
Le médecin et secrétaire général du Conseil national de l’Ordre des Médecins de Tunisie, Nizar Ladhari a félicité la Tunisie et les Tunisiens de l’adoption, par l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), de la loi relative aux droits des patients et à la responsabilité médicale.
S’exprimant le 6 juin 2024 durant « Expresso » d’Oussema Hakiri sur Express Fm, Nizar Ladhari a assuré que ce texte avait réussi à satisfaire l’intégralité des entités concernées. Il a indiqué qu’il protégeait les patients et garantissaient leurs droits. Il a salué les efforts des membres de l’ARP et le ministère de la Santé. « Ce projet est étudié par le ministère de la Santé depuis 2016… Il s’agissait du point de départ », a-t-il dit.
Nizar Ladhari a expliqué que cette loi aura un impact significatif puisqu’elle protégera les malades et les médecins. Il a considéré que le climat de tension et de peur poussaient les médecins à quitter la Tunisie. Il a rappelé qu’un médecin était décédé lors de sa détention il y a de cela quelques semaines. En protégeant les médecins, on les encourage à rester en Tunisie et on leur garantit de bonnes conditions de travail. Les médecins seront amenés à souscrire à une assurance qui dédommagera les patients en cas d’erreurs médicales.
Le dédommagement est, aussi, considéré comme une garantie pour le patient. Nizar Ladhari a expliqué que cette approche permettra de promouvoir le secteur médical en Tunisie et attirera même de la clientèle étrangère. Il a affirmé que les compétences tunisiennes pouvaient en faire un secteur considérablement attractif, notamment dans le domaine de la médecine esthétique et du tourisme médical.
« Il pourrait y avoir des défaillances… Mais, des décrets d’application seront publiés par la suite… Ils fixeront certains détails tels que les procédures et les délais de dédommagement… Lorsqu’on travaille dans de bonnes conditions, il y aura un retour vers la relation de confiance entre le médecin et le patient… Malheureusement, les gens ont perdu confiance… Le médecin se trouvait dans l’obligation de demander quatre ou cinq analyses au lieu d’une seule… Il demandait deux ou trois autres avis au lieu d’un seul… Il s’agit d’une forme de perte de temps », a-t-il ajouté.
Nizar Ladhari a évoqué la différence entre la notion d’erreur médicale et de d’accident médical. Il a expliqué que dans le premier cas, on parle d’une erreur involontaire. Ceci peut avoir lieu lors d’une intervention chirurgicale où ill y a eu une erreur. Pour ce qui est du deuxième cas, il pourrait s’agir, à titre d’exemple d’une personne développant des complications après utilisation d’un traitement. Il a assuré que les cas de négligence n’étaient pas abordés dans cette loi. Le texte adopté par l’ARP vise à protéger les médecins. La négligence conduit à des sanctions pénales en plus de sanctions administratives. Les médecins peuvent être radiés de l’Ordre des Médecins de Tunisie.
Nizar Ladhari a qualifié la loi relative aux droits des patients et à la responsabilité médicale de premier pas vers le changement. Il a assuré que ce texte permettra de mettre fin au départ des médecins à l’étranger. D’après lui, en 2023, plus de 1.580 médecins ont quitté le territoire national. Il a, aussi, considéré que l’amélioration de la situation économique du pays et la régularisation de la situation financière des hôpitaux et des caisses sociales permettront aux médecins de faire leur travail. Il a, également, évoqué la peur ressentie par les jeunes médecins quant aux récentes arrestations. Ceci les pousse à envisager le départ à l’étranger.
S.G