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Affaire des déchets italiens : seize personnes arrêtées en Italie
01/03/2024 | 11:53
4 min
Affaire des déchets italiens : seize personnes arrêtées en Italie

 

Seize personnes ont été arrêtées et onze mesures conservatoires ont été prises, jeudi 29 février 2024, en Italie, suite à une opération menée par la police judiciaire anti-mafia et la police de protection de l'environnement et de sécurité énergétique, dans le cadre de l’affaire dite des déchets italiens.

Les personnes arrêtées en Italie sont soupçonnées d'avoir commis le délit d'activité organisée en vue du commerce illégal de déchets, d'enregistrement fictif, d'élimination illégale de déchets et d'établissement d'une décharge illégale, ainsi que de fraude en relation avec l’approvisionnement public, indiquent les médias italiens.

L’ancien député, Majdi Karbai, a précisé, dans la matinale de Mosaïque FM, que deux mandats d’amener ont été émis à l’encontre de deux Tunisiens, le directeur général de la société Soreplast qui est en état de fuite, et un fonctionnaire de l’Agence tunisienne de gestion des déchets qui a été poursuivi en Tunisie.

« L’enquête se poursuit en Italie, d’autres personnes seront démasquées mais ce qui est dangereux est que nous avons certes rendu une partie des déchets mais nous avons 1900 tonnes qui ont été brûlés et nous ignorons encore l’identité des coupables. Nous ne savons toujours pas quand ces déchets, qui sont stockés à Msaken, seront restitués. La ministre de l’Environnement avait dit en 2022 qu’ils allaient être restitués et que la Tunisie allait exiger un dédommagement et recourir à la justice internationale. A l’heure actuelle, la Tunisie n’a pas été dédommagée et aucun recours en justice n’a été déposé contre la partie italienne et les 1900 tonnes de déchets brulés sont encore à Msaken. L’affaire n’est pas encore finie ! Bruler les déchets est un mode opératoire de la mafia et aujourd’hui nous ignorons encore qui a commis cela en Tunisie » a-t-il précisé.

 

 

L'enquête, disent les médias italiens, implique des intermédiaires, des entrepreneurs, des propriétaires d'entreprises de traitement-récupération, des sociétés d’intermédiation et des agents publics. Les délits présumés sont relatifs au trafic illicite de déchets, à l'intermédiation fictive de marchandises, à la gestion illicite des déchets, à la construction de décharges illégales et à la fraude dans les marchés publics.

Le trafic de déchets avait pour résultat final l’incinération des déchets, leur abandon ou leur mise en décharge en Afrique. Le tout sur la base d'un contrat signé le 30 septembre 2019, à Polla entre une entreprise de Campanie et une entreprise tunisienne pour le transport de 120 mille tonnes de déchets vers l'Afrique. Deux sociétés d’intermédiation étaient également impliquées dans l'accord, l'une basée à Soverato et l'autre en Tunisie.

 

L’affaire a, rappelons-le, éclaté en 2020 après que la chaîne El-Hiwar a diffusé un épisode de l’émission de Hamza Belloumi « les Quatre vérités » mettant à nu un réseau de trafic dont la mission était de débarrasser l’Italie de ses poubelles. Près de 120 mille tonnes de déchets et matériaux de récupération devaient être acheminées dans des conteneurs vers la Tunisie, chaque année, selon l’accord conclu, alors, entre une société italienne (Sviluppo Risorse Ambientali) installée à Salerne et spécialisée dans la valorisation des déchets, et le propriétaire d’une entreprise tunisienne de traitement de déchets plastiques (Soreplast).

Le contrat signé, 282 conteneurs sont partis, du port de la ville italienne, vers la ville côtière de Sousse en Tunisie avec à bord 7.800 tonnes de déchets dangereux selon la classification de la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination. 

La découverte de la contenance des conteneurs par les services de la douane a dévoilé une affaire de corruption tentaculaire. Sept personnes ont été arrêtées, dont un ancien ministre de l'Environnement limogé dans la foulée et de hauts fonctionnaires de la douane tunisienne et de l'Agence nationale de gestion des déchets (Anged). Onze autres suspects ont fait l'objet d'une enquête, dont le consul de Tunisie à Naples.

Deux ans plus tard, la justice tunisienne s’est prononcée sur le sort des prévenus. L’ancien ministre de l’Environnement Mustapha Aroui, a été condamné à trois ans de prison par la chambre criminelle du Tribunal de première instance de Tunis. Trois ans de réclusion ont, également, été prononcés contre trois autres personnes. Le propriétaire de la société tunisienne responsable de l’importation des déchets italiens – en fuite – a, lui, écopé de quinze ans de prison par contumace, et un cadre du ministère de l’Environnement a été condamné à dix ans. L’ancien ministre de l’Environnement Chokri Belhassen – également suspecté d’être impliqué – a, lui, été acquitté. Ces jugements ont été prononcés en première instance.

 

M.B.Z

 

01/03/2024 | 11:53
4 min
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Commentaires
Un lecteur
Et ça va encore durer des siècles
a posté le 01-03-2024 à 21:54
Tant que les institutions sont faibles et gouvernées par des mafias et des lobbys à tous les niveaux du chaouch à la porte au responsable rien ne bougera dans ce pays il faut une justice impitoyable et à la poigne de fer mais encore faut il le vouloir et s'en donner surtout les moyens en attendant on continue comme si de rien était les traffics en tout genre et celui ci n'est qu'une bombe à retardement '?'
1/3i
aucun recours en justice n'a été déposé
a posté le 01-03-2024 à 19:00
Il semble qu'une ancienne piscine est bien plus importante pour un certain habitant de Carthage, que de trouver une solution pour cette affaire inadmissible de déchets dangereux pour une partie de la population tunisienne.

Mais ça demande de la compétence. Et l'équipe au pouvoir semble en être dépourvue...
Népenthès
Quelques faits
a posté le 01-03-2024 à 13:44
s lieux de décharges clandestines - déchets hospitaliers et de laboratoires en majeure partie- sont estimés a des dizaines

a l heure où j'écris ces lignes des gosses jouent au football sur des centaines de tonnes de déchets enfouis à 24 kilomètres de Tunis à 8 km de Bizerte à 30 km de Kairouan etc

AMMAR BEZZOUIR
Où sont les accusations à la justice tunisienne?
a posté le 01-03-2024 à 13:32
Les personnes qui vivent ou ont vécu dans des régions proches d'incinérateurs de déchets (décharges !) et où l'on constate une augmentation notable de cancers et des maladies respiratoires chroniques ont droit à une indemnisation...

De nombreuses thèses de doctorat de médecine ont bien démontré l'accumulation massive de cancers de toutes sortes chez les malades vivants dans l'environnement de l'incinération des déchets, où règne un nuage permanent de dioxine !

Si ces plaintes ne sont pas déposées par le ministère de l'Environnement et/ ou la Santé, c'est à la population de se prendre en main et de déposer des plaintes contre des inconnus auprès de la justice et d'exiger des dommages et intérêts !
BIEN
Et qui a dit que ces affaires entre la mafia italienne et tunisienne n'existaient pas depuis 1956 ?
a posté le 01-03-2024 à 12:56
Des Tunisiens qui comptent encore sur les informations des autorités italiennes ? Ah Ah Ah !

Des questions et des questions..
Que faire des Ordures importées et déjà enterrées ou brulées en Tunisie depuis des decennies ? Et que faire des dégât déjà causées à nos eaux sousterraines et à la santé de la population et animaux ?

Et que dire aux enfants qui ont une leucémie?
Et que dire aux tunisiens qui sont atteints d´une bronchite chronique, asthme ou cancer des poumons ?
Et que dire aux femmes qui ont le cancer du sein..
...

Et que dire aux animaux (et aux oiseaux) qui ont été infectés dans ces décharges et qui ont propagé partout des micro-organismes virulents (multiresistents aux antibiotiques) ?
...

Réveillons nous, bon sang!

9allou Ghannouchi, Abir Moussi ou Sakhafouna ?!