La BNA Bank a publié ses états financiers intermédiaires arrêtés au 30 juin 2024. Il en ressort que les chiffres de la banque sont au vert au premier semestre de l’année, avec un bénéfice en hausse de 1,71%.
L’établissement financier a réalisé, du 1er janvier jusqu’au 30 juin 2024, un résultat net de 91,77 millions de dinars (MD) contre 90,23 MD un an auparavant, en progression de 1,55 MD.
Le Produit net bancaire (PNB) s’est situé à 498,75 MD fin juin 2024, en hausse de 0,49%. Son résultat d’exploitation de 192,94 millions de dinars augmente de 64,82% comparativement à une année auparavant, grâce notamment à une baisse des dotations aux provisions pour créances douteuses individuelles de plus de 66 MD.
Notons que les commissaires aux comptes ont fait plusieurs observations. Tout d’abord, on apprend que la banque a fait l’objet d’une vérification approfondie de sa situation fiscale au titre de tous les impôts et taxes auxquels elle est soumise, pour la période allant du 1er janvier 2019 au 31 décembre 2020. Les résultats de cette vérification fiscale ont été notifiés à la Banque le 10 mai 2024 et ont fait l’objet, de sa part, d’une opposition en date du 12 juin 2024, conformément aux dispositions de l’article 44 du code des droits et procédures fiscaux. Afin de bénéficier de l’amnistie fiscale prévue par l’article 58 de la loi n°2023-13 du 11 décembre 2023, portant loi de finances pour l’année 2024 (abandon des pénalités …), la BNA a signé avec l’administration fiscale un procès-verbal de conciliation prévoyant un montant à payer sur cinq ans de 67 MD, dont un crédit d’impôt sur les sociétés de 25,77 MD. Et de préciser que la comptabilisation de ce redressement fiscal a impacté négativement les capitaux propres de la banque pour un montant de -41,23 MD.
Les commissaires ont formulé également une observation récurrente : les engagements de l’Office des céréales envers la banque et qui totalisent près de 5,52 milliards de dinars au 30 juin 2024 (soit environ 31,4% du total des engagements de la clientèle).
« Ces engagements sont refinancés directement auprès de la Banque centrale de Tunisie (BCT) pour un montant de 2,31 milliards de dinars à la même date. Ils ont connu une hausse de 448,86 MD (+8,9%) par rapport à leur niveau au 31 décembre 2023 et enregistrent un dépassement significatif du seuil de 25% des fonds propres nets de la banque, imposé par l’article 51 de la circulaire BCT n°2018-06 du 05 juin 2018. Le financement de l’Office des céréales a impacté de façon significative la trésorerie de la banque qui a enregistré un solde négatif de -4,12 milliards de dinars au 30 juin 2024, contre -4,69 milliards de dinars au 31 décembre 2023. Il est à noter que les chèques tirés par l’Office des céréales sur la Trésorerie générale de Tunisie au titre de ses droits à la compensation, qui ne sont pas encore encaissés par la banque au 30 juin 2024, totalisent plus de 3,09 milliards de dinars », a indiqué le rapport.
Et d’ajouter que : « Les états financiers intermédiaires au 30 juin 2024 ont été arrêtés par la Direction en retenant l’hypothèse d’une couverture totale des engagements de l’Office des céréales envers la banque (composés de principal, agios et intérêts) par les garanties de l’État. Cette hypothèse devrait être confirmée par des décisions appropriées émanant du ministère des Finances lors de l’arrêté des états financiers annuels au 31 décembre 2024, à l’instar des exercices précédents (prolongation des durées de validité des anciennes décisions de garantie, émission de nouvelles décisions de garantie couvrant les accords de principe donnés à la Banque en cours d’exercice ainsi que l’enveloppe supplémentaire devant assurer une couverture entière des engagements) ».
Autre observation récurrente celle liée aux engagements des autres entités publiques (ETAP, Transtu, OTD, ONH, El Fouladh, OCT, etc.) envers la banque qui totalisent près de 1,5 milliard de dinars au 30 juin 2024, enregistrant ainsi une hausse de 126,03 MD (+9,2%) par rapport à leur niveau au 31 décembre 2023.
Les garanties obtenues par la banque en couverture du risque de contrepartie sur ces engagements totalisent plus de 1,07 milliards de dinars au 30 juin 2024, dont des garanties de l’État pour un montant de 910,55 MD qui devraient être confirmées et renforcées au moyen de décisions appropriées émanant du ministère des Finances lors de l’arrêté des états financiers annuels au 31 décembre 2024, notamment pour les entités publiques présentant des engagements non réguliers.
I.N.