
Confinement. Jour 16.
Sur les conseils de ma fille, je décide qu’un seul livre retiendra mon attention durant ces (longues) semaines de confinement. Moi qui ai la (fâcheuse ?) habitude de collectionner les livres et d’en lire plusieurs à la fois jusqu’à oublier qui est qui (et comment je m’appelle), elle m’a mise au défi.
« Je te défie de lire au moins une page par jour », me lance-t-elle, les yeux brillants. Défi accepté ! Dans la famille, on aime les défis et on se fait un point d’honneur de les relever. Encore une chose qu’elle aura héritée de moi.
Je décidais alors de balayer la pile de livres entre laquelle je jongle depuis des semaines et de n’en garder qu'un seul pour le moment. Si on devait mourir demain, ce sera le dernier que j’aurai lu et je pourrai sans doute mourir (un tout peu) moins ignorante.
Preuve encore qu’à 7 ans, on peut être nettement plus sage (et moins paumée) qu’une adulte de trente ans (et des poussières).
« L’Histoire de la Tunisie », cet excellent ouvrage de l’excellent Habib Boularès sera mon livre de chevet jusqu’à ce que je puisse de nouveau retrouver une vie sociale digne de ce nom et prétendre de nouveau à mon statut d’être humain libre.
S’il y a bien une chose à connaitre de son vivant c’est l’histoire de son pays. Comment pouvons-nous nous permettre de ne pas maitriser par cœur, sur le bout des doigts et les doigts dans le nez, les moindres petits détails de notre histoire si riche et si belle ? Sacrilège !
Presque 700 pages. Une seule a été consacrée à la révolution de 2011 et aux événements de cette année trépidante. Vous les petits morveux…euh jeunes qui pensez que tout a commencé en 2011, allez vous rhabiller tout de suite !
De quoi clouer le bec à tous ces petits vantards qui pensent que depuis 2011, la Tunisie peut enfin prétendre avoir une histoire digne de ce nom. Que ces dernières années ressemblent à un crossover de Game of Thrones et de House of Cards. Que le fait d’avoir la même année, trois élections, un double attentat terroriste, un président qui trépasse (paix à son âme), une tentative de coup d’Etat et un candidat à la présidentielle emprisonné, est plus riche que tout ce que le pays a déjà vécu auparavant.
Marre d’entendre ces petits jeunes qui sont incollables sur les mensurations de Nermine Sfar mais ne savent pas pendant combien d’années la Tunisie est restée sous protectorat français. Non le parti du Destour n’est pas né avec Abir Moussi, Jugurtha n’est pas une marque de yaourt et Hannibal n’est pas seulement une chaîne de télévision.
Oubliez toutes les balivernes que l’on a essayé de vous faire croire sur une toute petite partie de notre histoire et plongez-vous dans les détails. Rien ne vaut cette découverte.
J’en ferai de même pour la petite initiatrice de ce projet…quelle meilleure manière de se venger ?
Cet appelé tabac sous nimporte quel conditionnement, sera un jour ou l'autre interprété, par les générations futures, et à leur étonnement, comme un geste mimique en de signe de sous développement ou de vouloir essayer de comprendre davantage d'autres langages.
Toutefois, ils n'arrivaient pas à comprendre porquoi des hominidés puissent aspiraient la fumée d'un petit " bout de bois" et a des quantites dépassant les quatre paquets de cigarettes par jour; même si les informations à ce sujet seraient réduites .
Cependant, leur étonnement serait plus grand, voire risible, lorsquils sauront qu'à l'époque de Louis XIV ou de l'empire Ottoman qu'il figurait dans les protocoles d'accueil des notables.
N'est-ce pas en fin de compte le tabac qui est la cause de toutes les guerres civiles, tous les conflits humains ?
Mais, comme par hasard, jamais entre les animaux ; sauf celle propre à la nature divine à savoir la conformité de la chaine alimentaire.
Et pourtant, l'homme a appris que l'alimentation est sacrée que des règles et des médecines ont été instaurées , tel que la prière avant de manger (dans toutes les religions), des consignes de ne pas parler à table, ou assis en bouddha, de respecter l'hygiène avant de manger, pour se debarrasser des microbes exogènes, et même après les repas.
Lors de la course à pieds, et après un apprentissage approprié, un long dialogue s'engage entre le corps et l'esprit synonyme d'une leçon de vie, afin qu'ils se respectent mutuellement et que chacun de son côté se mette au service de l'autre par une compréhension et une entraide spontanée, instinctive et raisonnable, pour que ni l'un ni l'autre ne ressente une exagération ou un excès, sauf de l'existence d'une complémentarité capable de vaincre les influences psychiques.
En conclusion, et après la marche, ou la marche et course à pieds par intermittence, le bien-être est acquis d'office et arrêter de fumer devient un objectif sans que la nicotine ne dérange les neurones, et puis les améliorations progressives des performances deviennent le point de mire du runner.
Ecrit par A4 - Tunis, le 02 Août 2015
Pour vous c'est juste un nom qui se perd dans l'Histoire
Entre grandes batailles et éphémères victoires
Entre Gadès et Tyr et autres territoires
Entre vieux ports commerciaux et lointains comptoirs
Pour vous c'est juste un nom et des dessins gravés
Sur une tablette oubliée sur le pavé
Une colonne, une mosaïque enclavée
Entre vieux contes et souvenirs délavés
Pour vous c'est juste un nom, un nom et des gravures
Un nom sans silhouette, sans âme ni figure
Un nom brut sans un décor ou enjolivure
Résonnant encore sous son immense envergure
Pour vous c'est juste un nom, des dates et des images
Montrant malgré tout qu'il y a legs et héritages
Méritant de votre part respect et hommage
A l'homme aux éléphants, à l'enfant de Carthage
Pour vous c'est juste un nom ... pour moi c'est autre chose
Car moi j'étais bien là pour défendre sa cause
C'est moi qui combattais sous l'égide d'Hannibal
J'étais son soldat et c'était mon général
Pour moi c'est différent, j'étais à ses côtés
Admirant son audace, sa ruse et loyauté
Suivant dans les Alpes sous un ciel étoilé
Le chemin de la gloire avec des pieds gelés
Pour moi c'est pas pareil, quand je dis Hannibal
Je le vois solide en haut de son piédestal
Je le vois encore à Cannes ou à Trasimène
Battre, anéantir les vaillantes armées romaines
Pour moi c'était grandiose, je ne peux oublier
Ses fiers soldats, ses fantassins et cavaliers
Ses éléphants, ses boucliers, épées et glaives
Son courage ne connaissant ni repos ni trêve
Comment pourrais-je oublier quand moi j'étais là
Debout à ses côtés le jour où il s'en alla
Jour de triste silence où lui le grand maître
Décida d'abandonner lâches et traîtres ?
Comment ne pas avoir le coeur meurtri, en braise
Quand on sait qu'il y a au loin, dans une terre glaise
Un héros oublié qui brûle d'impatience
De retrouver un jour la terre de son enfance ?
C'est bien grâce à lui, mon général, mon idole
A la tête couronnée de milliers d'auréoles
Que le nom de Carthage, Carthage l'éternelle
Retentit encore au delà des arcs-en-ciel
Je le vois toujours avec son regard radieux
M'apostrophant très inquiet, les yeux dans les yeux
Me demandant qu'est devenu son héritage ?
Qu'avons nous fait de Sa somptueuse Carthage ?