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Tunisie – Unification des forces de sécurité pour faire face au noyautage
27/11/2013 | 1
min
Tunisie – Unification des forces de sécurité pour faire face au noyautage
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La réforme du système sécuritaire est une revendication que tout un chacun en Tunisie ne cesse de réclamer en cette ère postrévolutionnaire. Or, il n’est un secret pour personne que l’institution sécuritaire constitue une corporation que nombreuses sont les parties à vouloir se l’approprier ou pouvoir l'utiliser pour des agendas spécifiques.

Au milieu de tous ces tiraillements et face à l’éparpillement des formations syndicales, ces dernières multiplient les déclarations et évoquent, chacune, la volonté d’atteindre les objectifs d’une police citoyenne rompant avec la mentalité assimilant les agents de l’ordre à des personnes arrogantes, agressives et transgressant les lois.

Se déclarant désireuses d’épouser leur temps pour une police républicaine et respectueuse des droits de l’Homme, plusieurs syndicats ont décidé de franchir le pas et de procéder à une unification de l’action syndicale en fusionnant en une seule structure regroupant les nombreuses formations actives sur la place.

C’est ainsi que le syndicat des agents de la direction générale des unités d’intervention, le syndicat de la Protection civile, le syndicat des services pénitentiaires, le syndicat des services communs, le syndicat de la Garde nationale et le syndicat des agents de la Douane ont tenu, aujourd’hui, mercredi 27 novembre 2013, une conférence au cours de laquelle ils ont annoncé la naissance d’une structure unifiée appelée « le Syndicat des forces de sécurité intérieure et des douanes » (SFSID).
 
Chapeautée par Lassâad Kchaou, secrétaire général du syndicat des agents de la direction générale des unités d’intervention, la conférence a permis aux secrétaires généraux des autres formation de présenter, à tour de rôle, la « Charte morale », le « Règlement intérieur », « l’Appel à l’unification de l’action syndicale », la « Motion des revendications » et la position des agents de la douane.

Les intervenants ont mis l’accent sur la nécessité de s’éloigner des tiraillements politiques et de préserver l’indépendance des forces de sécurité vis-à-vis de toutes les composantes des partis politiques et de la société civile.

« Halte au noyautage et assez d’infiltration des services de sécurité » criait l’un des communicateurs. Nous ne voulons servir que la Tunisie loin des intérêts lobbyistes et des enjeux partisans et étroits, a-t-il tenu à affirmer.

Il s’agit, dans l’état actuel des choses d’une structure de coordination chargée de mettre au point et de finaliser les divers outils pratiques pour un fonctionnement optimal de la nouvelle formation syndicale unifiée.

Mais un point noir persiste dans cette action, à savoir, le faux bond de deux des principaux syndicats qui n’ont pas encore répondu à l’appel de l’unification malgré les correspondances et les appels lancés dans ce sens, précise Lassaâd Kchaou. On leur a accordé un délai d’une semaine pour qu’ils adressent leurs réponses, ajoute t-il, car la structure de coordination a besoin de voir clair avant d’entamer son œuvre qui nécessiterait plusieurs mois pour être fin prête. D’ici fin juillet, au plus tard, il sera procédé à l’annonce officielle de l’évènement du nouveau-né  syndical sécuritaire.

La nouvelle structure s’est tracé un certain nombre d’objectifs dont on citera notamment : l’action en toute neutralité, l’éloignement de toute tentative de politisation, la nécessité de la démocratisation des forces de sécurité intérieure et de la douane, l’ancrage de critères dans les mécanismes de promotion et d’octroi de fonctions de responsabilité et des nominations pour les hauts grades.
 
Parmi les autres objectifs, il est bon de souligner ceux du renforcement de l’égalité des chances sur la base de la compétence, le renforcement du processus de la réconciliation entre les agents et l’institution sécuritaire, et entre celle-ci et le citoyen, et la consécration de la suprématie de la loi sans distinction.

Le nouvel organisme syndical aspire même à la création d’une Conseil supérieur de la sécurité à l’instar de ce qui existe pour le corps judiciaire. Un Conseil qui participe avec l’autorité de tutelle aux nominations, aux promotions et aux mouvements périodiques de mutations.

En somme, il s’agit d’une réforme et d’une rectification de l’action sécuritaire pour instaurer un climat de confiance général coupant avec certaines pratiques de l’ère passée, car, selon certaines indiscrétions glanées chez les responsables présents lors de la conférence, certains partis politiques, des composantes de la société civile ainsi que des lobbyistes, sont en train de s’immiscer dans les affaires sécuritaires.

Deux ou trois syndicats, ajoutent les mêmes responsables, sont même soupçonnés de jouer le jeu de certaines parties partisanes et de servir leurs agendas, ce qui est contraire à la charte morale qu’ils tiennent à mettre en place afin de couper court, justement, à ce genre de pratiques qui discréditent l’action sécuritaire et ternissent leur image auprès de l’opinion publique.

Et c’est malheureusement, l’état de dispersion, qui régnait jusque-là au sein de la famille sécuritaire, qui aidait à ces actions et autres tentatives d’infiltration du corps censé protéger les intérêts de toute une nation et non ceux de certaines personnes ou autres groupes.

La nouvelle structure est déterminée à défendre, également les intérêts de ses adhérents parmi les sécuritaires, mais sans grèves, ajoutent les conférenciers. Mais cette action réussira t-elle à aller jusqu’au bout de ses intentions en l’absence de deux parmi les principaux organismes syndicaux qui se disent représentatifs de milliers d’agents et cadres sécuritaires ?

La réalité du terrain se chargera de faire la part des choses dans cet imbroglio, selon les propres termes de Lassâad Kchaou.

 

Noureddine HLAOUI
27/11/2013 | 1
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