
Le professeur en économie et analyste financier, Bassem Ennaifer, est intervenu, mardi 11 février 2025, sur les ondes de Jawhara FM au sujet du taux d’inflation et de la détermination du taux directeur par la Banque centrale de Tunisie.
« Le taux d’inflation est un taux qui indique l’évolution des prix relatifs à un ensemble de dix mille produits », a expliqué l’invité de Hatem Ben Amara. Il a également rappelé que les produits alimentaires ont connu une hausse des prix.
« Les prix des produits alimentaires ont augmenté avec un taux compris entre 7 % et 8 %, et c’est de là que le citoyen perçoit la hausse des prix », a-t-il ajouté.
Il a également expliqué que lorsqu’on parle de la diminution du taux d’inflation, cela ne signifie pas que le coût de la vie a régressé. Au contraire, cela signifie que le coût de la vie a continué d’augmenter, mais de façon moins importante que durant la même période en 2024.
« Concernant l’indicateur des services de santé au mois de janvier et le prêt-à-porter, il est normal que les prix baissent puisque nous étions en période de soldes », a expliqué M. Ennaifer, tout en ajoutant que le prix de l’huile d’olive a également diminué par rapport à la même période de l’année dernière.
« Ces données font baisser le taux d’inflation, mais elles montrent aussi que les Tunisiens ressentent une inflation plus importante que le taux de 6 % annoncé par la Banque centrale de Tunisie ».
Il a souligné que « les risques inflationnistes sont toujours présents, d'autant plus que les prix sont régis par la loi de l’offre et de la demande ». Il a précisé que la production est un facteur qui influence fortement le taux d’inflation. « Les dernières précipitations auront des effets visibles à partir de février », a-t-il déclaré, tout en ajoutant que la révision du barème de l’impôt sur le revenu a également contribué à la baisse du taux d’inflation.
« Le dollar va augmenter en 2025, et les produits que nous importons sont payés en dollars, ce qui nous expose à une inflation importée », a expliqué l’invité de l’émission Sbeh El Ward. Il a ensuite défini le taux moyen du marché monétaire (TMM), qui joue un rôle crucial dans la détermination du taux directeur. Selon lui, le TMM résulte de l’offre et de la demande sur le marché financier.
« En 2024, 24 millions de chèques ont été utilisés en Tunisie. Après l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les chèques, ce chiffre va diminuer de manière significative », a poursuivi Bassem Ennaifer. Il a expliqué que cette nouvelle loi entraînera, dans un premier temps, une forte baisse de la demande, laquelle ne pourra être évaluée qu’au cours du deuxième semestre de 2025.
« Partout dans le monde, les citoyens utilisent des cartes de crédit. En Tunisie, le recours à ce moyen de paiement doit encore se développer », a ajouté M. Ennaifer.
« Suite à la nouvelle loi sur les chèques, un décret relatif aux frais des services bancaires sera bientôt publié », a-t-il ajouté.
« Nous disposons de 23 banques en Tunisie pour une population restreinte qui se tourne vers les services bancaires », a-t-il indiqué, précisant que l’économie tunisienne devra relever un véritable défi après l’adoption de cette nouvelle loi sur les chèques.
« Il est impossible aujourd’hui d’obtenir un financement des banques sans avoir présenté des garanties, ce qui freine les investissements, notamment pour les jeunes qui souhaitent se lancer dans la vie économique », a conclu Bassem Ennaifer.
H.K
Mr. Bassem Ennaifer voudrait se faire bien voir auprès de Carthage, il a le droit de le faire mais sans baratin, on veut de la qualité et du niveau de la part de nos soi-disant profs. universitaires....