La décision rendue, ce mardi 1er octobre 2019, par la chambre des mises en accusation refusant la libération du candidat au second tour de la présidentielle, Nabil Karoui, a suscité beaucoup de réactions.

Ridha Belhaj, avocat et dirigeant Nidaa Tounes a indiqué : « à la lumière des événements actuels , il est évident que notre pays est exposé à une tentative de putsch islamique fomenté par Ennahdha à l’instar des sombres années 80 du Soudan. Commandité cette fois par une partie de la magistrature et Youssef Chahed qui œuvrent à ouvrir la voie à Ennahdha afin de s’accaparer le pouvoir définitivement. Le président de la République est appelé à assumer pleinement sa responsabilité en tant que garant de la constitution ».

Le journaliste Zied El Héni a estimé que la décision d’arrestation de Nabil Karoui était injuste dès le départ. Toutefois, il a considéré que les décisions qui ont été prises par la justice ensuite ont respecté la loi, se félicitant de la souveraineté nationale. « Le sort de Nabil Karoui est scellé et il ne sera pas président de la République, même si on assiste à un miracle et qu’il remporte le second tour ».

L’avocate et chroniqueuse, Dalila Msaddek a assuré que les pressions exercées par Youssef Chahed et le parti Ennahdha sur la chambre des mises en accusation ont pour objectif de pousser Nabil Karoui à s’opposer aux résultats des élections afin de les annuler et de refaire tous le processus électoral. Elle a ajouté qu’ils ont eu recours à toutes les manœuvres pour se maintenir au pouvoir depuis plus d’un an en utilisant le parlement, et qu’ils exploitent la justice actuellement.

Le directeur de la rédaction de Business News, Nizar Bahloul a réagi au refus de libération de Nabil Karoui en citant Montesquieu et en écrivant : « Une injustice faite à un seul est une menace faite à tous ».

D'un autre côté, le lobbyiste islamiste Radwan Masmoudi s'est félicité aujourd'hui de "l'indépendance de la justice", suite au refus de libération de Nabil Karoui. "Ceci est l'une des plus grandes réalisations de la révolution", a-t-il écrit sur sa page commentant l'information. 

S.H