
Plus de trente organisations et associations ont signé un communiqué de presse pour dire non aux procès d'opinion et à l'arbitraire policier, alors que les poursuites visant les journalistes et les activistes politiques et de la société civile en Tunisie se multiplient.
Voici le texte du communiqué :
« Le rythme des procès inéquitables et des arrestations arbitraires d'activistes, de blogueurs, de journalistes de syndicalistes et du grand public, dont le seul tort est d’avoir critiqué l’autorité en exprimant leurs opinions à travers les médias ou les réseaux sociaux tels que Facebook, s'est accéléré.
Les interrogatoires devant les équipes de sécurité sur des messages satiriques, des images ou des chansons se sont concentrées sur la critique de la politique du pouvoir et de ses symboles, à l'image du président de la République.
Il est important que les organisations et les mouvements de jeunesse qui ont signé cette déclaration expriment leur vive condamnation de la récente campagne d'arrestations et de procès dans laquelle les normes minimales d'un procès équitable étaient absentes, en plus d'être des procès d'opinions et de positions en violation flagrante de la constitution, des lois et des traités internationaux.
La plupart des procès se sont déroulés selon le tristement célèbre décret 54 qui, en le promulguant et en l’utilisant, démontre les intentions de l'autorité de restreindre les libertés, en particulier la liberté d'opinion, de presse et d'expression et de menacer les citoyens et toute personne qui critique l'autorité et ses politiques, quelle que soit sa position, avec des procès.
Les organisations et mouvements de jeunesse, ici signataires, renouvellent leur appel au retrait immédiat du décret 54, hostile aux libertés et à l’arrêt des procès d’opinions. De plus, ils dénoncent les abus policiers et les arrestations fréquentes de citoyens, hommes et femmes, simplement parce qu'ils ont exprimé leurs opinions, et mettent en garde contre le danger de l'omniprésence de l'appareil sécuritaire et de la censure et du harcèlement pratiqués sur les consciences, avec la complicité manifeste du pouvoir judiciaire ».
Les signataires appellent aussi à rompre avec la politique consistant à faire taire les voix et à restreindre le droit des citoyens à exprimer leurs opinions de quelque manière que ce soit, et expriment leur volonté de défendre ces derniers, victimes du décret 54 et d'autres lois répressives que le l'autorité emploie pour opprimer les libertés, poursuivre les opinions, les idées et toute voix dissidente.
On retrouve parmi les signataires la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (LTDH), le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) et l’Union générale des étudiants tunisiens (UGET).
M.B.Z (avec communiqué)