
C’est une rengaine que l’on entend depuis des mois de la part de la présidence de la République, reprise en chœur, évidemment, par le gouvernement et par les élus des différentes chambres : l’État doit retrouver son rôle social et l’assurer de la meilleure des manières. Les méchants comploteurs, antipatriotes et autres coupables habituels ont tout fait pour empêcher l’État de jouer son rôle social et, maintenant, l’heure est venue pour le rétablir. Quel beau programme ! Sur le papier du moins…
Ainsi donc en 2024, le président de la République, fraichement réélu à plus de 90%, veut que l’État joue son rôle social. Une idée très populaire qui renoue avec les périodes historiques où l’on pensait que tout allait bien. Une imparable nostalgie emporte de larges pans de la société vers les années 70-80 où tout se passait bien. Donc, l’idée de renouer avec cela séduit beaucoup, y compris Kaïs Saïed lui-même que l’on a vu, une fois, évoquer les entreprises publiques par un prisme qui a cinquante ans. Mais admettons, c’est le choix du président et le choix de la majorité qui a voté pour lui. Ce choix consiste en le fait que l’État s’occupe de pratiquement tout : l’éducation doit rester gratuite et il doit y avoir des écoles, collèges et lycées un peu partout et qu’ils soient en bon état avec un corps éducatif qualifié qui ne donne pas de cours particuliers, la santé aussi doit rester pratiquement gratuite avec des médecins qualifiés qui ne vont pas à l’étranger et une infrastructure qui ressemble à celle des séries télévisées, le transport doit rester abordable pour les citoyens et les bus doivent être nombreux, propres et ponctuels, sans parler de métros, de TGV et autres. L’État doit aussi veiller à ce que les prix ne soient pas trop chers pour le pauvre citoyen tunisien, c’est pour ça qu’il nous faut un office du commerce pour gérer le sucre, le café et autres produits, il doit également y avoir un office de l’huile d’olive, des céréales et même un office des fourrages ! Le Tunisien est aussi nostalgique de l’État qui bâtissait des maisons et qui les vendait à bas prix. L’État doit aussi s’occuper des médicaments et de leur approvisionnement, il doit s’occuper d’assurer les retraites à travers les caisses sociales. L'Étatt doit également s’occuper de la compensation de dizaines de produits tout en assurant leur approvisionnement au plus grand nombre à des prix dérisoires. L’État doit, évidemment, s’occuper de notre sécurité et de l’infrastructure de base tout en honorant scrupuleusement ses dettes et en respectant toutes les échéances. L’État doit aussi maintenir à flot les entreprises publiques et ne surtout pas songer à les privatiser car ce sont des « trésors nationaux ».
Mais la vraie question esquivée par tout le monde est : qui paiera la facture du rôle social de l’État ? Les politiciens, en Tunisie et de par le monde, sont très doués pour nous dire comment dépenser l’argent du contribuable, mais rares sont ceux qui nous disent comment l’État peut gagner plus d’argent. Chaque État a deux principales sources de revenus : la taxation et l’emprunt. C’est encore plus vrai dans le cas de la Tunisie puisque les « trésors nationaux » évoqués tantôt coûtent plus d’argent qu’ils n’en rapportent.
Pour ce qui est de la taxation, nous sommes déjà à des niveaux astronomiques concernant aussi bien les individus que les entreprises. Il serait totalement inenvisageable d’augmenter encore plus la pression fiscale sur un secteur privé qui paye, depuis plusieurs années, un État qui l’entrave plus qu’il ne l’aide. On s’est même mis à vanter la « résilience » des entreprises tunisiennes comme si l’on se demandait secrètement : comment vous faites pour exister encore ? Nous parlons d’un État qui taxe l’exploitation, qui taxe le bénéfice et qui taxe même les dividendes ! Très encourageant pour lancer un projet n’est-ce pas ? De l’autre côté, entre 40% et 45% du PIB tunisien se fait dans les activités parallèles. Problème récurrent auquel aucun gouvernement n’a trouvé de solution, même ceux de la « guerre de libération nationale ». C’est tellement plus facile de presser les entreprises en règle comme des citrons et de mettre quelques hommes d’affaires en prison.
Pour ce qui est de l’emprunt nous avons fermé, par une décision souveraine du président de la République, la porte de l’emprunt du Fonds monétaire international. Nous avions peur qu’il nous impose des choses que nous nous sommes mis à faire tous seuls par la suite. Mais en réalité, le rythme de l’emprunt étranger a continué sur sa lancée avec la rengaine selon laquelle il faut diriger l’emprunt étranger vers l’investissement au lieu de la consommation. Autrement dit, rien n’a changé concernant ce côté, à part le taux d’intérêt de nos emprunts extérieurs. Concernant l’emprunt intérieur, l’État a fait main basse sur les liquidités en empruntant à tour de bras auprès des banques de la place, à qui on reproche ensuite de ne pas financer suffisamment l’économie tunisienne. L’État tunisien a même franchi le Rubicon en empruntant directement auprès de la Banque centrale de Tunisie et réservant la somme de 7 milliards de dinars. Tout cela sans parler de l’effet d’éviction qui touche les entreprises et des risques que cela fait peser que les banques tunisiennes et l’ensemble du système monétaire. Là aussi, si l’on veut être sérieux, on ne peut plus augmenter l’emprunt intérieur qui se trouve déjà à des niveaux alarmants.
Certains avanceront que combattre la corruption et améliorer la gouvernance pourront nous permettre de dégager des recettes supplémentaires. Ce n’est pas faux, certes. Mais cela ne suffira jamais pour financer tout ce que l’on demande à l’État de faire. Les entreprises ne peuvent plus payer plus de taxes, les portes de l’emprunt extérieur sont fermées et l’emprunt intérieur ne peut plus être augmenté, que faire ? Selon le projet de loi de finances 2025, il semble bien que l’État va, encore une fois, piocher dans les poches des personnes physiques et des entreprises, notamment à travers la révision du barème d’imposition. L’État veut récolter plus d’argent, quitte à risquer de casser la machine économique. Pour embellir encore plus le tableau, selon le même projet, l’État compte emprunter 22 milliards de dinars sur le marché monétaire intérieur, soit près du double de ce qu’il aura emprunté en 2024, avec tous les risques que cela fait encourir au système monétaire tunisien. Encore une fois, le plus important, c’est de récolter de l’argent pour l’État, peu importent les conséquences.




Quand on comprend pas on traite de charlatan.
Or qui sait définir ce qu'est un characters? Seul un charlatan!
c'est CRUEL, HONTEUX, INACCEPTABLE ...
à l'avenir c'est le riche qui doit cracher. il doit payer, de grè ou de force. raghma anfihi.
FAITES PAYER LE RICHE !!!
çà s'appelle: justice sociale, redistribution .
WAKE UP !!!
J'ajouterai investir dans le numérique, changer la réglementation des changes. Encourager les jeunes a créer des projets pas les handicaper.
Un gros chantier que l'Etat ne peut pas entreprendre avec sa vision restreinte Résultat , on sera tous au même niveau d'ici un an, vive le populisme.
COMME PERTE depuis l'arrivée du (( GHANOUCHIENISME )) et avant de raconter et écrire de telles bêtises , il valait mieux remettre les pendules à l'heure YA MAALIM , non ! == BEAUCOUP BEAUCOUP D'ARGENT A DISPARU depuis AKBALA EL BADROU ALEYNA ..... seyyib alik .
C'est grace aux 750.000 fonctionnaires, les clients potentiels de ses activités parallèles.
Maintenant je vous laisse imaginer en terme d'emploi combien cela représente en Tunisie !
Et même si ces chiffres sont erronés et des mensonges et 10% corresponde à votre réalité, je crois que vous êtes bien au courant, en tant que financier, compétent, des méthodes des uns et des autres pour contourner l'économie formelle.. ça va du simple ouvrier du bâtiment en passant par des métiers libres plus prestigieuses et allant jusqu'à des sociétés (côtées en bourse même) présentant au moins trois états financiers (fisc, banque et réel), ce dernier restant dans les tiroirs du Big Boss..
Quand allons-nous tournez cette triste page et comprendre que tout se paie, cash monnaie sonnante et trébuchante.
Alors qu'il commence par soi et fait le ménage chez lui, le censitaire suivra !
"wa la9ad aj7afa el-Bey ra3iyatahou bi-dhara2ib" (A. Ibn Abi Dhiaf, Ithaf Ahl al-zaman) une entreprise bien hasardeuse avec toutes les conséquences désastreuses qu'on connait !
L'ETAT
Ecrit par A4 - Tunis, Août 2009
Ce n'est ni la roue
Ni les vis-écrous
Ni même le rail
Ou d'autres trouvailles
Qui sont les plus belles
Les plus sensuelles
Les meilleures en somme
Inventions de l'homme
C'est plutôt l'état
Dans tous ses états
Qui sûr à mes yeux
Se classera le mieux
C'est l'état de guerre
Qui tue et enterre
Dans des fosses communes
Lors de nuits sans lune
C'est l'état de folie
Qu'on attache au lit
Et qui chante et danse
Puis qui entre en transe
C'est l'état de manque
Qui braque les banques
S'agrippe et s'accroche
Et te vide les poches
C'est l'état-major
Qui te fait du tort
Affame ta mémé
Et gave son armée
C'est l'état liquide
Des eaux pas limpides
Qui coulent et qui glissent
Puis qui t'envahissent
C'est l'état d'ivresse
Qui t'oblige sans cesse
A remplir son pot
De taxes et d'impôts
C'est l'état civil
Qui tel un débile
Note tes pointures
Et progénitures
C'est l'état de siège
Qui tourne en manège
Et où bien s'asseoir
Constitue un art
C'est l'état de fuite
Qui sait agir vite
Détournant les malles
De la banque centrale
C'est l'état de ruine
Qui crie et qui couine
Et te rode autour
Tel un vrai vautour
C'est l'état d'alerte
Qui cherche ta perte
Se frottant les mains
Te sachant défunt
C'est l'état de choc
Qui agit en bloc
Et qui par surprise
Te rafle la mise
C'est l'état gazeux
mouvant et vaseux
Qui grogne et aboie
En langue de bois
C'est l'état des lieux
Qui se prend pour dieu
Construit des enfers
Sur terre comme en mer
C'est l'état statique
Où des gars s'appliquent
A freiner encore
Des gars au point mort
C'est l'état de grâce
Qui devant la glace
Admire sa bedaine
Huit jours par semaine
C'est l'état d'esprit
Qui veut que tu pries
Au moins par décence
Et obéissance
C'est l'état de santé
Atteint de cécité
Ne sachant quoi dire
Ment comme il respire
C'est l'état de crise
Sans matière grise
Formé de tarés
Vivant à tes frais
C'est l'état solide
Serrant fort ses brides
Te rouant de coups
Et te tordant le cou
Puis c'est l'état d'âme
Qui pour rien s'enflamme
Spoliant un à un
Veuves et orphelins
Je n ai rien a rajouté il faudrait l ecrire en arabe et l envoyer par milliers par avion sur cette population d ignorant
[Lazouza hezha iloued tzaghret wetkoul ilaam saaba]
Vous avez tout dit.
Un état social est cense' avoir les moyens de sa politique sociale.
Un état , quel qu'il soit ne peut taxer indéfiniment les entreprises, sinon il les étouffe , alors soit elle sombrent, soit elle partent ailleurs.
Les gens ne vont plus investir dans une entreprise qui ne fait pas de benefices. C'est l'essence de entrepreneuriat.
Trop de taxes vont tuer la poule aux '?ufs d'or.
Reste qu' il faut diminuer les coûts en par exemples diminuer les frais de fonctionnement de l' état = moins de fonctionnaires et surtout numériser.
Se débarrasser des entreprises canards boiteux, au moins les privatiser en partie.
En partie c'est le Retour a la case FMI.
L' economie parallèle génèrent des benefices et ECHAPPE au fisc = La est le 1er hic !!
Il faut de sacrées "cojones" pour que l' état récupére son du pour renflouer ses caisses.
Par ailleurs pour le President , éditer des lois suppose qu' on vu deja en amont leurs validité et moyen de l' appliqueer: Prevoir en avance le budget pour .....sinon c' est des mots et des maux.
A ce niveau, je cois que:
- Soit il est mal conseille. Les conseillers sont soient flagorneurs et veulent lui plaire pour garder son estime soit ils ont la trouille, car il les congédie d' un trait de plume, et il a l' habitude.
- Soit le president n' écoute pas ses conseillers, il n'est motive' que par son altruisme et des promesses qui finiront par être escamotées par une autre urgence.

