Farid Ben Jha, porte-parole des tribunaux de Monastir et de Mahdia, est intervenu ce vendredi 29 novembre 2024 sur les ondes de Jawhara FM, à propos du décès tragique de l’enseignant Fadhel Jallouli, survenu à Chebba après une immolation par le feu.
L’invité de Hatem Ben Amara est d’abord revenu sur les circonstances ayant précédé ce drame :« Il y a deux semaines, le 13 novembre 2024, une dispute a éclaté entre l’enseignant et un groupe d’élèves devant le collège à Chebba ». À la suite de cet incident, l’enseignant avait rapporté qu’un groupe d’élèves le harcelait, le provoquait et cherchait à l’intimider. Quelques jours plus tard, la mère d’un des élèves concernés a déposé une plainte contre l’enseignant pour agression sur son enfant. Cette plainte a été adressée au ministère public de Mahdia, qui a confié l’affaire à la brigade spécialisée dans les enquêtes sur les crimes de violence contre les femmes et les enfants.
La mère et son enfant ont été auditionnés en tant que plaignants, tandis que l’enseignant a été interrogé par le commissariat régional de l’éducation à Mahdia. Après ces interrogatoires, des vidéos ont commencé à circuler sur internet. Elles montraient l’enseignant en train de se disputer avec des élèves, allant jusqu’à leur jeter des cailloux en réaction aux moqueries.
L’invité de l’émission Sbeh El Ward a déclaré :« Ces événements ont profondément affecté l’enseignant sur le plan moral. Il a alors décidé de mettre fin à ses jours en s’aspergeant d’essence et en s’immolant par le feu ».
Fadhel Jallouli a succombé à ses blessures et est décédé le jeudi 28 novembre 2024. Suite à ce décès, le ministère public a décidé d’ouvrir une enquête pour élucider les circonstances de cet incident tragique.
Répondant à la question de Hatem Ben Amara sur l’objectif de cette enquête, Farid Ben Jha a expliqué :« L’enquête vise à faire toute la lumière sur les circonstances entourant ce décès. Si le ministère public découvre des actes illégaux ayant porté atteinte à l’intégrité de l’enseignant, des poursuites judiciaires seront engagées, même si ces actes ont été commis sur les réseaux sociaux ».
Farid Ben Jha a également précisé :« Cette enquête pourrait impliquer des mineurs. En général, dès l’âge de treize ans, une personne peut voir sa responsabilité pénale engagée et devenir éligible aux poursuites judiciaires initiées par le ministère public, à l’issue de l’enquête ».
Cependant, il a également souligné qu’un traitement particulier est réservé aux mineurs, conformément aux textes de loi et à la législation en vigueur. Les parents des élèves pourraient eux aussi être poursuivis au titre de leur responsabilité civile, ce qui pourrait entraîner des indemnités financières, mais pas de sanctions physiques.
Farid Ben Jha a également lancé un appel aux parents pour qu’ils sensibilisent leurs enfants et les avertissent des conséquences potentielles de leurs actes.
Dans le cas où l’enquête aboutirait à l’implication d’élèves, le porte-parole a rappelé que l’article 86 du Code des communications prévoit des peines pouvant aller jusqu’à deux ans pour des infractions dans ce domaine. Parallèlement, la loi sur la protection des données personnelles impose des peines d’un à deux ans pour toute violation. Concernant les atteintes aux mœurs et la diffamation, les sanctions varient entre six mois et un an.
Enfin, l’article 43 du Code pénal stipule que lorsque le crime est commis par un mineur, les peines sont réduites de moitié pour les infractions n’impliquant ni perpétuité ni peine de mort. Dans ce cas, la peine maximale applicable est de cinq ans.
H.K
Le ministère public de Mahdia pourquoi a-t-il réagit très vite à la plainte de la mère alors qu'il a fait la sourde oreille au défunt...
La victime est devenue le bourreau... par l'injustice du ministère public qui travaille à la carte.