
Par un beau soleil hivernal, rares sont ceux qui s'affairent, mardi 24 décembre 2024, autour de l'église de la Nativité, dans la ville palestinienne de Bethléem, berceau du christianisme, où pour la deuxième année consécutive Noël se fête sans faste sur fond de guerre dans la bande de Gaza.
Policiers, soldats, officiels et journalistes sont quasiment les seuls dans le secteur de l'église de la Nativité, bâtie au-dessus de la grotte dans laquelle Jésus a vu le jour selon la tradition chrétienne.
Un grand sapin se dresse normalement pour Noël sur la place de la Mangeoire attenante, mais comme l'an dernier, les autorités locales ont décidé de ne pas organiser de grandes célébrations.
« Nous n'avons pas mis de sapin, nous n'avons pas décoré les rues », explique à l'AFP Anton Salman, le maire de Bethléem, ville de Cisjordanie occupée située à une dizaine de kilomètres de Jérusalem, de l'autre côté du mur de séparation érigé par Israël.
« Nous voulons (...) montrer au monde que la Palestine souffre toujours de l'occupation israélienne et de l'injustice », ajoute l'élu.
Alignés en face d'un bâtiment municipal au nom plus que jamais de circonstance, le Bethlehem Peace Center, des vendeurs ambulants de maïs attendent désespérément des clients derrière leurs marmites fumantes.
Mohammad Awad, 57 ans, vend du café depuis plus d'un quart de siècle au pied de la mosquée d'Omar, dont l'élégant minaret fait face à l'église de la Nativité, et a rarement vu aussi peu de monde.
« Les affaires marchaient bien avant la guerre, mais il n'y a plus personne maintenant. C'est très difficile », regrette le commerçant, la tête couverte d'un keffieh. « J'espère que la guerre à Gaza va en finir et que les touristes reviendront ».
Prier "pour la paix"
Plus de 45.000 Palestiniens ont été tués dans l’offensive militaire israélienne en représailles, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, confirmées par l'ONU.
La plus ancienne église chrétienne devrait être davantage remplie pour la messe de minuit que présidera Pierbattista Pizzaballa, le patriarche latin de Jérusalem.
Même si le cœur n'est pas aux réjouissances dans le contexte actuel, les chrétiens de Terre sainte -environ 185.000 en Israël et 47.000 dans les territoire palestiniens -- trouvent un refuge dans la prière.
« Nous allons prier et demander à Dieu de mettre fin à nos souffrances, d'apporter à cette région du monde la paix qu'elle attend, la paix que Jésus a apportée au monde », souligne le maire de Bethléem.
© Agence France-Presse




