
Le suivi du fonctionnement de la justice et des travaux de la Cour de cassation a été au centre de la rencontre qui a réuni ce matin, du mardi 7 décembre 2021, la ministre de la Justice, Leila Jaffel, avec Moncef Kechaou, premier président de la Cour de cassation et Fathi Aroum, procureur général près la Cour de cassation.
Un communiqué du ministère précise que la rencontre a été l’occasion de souligner la nécessité d'accroître l'efficacité du système judiciaire, de procéder à sa réformer et d’améliorer ses performances notamment dans les services rendus aux justiciables pour garantir leur droit à une justice efficace, efficiente et juste régie par la primauté du droit de l’équité.
Une délégation du CSM a aussi rencontré hier le président de la République Kaïs Saïed pour lui rappeler l’importance de son rôle, garanti par la constitution, de garant de la bonne marche et de l’indépendance de la justice. Si le CSM a admis que la réforme de la justice est nécessaire, il a précisé qu’en aucun cas elle ne devrait être opérée dans le cadre des dispositions exceptionnelles.
Le président, pour sa part, a confirmé ses intentions d’ingérence dans le système judiciaire et pour une justice sur mesure, conforme à ses fantasmes. Quand il a reçu les quatre hauts magistrats, Youssef Bouzakher, président du Conseil supérieur de la Magistrature ; Malika Mzari, présidente du conseil de l’ordre judiciaire ; Abdessalem Mehdi Grissiâ, premier président du Tribunal administratif ; et Mohamed Nejib Ktari, président de la Cour des Comptes, Kaïs Saïed a déclaré sans détours que « la magistrature est une fonction et non un pouvoir ».
S’il s’est rétracté quelques secondes plus tard pour admettre que la justice est quand même un pouvoir, il a de nouveau affirmé, en citant Montesquieu, que la justice est un service d’intérêt public autant que les autres qui bénéficie de l’indépendance sans que les autres pouvoirs ne s’immiscent dans son travail, mais qu’elle ne doit pas être indépendante de l’État.
M.B.Z