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Houcine Abassi : Il n'est pas trop tard pour un retour à la raison
04/12/2016 | 12:51
1 min
Houcine Abassi : Il n'est pas trop tard pour un retour à la raison

 

Le secrétaire général de l’UGTT, Houcine Abassi a prononcé un discours, en ce matin du dimanche 4 décembre 2016, à l’occasion de la commémoration du 64ème anniversaire de l’assassinat de Farhat Hached à la place Mohamed Ali.

 

Il a affirmé que « les forces tirant vers le passé tyrannique ont repris leurs esprits », soulignant l’existence d’une véritable volonté pour enterrer la question sociale. Il a, également, réitéré sa position quant au report des augmentations salariales considérant qu’il s’agit d’une tentative du gouvernement pour revenir sur ses engagements.

 

« Cependant, il n’est pas encore tard. Il reste encore quelques jours nous séparant de l’adoption du budget de l’Etat. Ces quelques jours sont suffisants pour un retour à la raison, aussi bien pour le gouvernement que pour nos partenaires du secteur privé. Tout le monde doit comprendre qu’il n’y a aucune issue en dehors du dialogue. C’est l’unique solution qui nous permettra d’éviter à notre pays les tiraillements et les répercussions des tensions sociales » a-t-il déclaré.

S.H

04/12/2016 | 12:51
1 min
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Commentaires (32)

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N.Burma
| 07-12-2016 09:42
Chère Tunisienne,
Très touché par tes marques d'attention, je ne sais quoi dire, je suis tenté de remercier le ciel que vous existiez et que de votre parole, quelque chose d'insoupçonnable se répand, comme une parole de sagesse active qui réanimerait quelques endormis.
Bonne journée

Tunisienne
| 06-12-2016 16:51



Cher Professeur-détective,


Bravo pour tes grandes capacités d'écoute et ta propension à prendre du recul et de la hauteur en toutes circonstances ! A mon sens, ce sont de grandes qualités...


Bonne continuation !



N.Burma
| 06-12-2016 15:39
@Tunisienne

J'ai lu le réquisitoire contre l'Ecole monétariste de Chicago, c'est de bonne guerre, l'auteur tord le cou à Milton Friedman et à sa théorie monétariste, il arrive à la démonstration que les idées politiques de Friedman lui ont dicté d'élaborer sa théorie, il s'agit par conséquent d'une remise en ordre de la société civile dans sa production de biens et de service pour permettre au capital de mieux se porter aux dépens des salariés créateurs de richesses.
En admettant que le capitalisme serait une poule aux o e u f s d'or qu'il faut garder en forme, pour Friedman la société doit concourir à la bonne forme du capital quel qu'en soit le prix alors que pour Keynes schématiquement une économie dynamique est une économie tournée sur les grands travaux lesquels permettent une relance de la consommation et qu'ainsi des plus pauvres aux plus riches la répartition de richesses profite à tous.

N.Burma
| 06-12-2016 12:35
L'intermède sur l'Ecole monétariste de Chicago s'adresse à Tunisienne, mais aussi à toutes et tous les lecteurs, souhaitant connaître les bases des théories économiques en cours dans le monde.

Tunisienne
| 06-12-2016 12:17
Salut Nestor,

Merci de ce riche et très édifiant intermède !

Alors, la Théorie de Friedman (du moins dans une version extrapolée) n'irait-elle pas comme un gant à Ennahdha ?

J'ai survolé un article sur le sujet (article que j'ai personnellement trouvé très intéressant) et je te prie de me donner ton feedback :

http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/l-origine-de-la-crise-le-130484


A plus !


N.Burma
| 06-12-2016 11:11
Intermède sur les fondements de l'école monétariste

Milton Friedman prix Nobel d'économie, a observé au cours de ses études d'économie et de son expérience dans la vie américaine, un certain nombre de points clefs sur lesquels sa théorie se fonde.
Voici, par l'exemple, ces points fondamentaux observés par Friedmann et d'où découle sa grande théorie.
1 l'augmentation des salaires des personnes non qualifiées a pour conséquence que ces personnes auront le plus grand mal à trouver un emploi. Contrairement aux idées charitables, l'effet est négatif.
2 entre les effets négatifs produits par le marché et les effets négatifs produits par les administrations d'Etat, ce sont les effets négatifs de l'Etat qui sont les plus graves.
3 il y a toujours des écarts entre ce que les décideurs prévoient et le résultat final. L'exemple du marché de la location immobilière est saisissant : si vous voulez protéger les pauvres pour qu'ils accèdent à des logements locatifs en contrôlant le marché de l'immobilier locatif, le résultat sera exactement le contraire de vos espérances, car les propriétaires n'accepteront jamais de louer à des prix faibles et à des gens non solvables !
C'est ce qu'on appelle les conséquences négatives et non intentionnelles des décisions politiques de l'administration. Pour l'Ecole de Chicago, ce sont toujours les conséquences négatives et non intentionnelles qui sont plus dominantes !
Pourquoi ?
Parce que les décideurs politiques ne tiennent pas compte du comportement humain qui est assez singulier, c'est dans la nature humaine disent les économistes de l'Ecole de Chicago.
Quelles sont les domaines limités de l'Etat dans l'administration de la société ?
1 la protection contre les ennemis extérieurs et les ennemis intérieurs, c'est-à-dire risque de guerre contre un pays et risques de criminalités dans le pays. Là l'Etat doit faire le maximum de ses possibilités.
2 la justice dans la société doit être gérée par des arbitres et des juges pour tous les conflits civils.
3 le concept de biens-publics, qui ne sont pas nécessairement bien pour le public, ce concept repose sur le fait de ne pas exclure une personne de tous programmes. Exemple si je consomme beaucoup cela ne signifie pas que vous en aurez moins ou que vous en auriez en quantités insuffisantes.
Autre exemple, si vous êtes étranger sur le sol américain, l'Etat vous doit une protection égale à celle des Américains bien que de passage aux USA vous ne payez pas d'impôts de guerre, vous n'êtes pas exclu de la protection américaine.
4 les pauvres sont considérés comme une externalité négative. Les mendiants des rues, les sans domicile fixe et autres marginaux qui jonchent les trottoirs des villes.
Pour ces gens, l'administration publique, doit mettre un filet de sécurité pour leur venir en aide.
5 c'est le dernier point ( !), l'administration doit protéger les personnes irresponsables au sens juridique, ce sont les mineurs, les handicapés. Pour leur venir en aide l'administration établit les conditions d'éducation et de soins, sans pour autant construire des établissements scolaires ou des unités de soins, c'est aux familles responsables au sens juridique de financer ces dépenses.
Brièvement décrit, ce sont là, les fondamentaux sociaux pour assoir la théorie économique de l'Ecole de Chicago. La partie gestion de la monnaie est le premier étage de l'important l'édifice de Milton Friedman.
Sans vouloir vous surprendre, le gouverneur de la banque centrale de Tunisie, Chedly Ayari serait d'inspiration monétariste bien qu'il soit sous la tutelle de l'Etat et comme je vous l'ai indiqué, les décisions de l'Etat ont des conséquences négatives que Chedly Ayari est obligé de supporter.

Tunisienne
| 05-12-2016 21:29

je voulais écrire : "Permettez-moi de vous dire (...)".

Merci !

Tunisienne
| 05-12-2016 21:25

Bonsoir Ghazi,


Merci de votre élégance !


L'UGTT a toujours eu un rôle politique (du moins dans les moments les plus décisifs) et je dirais que c'est tant mieux ! Cependant, politiquement parlant, je ne comprends pas très bien les "mécanismes" de la visée équilibrante de l'UGTT entre les deux capitalismes de Nida et Nahdha, c'est-à-dire entre un capitalisme sauvage et un capitalisme ultra-sauvage qui entend affaiblir l'Etat et détruire progressivement ses principaux mécanismes de régulation.

Dans tous les cas, c'est un capitalisme cru qui sort gagnant si l'UGTT ne parvient pas à jouer un rôle sociopolitique profond, c'est-à-dire à sensibiliser, "éduquer" et conscientiser ses adhérents sur les véritables enjeux...


Bonne continuation et respectueuses salutations !

Tunisienne
| 05-12-2016 20:56

Bonsoir cher ami,

Merci beaucoup de votre approbation ! Permettez de vous dire à mon tour que je suis impressionnée et touchée par l'énergie, la sincérité et l'authenticité que vous mettez dans la défense de notre pays...


La Tunisie reste debout !



Bonne continuation et à bientôt !


Tunisienne
| 05-12-2016 20:44

Bonjour cher Nestor,

Merci beaucoup d'avoir pris le temps de me lire attentivement et merci de ton retour et de tes compliments !


En vérité, lorsque j'ai évoqué le surendettement de l'Etat pour payer les salaires, je ne pensais pas (ou pas encore !) à Ennahdha ou Nida. Mais puisque tu en parles, je voudrais bien m'attarder sur ce point. Loin de moi l'idée de dédouaner NT, mais je pense que la meilleure façon de noyer ou de dédramatiser un problème, c'est de l'assimiler à un autre problème qui présente certaines caractéristiques similaires, mais non équivalentes en termes d'envergure, de sens et/ ou de conséquences... Certes, la machine NT a apporté sa dose d'opportunisme sauvage voire la continuation d'un système pourri qui a gangrené le pays pendant des décennies, mais rien à voir (en « effectifs » et en violence) avec la déferlante islamiste qui s'est jetée sans retenue sur la fonction publique (et sur plein d'autres choses encore !) comme pour avaler goulûment une proie, remporter un butin et prendre une revanche. Pour moi, il y a une différence fondamentale qui réside dans le respect minimal de l'Etat et sa continuité, de la République et ses institutions (l'éducation, la souveraineté...), la vie en bonne intelligence avec l'Autre et le respect minimal du principe de méritocratie...

Par ailleurs, faut-il rappeler que cet Etat "post-révolutionnaire" mi Nida-mi Nahdha a été consacré par le peuple (ou les peuples ?) qui l'a plébiscité ? Or c'est un Etat libéral (économiquement parlant) et souteneur d'un capitalisme sauvage. Conclusion : nous sommes TOUS responsables de cet état des choses pour autant que l'on abonde dans la conception "démocratique" de la République (la démocratie, c'est aussi la responsabilité de tous et à tous les niveaux !). Même les peuples (et surtout les peuples) devraient avoir de la suite dans les idées !

Pour ce qui est des théories économiques et même si ce n'est pas vraiment mon rayon, je pense que l'école monétariste de Chicago irait comme un gain à Ennahdha, je ne me situe dans aucun extrême (ultra-libéralisme/ marxisme) même si je reste ouverte aux apports que peut avoir chaque pensée. Par ailleurs, je ne sais pas si Keynes avait envisagé un scénario économique à la tunisienne où les augmentations de revenus boostent la consommation de produits importés (par manque de compétitivité des produits locaux entre autres raisons)ou de produits locaux subventionnés dans des proportions variables, où les exportations sont au point mort, où l'épargne faite sur les revenus ne finance pas vraiment l'investissement lequel est logiquement le point focal de tout le processus... Mais peut-être que tu pourras m'éclairer un jour sur ce sujet... En tout cas, je suis absolument d'accord quand tu dis que le modèle de consommation doit être revu et corrigé !

Sur l'endettement des Etats et le remboursement de la dette et des intérêts de la dette, certes c'est assez courant, mais il faut qu'il y ait un minimum de soutenabilité socioéconomique justifiant la dette. On n'a pas entendu dire que la France s'endettait pour payer les salaires et même si la France a reculé dans une certaine mesure dans les classements mondiaux (en termes de compétitivité économique et de rating des agences de notation), elle garde des fondamentaux économiques indiscutables. Quant à la Tunisie, si ça continue comme ça, nous allons bientôt devenir une colonie multi-colonisateurs (ou le prétexte à une guerre entre plusieurs colonisateurs !).

Sur les lobbys et la nécessité d'opérationnalisation des mécanismes et autorités de bonne gouvernance et de transparence, je suis absolument d'accord ! Mais les interférences voire les vétos politiques sont là aussi et de bout en bout... Sans oublier que toute la société fonctionne sur le mode "lobby" (des plus petits aux plus gigantesques) et que nous sommes en train de reproduire en permanence tous les ingrédients de notre propre "lobbyisation"...
(...)


Cette discussion mérite effectivement d'être convivialement poursuivie et approfondie (même si ça risque de dégénérer en cas de divergences idéologiques et politiques profondes, ce qui est tout à fait envisageable !).


A très bientôt !