
Lors d’un colloque organisé, dimanche 1er décembre 2024, au siège de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) sous le thème "Réseautage et convergence des luttes pour la défense des droits et des libertés", Hayet Attar, chargée du dossier des ouvrières agricoles au sein du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), a révélé que, malgré l’existence d’une loi régissant le travail de cette catégorie de travailleuses, le nombre d’accidents n’a cessé d’augmenter en Tunisie.
Hayet Attar a précisé, dans une déclaration relayée par la TAP, que depuis 2015, 84 accidents ont été recensés, causant plus de 500 blessées et 60 décès.
Elle a souligné que le décret 4 de 2024, qui traite de la situation des ouvrières agricoles, garantit une protection sociale et une intégration économique à ces travailleuses. Cependant, elle a noté un décalage important entre les dispositions du texte et leur application sur le terrain.
Elle a appelé à une restructuration du secteur agricole, mettant l’accent sur une approche économique et sociale pour son développement, plutôt que sur l’élaboration de lois qui restent souvent inapplicables.
De son côté, Hichem Abdessamad, chercheur et traducteur, a abordé la réalité des mouvements de protestation en Tunisie, soulignant un recul des libertés qui, selon lui, crée un climat de peur. Cette situation aurait conduit à une diminution des mobilisations dans certains secteurs.
Il a affirmé que les droits économiques et sociaux ne peuvent être traités par des approches sécuritaires, mais nécessitent un dialogue et une compréhension des revendications des protestataires, particulièrement dans les secteurs précaires. Selon lui, le dialogue reste le seul moyen de cerner les problèmes des groupes vulnérables, notamment les ouvrières agricoles.
Hichem Abdessamad a également insisté sur le fait que la démocratie est le seul cadre permettant à chaque individu de jouir pleinement de ses droits économiques. Il a présenté les protestations comme un indicateur de vitalité d’une société défendant ses droits légitimes.
Enfin, il a évoqué le rôle crucial des organisations dans l’encadrement des revendications, grâce à leur expertise dans l’écoute des travailleurs et leur capacité à orienter les demandes vers des solutions positives garantissant leurs droits économiques et sociaux.
S.H
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