
Le membre du bureau exécutif de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap) chargé de la production animale, Limam Bargougui a indiqué que la Tunisie consommait 1,6 million de litres de lait par jour. Les 12.000 producteurs de lait présents en Tunisie approvisionnent le marché national par 1,3 million de litres de lait par jour. L'écart de 300 mille litres est couvert par le stock stratégique. Il a déploré la hausse des prix des engrais et des fourrages.
Intervenant durant l'émission "Expresso" animée par Wassim Belarbi et diffusée sur les ondes de la radio Express Fm, Limam Bargougui a expliqué que l'Utap considére que la Tunisie était un pays agricole et que l'Etat devait intervenir afin de consolider cette approche-là et de développer le secteur agricole. M. Bargougui a souligné l'impact de la hausse des prix sur la production agricole. Il a expliqué que le prix de certains engrais vendus en bidon était passé de 100 dinars à 300 dinars en trois ans. D'autres produits nécessaires à la production font l'objet de spéculation.
Limam Bargougui a estimé que le producteur ne bénéficiait pas du soutien et de l'attention de l'Etat. Il a rappelé que la Tunisie avait atteint dans le passé l'autosuffisance dans une grande partie de ses besoins. Il a insisté sur la défaillance des mécanismes et méthodes de production actuellement utilisés. Il a rappelé que 95% des fourrages nécessaires à la production de volailles étaient importés de l'étranger. Les fourrages représentent, selon lui, 75% des coûts de la production.
Evoquant la pénurie de lait en Tunisie, M. Bargougui a expliqué que la perturbation de l'approvisionnement résultait de la hausse des coûts de production. Il a, aussi, rappelé le maintien des prix de vente, infligeant ainsi plus de perte aux producteurs. Il a assuré que l'augmentation des prix de vente n'aura aucun impact sur le consommateur et que les Tunisiens étaient prêts à accepter une hausse de 0,3 dinar par brique de lait.
Concernant la production de volailles, Limam Bargougui a expliqué que la hausse des prix des fourrages était la cause principale des perturbations au niveau de ce secteur. Il a, aussi, évoqué le stockage d'œufs afin de répondre aux besoins des Tunisiens durant le mois de Ramadan. Ceci pourrait ne pas avoir lieu en raison de la baisse de la production. Il a estimé que les éleveurs travaillaient sous la menace. Ces derniers ne reçoivent pas les quantités de fourrages nécessaires ce qui conduit à une hausse du taux de mortalité des élevages et une dégradation de la qualité des produits. Il a affirmé que la sortie de la crise était tributaire de l'adoption de nouvelles stratégies axées sur la diversification des fourrages afin de répondre aux besoins des producteurs tunisiens.
S.G
