Samir Laâbidi, ministre tunisien de la Communication et porte-parole officiel du gouvernement, est enfin, intervenu sur la Chaîne Al Jazeera lors du journal télévisé de 21 heures (HT) du dimanche 9 janvier 2011.
Interrogé sur les événements sanglants survenus, notamment, durant les deux dernières journées, M. Laâbidi a précisé que les autorités et les médias ont géré la situation avec transparence en diffusant des bulletins à la télévision nationale et en publiant des dépêches de l’agence officielle d’informations de Tunis Afrique Presse (TAP).
Concernant la situation proprement dite sur terrain et sur les tirs contre les manifestants, ce qui a entraîné des morts et des blessés, le ministre s’est déclaré fortement attristé par les douloureux événements et la mort de citoyens tunisiens et qu’il compatit avec les familles des victimes tout en précisant qu’il faut faire la part des choses dans le sens où les autorités tunisiennes respectent la liberté des citoyens de s’exprimer et de manifester pacifiquement, mais elles s’opposent à « cette minorité qui use de la violence et de sabotage contre les biens publics qui sont les biens et les acquis du peuple tunisien et de la communauté nationale ».
Prié ensuite de s’exprimer sur la gestion à venir de la crise qui dure depuis près de 3 semaines, Samir Laâbidi a indiqué que le message est bien reçu par le gouvernement qui a commencé, déjà, à prendre les mesures nécessaires en mobilisant une enveloppe de l’équivalent de 5 milliards de dollars au profit du développement et de l’emploi dans les régions de l’intérieur du pays et en sensibilisant l’organisation patronale à participer à l’effort de recrutement de dizaine de milliers de jeunes diplômés du supérieur.
Il a annoncé, par ailleurs, que le gouvernement va surprendre positivement tout le monde par des mesures salutaires en vue de remédier à la situation et par l’ouverture et le renforcement du dialogue avec toutes les parties concernées, plus particulièrement les jeunes.

A mentionner qu’autant l’intervention de M. Laâbidi fut posée et conciliante, autant celle de Jamel Achouri, « militant tunisien des droits de l’Homme », installé à Paris, fut une véritable diatribe désordonnée, marquée par la recherche du sensationnel, l’escalade, la surenchère tout en étant diffamatoire allant jusqu’à insulter même le ministre tunisien de la Communication, ce qui lui a valu un rappel à l’ordre de la part de Leila Chaïeb du journal télévisé d’Al Jazeera qui lui a fermement demandé de ne pas personnaliser ses propos.
Il était clair que Jamel Achouri était venu, non pas pour dialoguer ou analyser, mais pour propager ses slogans qui rappellent les idéologies démagogues des années soixante et soixante-dix, ce qui a, visiblement, mis dans l’embarras la journaliste qui lui a reproché son ton belliqueux et hostile en comparaison avec celui tempéré et apaisé de M. Laâbidi, avant de suspendre carrément la correspondance.