
Nafaâ Laribi, avocat et membre du comité de défense d'Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), a vivement critiqué la décision du juge d’instruction de poursuivre Abir Moussi conformément à l’article 72 du Code pénal.
« Engager des poursuites en vertu de l’article 72 qui dispose une peine de mort n’est pas une plaisanterie ! En l’absence des fondements juridiques d’un tel crime et même si le dossier en est encore à l’instruction, cela constitue une injustice inacceptable ! Vous vous trouvez une excuse pour dire que le dossier n'a pas encore atteint le stade du procès et du jugement, et donc vous rejetez la responsabilité morale sur les autres, c’est vous dérober de vos responsabilités », a déploré l’avocat.
« En décidant de poursuivre sur la base de l’article 72, garantissez-vous que vos collègues de plus haut rang vont appuyer cette décision injuste ? Pouvez-vous garantir que la peine capitale ne sera pas prononcée en première instance et confirmée en appel puis en cassation ? La peur qui pousse à prendre de telles décisions est la même qui va motiver vos collègues tout au long du dossier. Tous ceux-là ont des familles à préserver et nous, sommes-nous des animaux ? », a-t-il poursuivi dans un post publié sur les réseaux sociaux.
Le cabinet politique du Parti destourien libre (PDL) et le comité de défense de sa présidente, Abir Moussi, ont tenu un point de presse, hier, pour commenter les récents développements dans l’affaire dite « du bureau d’ordre ».
Lors de cette conférence, l’avocat Ali Bejaoui a révélé que le juge d’instruction a décidé de poursuivre Abir Moussi conformément à l’article 72 du Code pénal. Cet article stipule : « Est puni de mort l'auteur de l'attentat ayant pour but de changer la forme du gouvernement, d'inciter les gens à s'armer les uns contre les autres ou à provoquer le désordre, le meurtre ou le pillage sur le territoire tunisien ».
Le comité de défense a rappelé que le juge d’instruction avait précédemment clos l’enquête et classé les accusations criminelles relevant de l’article 72.
M.B.Z
Les procédures judiciaires tunisiennes sont aussi bizarres. Dans les pays qui respectent la vie humaine, un proces criminel peut durer des semaines, les avocats d'un coté et les procureurs de l'état de l'autre y passent des heures à étaler les preuves, conduire des interrogatoires et des contre interrogatoires. Des fois il faut des mois pour qu'une sentence de prison soit prononcée. L'intimé peut ensuite aller en appel et cela peut durer des mois avant qu'une sentence finale de prison ferme ne soit prononcée. Et pour cause, la vie humaine est précieuse et la privation de liberté est une affaire tres grave et sérieuse qui ne peut pas etre prise a la legere.
En Tunisie, c'est le contraire. On entent un tel a été arrêté, le jour meme un mandat de dépot a été déposé, trois jours apres une sentence de 6 mois de prison a été prononcée et deux semaines apres la sentence a été protée en appel et elle passe de 6 mois de prison a 8 mois de prison. Comment les juges tunisiens sont ils capables d'étudier les dossiers et de prononcer des sentences a la vitesse de l'éclair? c'est tragicomique. C'est d'un mépris total a vie humaine. ce n'est pas pour rien que les mandats d'arrêts internationaux emis par la Tunisie sont complétement ignorées par les autres pays. La justice Tunisienne est une blague.