept milliards de dinars, la Russie avec six milliards de dinars et l’Algérie avec 3,5 milliards de dinars sur les 15,9 milliards de dinars de déficit de la balance commerciale du pays. Il a aussi indiqué le déficit commercial avec la Turquie est en train de diminuer, ayant atteint 3,4 milliards de dinars en 2021 : une tendance vers l’amélioration.
M. Chkoundali a spécifié que l’accord de libre-échange avec la Turquie a été signé, à la date 25 novembre 2004, et malgré cette ouverture totale, la Tunisie avait un excédent commercial avec la Turquie. Pour lui, le déficit avec la Turquie et même d’autres pays n’est pas causé par cette ouverture, mais plutôt par les politiques économiques suivies suite à la révolution, notamment la hausse de la pression fiscale de 20% à 25%, la hausse du taux d’intérêt directeur de 3% à 8% et le glissement du dinar tunisien par rapport aux monnaies étrangères. Ces facteurs ont impacté les entreprises tunisiennes, baissant leur compétitivité et augmentant les coûts de leurs produits.
Et de marteler que sur les 15,9 milliards de dinars, neuf sont un déficit énergétique et 3,1 milliards de dinars des biens d’équipements. Concrètement, on ne peut pas produire sans importer de l’énergie et les biens d’équipements des pays avec lesquels on a un déficit, étant dépendants au niveau de la production, a-t-il expliqué. Outre une dépendance de 3,6 milliards de dinars en termes de céréales et de 1,2 milliard dinars en termes de médicaments. « Nous sommes une économie dépendante à tous les niveaux », a-t-il affirmé.
L’universitaire pense que si on augmente les taxes douanières pour les matières premières et les produits semi-finis, cela se répercutera sur les coûts des produits tunisiens et impactera leur compétitivité, sur les marchés intérieurs où le citoyen va devoir payer l’augmentation des prix et sur les marchés extérieurs où ils vont perdre leur compétitivité et par extension impacter les exportations tunisiennes.
En parallèle, augmenter les taxes douanières pour les produits de consommation, va encourager les entreprises tunisiennes à se limiter au marché tunisien, ne plus chercher à exporter vu la rude concurrence à l’international, se reposant sur ses lauriers au détriment de la qualité des produits.
Ridha Chkoundali a rappelé, dans ce cadre, que le marché parallèle est très développé en Tunisie et donc les produits entravés par les circuits légaux passeront par les autres circuits, ce qui va faire perdre à l’État certaines ressources fiscales.
Il a noté que l’État tunisien a toujours privilégié une approche comptable plutôt qu’une approche économique qui renforce la compétitivité des entreprises et booste la croissance.
I.N.
Merci Professeur pour votre diagnostic.
La Tunisie est en période délicate économique et la Turquie dumpe ses produis.s pour tuer nos Industries et rendre la Tunisie dépendante.
Il faut avoir des relations commerciales à notre avantage sans nous désavantager y
vous devez faire mieux que les turcs, pour les empècher de vendre en TN, et dans les 176 pays où les turcs exportent.
fermer les frontières ? .... le consommateur est perdant !!