
L'Organisation tunisienne de protection des journalistes (OTPJ) a estimé, dans un communiqué publié ce mardi 28 juillet 2020, que la condamnation à un an de prison ferme avec exécution immédiate, émise contre l’écrivain et journaliste, Taoufik Ben Brik est « injuste » et qu’il a été victime d’une campagne menée par le président de l’AMT, Anas Hmeidi.
L’OTPJ a souligné que Taoufik Ben Brik a certes insulté des juges mais n’a, à aucun moment, émis à leur encontre des accusations justifiant une telle démarche. « Les abus commis par Taoufik Ben Brik contre les juges qu’il a mentionnés se limitaient à la diffamation et aux insultes, sans leur attribuer des accusations pour des actes légalement répréhensibles comme la corruption, par exemple, ou d'autres abus qui sont parfois attribués à certains juges et pour lesquels ils doivent rendre des comptes » a-t-elle précisé.
L’Organisation a souligné que le ministère public a renvoyé à tort l'accusé devant la chambre pénale pour qu'il soit poursuivi pour diffamation, sans se fonder sur une plainte des personnes concernées comme le dispose la loi. « Les poursuites pour diffamation sont encadrées par le décret 115 qui dispose que les plaintes ne soient pas déposées auprès du Parquet mais que le plaignant convoque le représentant du ministère public et le suspect, après avoir soumis sa plaidoirie directement à la présidence du tribunal, qui fixe la date d'un procès s'il le juge nécessaire » a-t-elle ajouté.
L’OTPJ a estimé que le journaliste a été victime d’une campagne d’incitation mensongère conduite par le président de l’Association des magistrats tunisiens (AMT). « D'après la loi et tous les documents que nous avons pu examiner, rien ne montre un quelconque crime « d’incitation explicite à la violence avec des armes » ou encore d’un « appel à porter les armes et à la guerre civile » sur lequel le président de l'association s'est concentré dans ses déclarations… le comportement irresponsable du président de l’Association l’a abaissée au rang d’une bête galeuse dont tout le monde se désolidarise » a-t-elle poursuivi.
« S’il s’imagine qu'avec ses danses populistes bon marché et sa pression sur l'institution judiciaire pour influencer ses décisions afin d'en faire une autorité brutale et vengeresse, ayant la capacité de jeter injustement les citoyens en prison, nous lui assurons que nos stylos sont plus affûtés que les barreaux des cellules de prison avec lesquels ils tentent de nous terrifier. Aucun pouvoir, aussi tyrannique qu’il soit, n’entravera notre aspiration à la liberté et à l’édifice d’un Etat de droit. Nous saisissons ce moment, pour appeler les parties concernées à mettre en place des chambres judiciaires dédiées aux affaires concernant les journalistes et les éditeurs car nous avons pu noter, à de nombreuses reprises, des lacunes manifestes dans le traitement des affaires relevant de ces domaines » a conclu l’Organisation.
Nabil Akrimi, avocat de Taoufik Ben Brik, a aussi fermement dénoncé le jugement émis à l’encontre du journaliste. « L’affaire remonte à la période de la campagne électorale de la présidentielle. Mon client a critiqué la justice du temps de Ben Ali en citant le nom de certains magistrats. La loi est claire et l’article 69 du décret-loi n°2011-115 du 2 novembre 2011 relatif à la liberté de la presse indique que seules les personnes concernées par les propos diffamatoires peuvent porter plainte, or dans cette affaire c’est le ministère public qui s’est chargé de l’affaire. Taoufik Ben Brik a été condamné à deux ans de prison ferme avec exécution immédiate par contumace et on n’était pas au courant. Nous sommes allés de nous-même vers la justice pour faire opposition à ce jugement parce que l’erreur de procédure est évidente et la loi claire, mais à notre grande surprise, mon client a écopé d’un an de prison ferme et a été conduit en prison après avoir passé deux heures et demi au poste de police » avait-il indiqué.
L’avocat a souligné que Taoufik Ben Brik a subi une grande injustice. D’autre part, il a indiqué que conformément au décret-loi n°2011-115 du 2 novembre 2011 relatif à la liberté de la presse, Taoufik Ben Brik aurait, au maximum, écopé d’une amende si les procédures étaient correctes, ce qui n’est pas le cas.
Taoufik Ben Brik est condamné à un an de prison pour une déclaration médiatique. Les personnes visées par ces critiques n’ont porté aucune plainte, pourtant il est jugé à une peine privative.
M.B.Z
La supercherie de la démocratie islamo-gaucho-droitshommo...a assez duré.La question est de savoir comment s'en sortir sans dégâts? ça me parait impossible
De quoi était-elle coupable? " Coupable d'avoir été violée?
Elle était où cette AMT lorqu'un des policiers a vidé le compte de ce couple?
qu'il pourrisse en prison
Maintenant, les journalistes se mettent à jouer les admonestrateurs, les conseillers juridiques et les je-sais-tout !
Vivez la démocratie et la justice tunisiennes !