alexametrics
jeudi 29 mai 2025
Heure de Tunis : 01:59
A la Une
Etude INS sur le niveau de vie des Tunisiens : Consommez, consommez !
02/01/2017 | 19:59
5 min
Etude INS sur le niveau de vie des Tunisiens : Consommez, consommez !

 

Vendredi 30 décembre 2016, a été rendue publique la dixième enquête quinquennale sur le budget,  la consommation et le niveau de vie des ménages en Tunisie. On y apprend qu’en moyenne les dépenses de consommation effectuées par personne et par an ont progressé de 48,8% sur la seule période allant de 2010 à 2015. On y constate également une contraction du taux de pauvreté dans le pays , de l’ordre 5,3%.

L’échantillon, sujet de l’étude, est constitué de quelque 27 mille familles tunisiennes dont les dépenses et acquisitions ont été recensées. Leur consommation alimentaire, leurs conditions de vie ainsi qu’une mesure de la pauvreté ont été les principaux domaines d’étude touchés par ce document.


 

Le pouvoir d'achat représente ce que l'on peut s'acheter avec son revenu disponible brut. Selon le rapport cité, on constate une nette progression de l’indice. C’est une nouvelle plutôt bonne, au sein d’une conjoncture bien morose.

Depuis 2010, les dépenses de consommation effectuées par personne et par an sont passées de 2601 dinars à 3871 dinars. Cependant, cette augmentation ne concerne pas la part consacrée aux produits alimentaires qui s’est repliée, passant de 29,3% à 28,9% du budget total des dépenses. Le Tunisien s’est donc adapté à la conjoncture et il parait clair aujourd’hui qu’il a changé ses habitudes de consommation. Il consacre moins de ressources pour l’habillement, les boissons alcoolisées et le tabac, les meubles, l’électroménager, ou encore, la culture et les télécommunications. En revanche, il a nettement augmenté ses dépenses en matière de logement, d’électricité et d’eau, de transport, de santé et soins personnels, de vacances ou encore d’éducation.

Pour toutes ses dépenses, une famille en l’an 2000 dépensait annuellement 6450 dinars, aujourd’hui elle en dépense 15.561 dinars. Nous devons par ailleurs signaler que ces dépenses varient en termes de volumes d’une région à une autre. Car bien des régions souffrent d’un taux de pauvreté qui reste élevé malgré la contraction globale de cette valeur.

 

En Tunisie, l’approche retenue pour la mesure de la pauvreté consiste à aborder cette problématique en terme de conditions de vie et l’indice phare pour la mesurer est le « seuil de pauvreté » qui désigne le niveau de consommation minimum en deçà duquel une personne est considérée comme pauvre, ne disposant donc pas d’un niveau de vie convenable.

L’indice concernerait aujourd’hui, 15,2% des ménages tunisiens (1,7 millions de personnes) contre 20,5% en 2010. Soit une baisse de 5,3 points. Les estimations issues des résultats de l’enquête montrent également une nette baisse du taux de pauvreté qualifié de « sévère ou extrême » qui est passé de 6% en 2010 à 2,9% en 2015 et qui concernerait près de 320 mille Tunisiens. Cet indice varie de manière forte selon les régions.

Pour le Grand-Tunis, seulement 0,3% des familles souffrent d’un taux de pauvreté sévère. Pour Bizerte, Gafsa et Sousse l’indice s’élèverait à 3,5% et plus du double pour Zaghouan, Béja, Le Kef et Seliana.

Kairouan et Kasserine restent les deux régions les plus touchées par le phénomène, enregistrant des taux bien supérieurs à 10 %. Pour ces régions, les personnes considérées comme "pauvres" sont au nombre de 2 personnes sur 5..

 

On peut noter aussi que, sur les cinq dernières années, une contraction simultanée du taux de pauvreté a touché toutes les régions du pays. Il en ressort néanmoins que l’incidence de pauvreté est inégalement distribué selon les différentes régions du pays. Cette dispersion est mesurée dans le rapport selon l’indice de Gini.

 

Le coefficient de Gini est un nombre variant de 0 à 1, où 0 équivaut à l’égalité parfaite et 1 signifie une inégalité parfaite. Dans le rapport de L’INS, on relève que l’indice diminue de manière importante sur la période 2010-2015. L’inégalité aurait donc diminué au cours de cette période. Une baisse due, vraisemblablement, à la hausse des revenus salariaux enregistrée pour la même période, relève l’INS.

 

Dans le cadre du rapport, l’enquête alimentaire révèle que le régime alimentaire demeure, dans sa totalité, basé sur les céréales et cela bien que la quantité consommée par habitant baisse continuellement depuis 1985. Elle est en effet passée de 204,4 Kg par personne durant l’année 1985 à 174 Kg pour 2015. La consommation des produits laitiers a, quant à elle, explosé.

En 1985, le Tunisien consommait près de 14 Kg de produits laitiers par an. Aujourd’hui, il en consomme 40,7 Kg. Et pour ce qui des fromages et yaourts, la consommation a été multipliée par 5 et plus.

La consommation de viande et volailles a elle aussi augmenté de manière importante, passant de 17,8 Kg par an et par personne à 32,5 Kg pour l’année 2015.

 

Pour ce qui est de l’accès aux services communautaires comme les caisses sociales, les résultats dégagés démontrent que la part de la population pauvre affiliée aux caisses sociales (CNSS et CNRPS) reste nettement inférieure à celle non pauvre. En effet, seulement 19% des Tunisiens considérés comme pauvres sont affiliés contre plus de 40% de ceux qui ne le sont pas.

Pour ce qui est de la couverture sanitaire, plus de 80% de la population tunisienne en bénéficie et la différence entre ceux qui sont considérés comme pauvres et ceux qui ne le sont pas reste minime (1,7%).

 

 

Le pouvoir d'achat, tel qu'il est défini par les statistiques, est une mesure pour l'ensemble de tous les ménages. Ce qui veut dire que si le nombre de ménages et la population augmentent, le pouvoir d'achat par personne n'augmente pas nécessairement aussi vite. Il représente donc une moyenne de la quantité de biens et de services que l'on peut acheter avec une unité de salaire.

 

Au-delà du contexte économique actuel, la population tunisienne enregistre un niveau de vie en nette progression, selon le rapport et vue l’importance que prendra l’indice pour les années à venir, d’autres instituts comme l’association des consommateurs devront le mesurer.

Intrinsèquement lié à la consommation et aux salaires, cet indice tant scruté dans les économies développées reste en Tunisie peu significatif. Pour le Tunisien moyen, même quand il monte, le pouvoir d’achat diminue.

 

02/01/2017 | 19:59
5 min
Suivez-nous

Commentaires (30)

Commenter

Forza
| 03-01-2017 19:16
Je vous souhaite une nouvelle année pleine de santé, bonheur et de succès.

zohra
| 03-01-2017 17:23
Bonsoir,

J'ai fait la remarque à mes enfants, l'Italie nous envahie par ces peintures de couleurs moches, produits nocifs pour santé.
ils ont oublié nos couleurs blanches et bleues qui étaient à l'époque exigées.
J'ai une amie francaise architecte d'intérieur, elle utilise souvent la chaux produit naturel or que on l'utilise plus.

et ils ont oublié notre très belle architecture arabesque hélas.


Très bonne soirée en vous remerciant pour très belle chanson.

Fehri
| 03-01-2017 16:58
Le pouvoir d'achat a augmenté grace aux emprunts.

Tunisienne
| 03-01-2017 16:08


Cher Docteur Tazarki,


Je n'ai pas abordé la question de la validité statistique. Sur ce point là, on peut accorder du crédit aux données présentées qui reposent logiquement sur des moyennes corrigées.

Mon principal souci réside dans le caractère «mécanique» et «autiste» de l'étude dont les résultats ne sont pas du tout relativisés par rapport à bon nombre de paramètres essentiels (inflation réelle, sources des revenus permettant la consommation, calcul réaliste du pouvoir d'achat...). Et il y a bien évidemment la question essentielle soulevée par DHEJ et développée par N.Burma, à savoir la pertinence même des modalités de calcul du seuil de pauvreté sur lequel l'INS se base pour annoncer une «baisse de la pauvreté»...


Je vous remercie beaucoup de vos voeux cher Monsieur et vous souhaite une bonne et heureuse année !


Bien cordialement,


Tunisienne



RANY
| 03-01-2017 15:57
Je trouve cet article peu crédible, tout est mélangé sans tenir compte de l'inflation et de la méthode de chiffrage surtout pour 2010. Avons nous changé de méthodes, d'échantillonnage,age, etc. En tout cas, l'essentiel na pas été analysé : Le pouvoir d'achat!!!!

N.Burma
| 03-01-2017 15:18
« Un exemple, le salaire moyen dans un hôtel 5 étoiles en Tunisie est de 5000 dinars le mois, si on inclut les salaires du PDG et de son équipe privilégiée! Par contre je ne connais personne de nos villageois qui travaillent dans l'hôtellerie et qui gagne autant » Jamal Tazarki



On ne va pas se chipoter sur les salaires dans les hôtels cinq étoiles en Tunisie, mais là, vous je dois vous dire que vous êtes dans l'erreur à penser, même en moyenne, (la taille moyenne des Tunisiens n'indiquent rien d'excitant, hors les centimètres !). Nommément, je vous cite le Palace Royal Garden dont je connais la direction générale, même en moyenne des salaires, il faudrait diviser par deux et par trois les 5000 dinars pour arriver à toucher la réalité des salaires moyens du staff !
Je vous épargne les hauts salaires de la fonction publique en Tunisie, ils feraient éclater de rire les hauts fonctionnaires européens qui nous sont si proches géographiquement et intellectuellement.

N.Burma
| 03-01-2017 14:57
Chère Tunisienne,
Merci pour tes bons v o e u x qui me réchauffent le c o e u r et m'éclaircissent ma vision du monde !
Je ne suis pas archiviste mais je suis absolument certain que j'ai relevé le montant de deux dollars par une déclaration de Mohamed Ennaceur, ancien ministre des Affaires sociales, d'ailleurs le ministre en question coupait les deux malheureux dollars entre zone urbaine de résidence et zone rurale, selon les conseillers du ministre il fallait attribuer en théorie 2 dollars par jour aux nécessiteux tunisiens citadins et 20 % de moins pour les tunisiens ruraux (bonjour l'égalité devant la loi !)
Evidemment, partant de cette base à 2 dollars par jour et je pose la question aux commentateurs et commentatrices de BN de faire l'expérience de vie, de vivre avec 2 dollars par jour et l'on mesurera le tour de taille au bout d'une semaine. Evidemment disais-je, qu'en partant de 2 dollars, on se donne le droit d'affirmer cyniquement qu'aujourd'hui le Tunisien moyen est au-dessus de ces deux dollars et qu'il pourrait se prendre pour Crésus !
Voilà comment sont tripotés les chiffres pour leur faire dire des énormités qui passent comme des médicaments que je ne nommerai pas et qui seraient censés faciliter la digestion !

Dr. Jamel Tazarki
| 03-01-2017 14:51
Je vous adresse mes meilleurs voeux pour le Nouvel An 2017!

Très Cordialement

Jamel

Dr. Jamel Tazarki
| 03-01-2017 14:49
Je vous adresse mes meilleurs voeux pour le Nouvel An 2017!

Très Cordialement

Jamel

Dr. Jamel Tazarki
| 03-01-2017 14:48
C'est difficile de juger la validité des résultats statistiques de notre INS. Il serait préférable que l'INS mette à notre disposition sur le web les données empiriques de l'étude dont il parle ci-dessus.


Ce qui me dérange le plus dans l'analyse statistique ci-dessus, il est souvent question de valeur moyenne alors que la moyenne ne dit pas grand-chose sur la répartition des valeurs.

Un exemple, le salaire moyen dans un hôtel 5 étoiles en Tunisie est de 5000 dinars le mois, si on inclut les salaires du PDG et de son équipe privilégiée! Par contre je ne connais personne de nos villageois qui travaillent dans l'hôtellerie et qui gagne autant'

Je vous adresse mes meilleurs voeux pour le Nouvel An 2017!

Très Cordialement

Jamel