Rassurer et mettre en garde est le double objectif de la conférence de presse tenue par le ministère de la Santé, ce mercredi 12 août 2020.

Le directeur général de la santé Tahar Gargah a ainsi démenti les rumeurs selon laquelle la virulence du virus est en train de baisser et averti quant à la gravité de la situation et de soutenir : «Nous ne voulons pas effrayer mais renseigner».

M. Gargah a affirmé que la période est délicate et qu’il faut unir donc tous les efforts, le tout en entamant des actions anticipatives. A travers cette conférence, le ministère de la Santé a voulu rassurer les Tunisiens quant à l’état de préparation des structures sanitaires qui sont en train de travailler d’arrache-pied pour être capables d’accueillir les malades dans les hôpitaux. Ceci dit, il a souligné l’importance de suivre les conseils de prévention individuelle (masque, distanciation physique, lavage des mains, …) et les protocoles sanitaires mis en place.

Tahar Gargah a rappelé que la nouvelle stratégie du pays est de coexister avec le Covid-19, le temps de trouver un vaccin ou un traitement efficace. Il a noté dans ce cadre que le confinement a permis de travailler sur la ligne de défense et d’améliorer notre état de préparation, en équipant les structures sanitaires et en s’approvisionnant en médicaments et en équipements.

Il a en outre précisé qu’une commission a été créée pour suivre les avancées pour l’élaboration d’un vaccin, pour être à la page et pouvoir s’approvisionner en temps voulu. Elle est présidée par le directeur de l'Institut Pasteur de Tunis, Hechmi Louzir.

Pour sa part, la directrice de l'Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes Nissaf Ben Alaya a précisé que le dernier bilan du ministère recense 1.768 cas de contamination dont 977 cas locaux. 406 sont toujours actives.

Pour elle, la situation épidémiologique est grave même si elle est sous contrôle, mettant en relief la deuxième poussée épidémiologique survenue dans le pays et qui a commencé il y a deux semaines avec une recrudescence de cas locaux. D’où, l’importance d’être vigilant, de détecter le maximum de cas actifs pour rompre la chaine de contamination, ce qui ne peut se faire sans appliquer les consignes du ministère.

Mme Ben Alaya est revenue sur les clusters. Elle a mis en relief les efforts du ministère qui a entamé des enquêtes actives sur le terrain pour déterminer les chaines de contamination. A Kairouan, 1600 tests ont été effectués, et deux cas nouveaux ont été détectés la veille. La situation est sous contrôle, selon elle, tous les probables contaminés étant isolés. Pour Gabès, c’est un emplacement précis qui a été touché, et le ministère envisage de faire 600 tests par jour. 28 nouveaux cas y ont été recensés. Certains cas ont été détectés à Medenine. A Sousse, il n’y a pas eu beaucoup de nouveaux cas. En ce qui concerne l’aéroport de Tunis-Carthage, il n’y pas eu de de nouveaux cas pour les agents mais il y a certains cas dans leurs familles proches. Tous ont été contaminés au départ par des cas importés.

Le président de la commission du confinement au sein du ministère de la Santé, Mohamed Rabhi, a souligné, quant à lui, qu’au niveau du ministère ils sont prêts et qu’il n’y aura plus aucune tolérance et aucune exception dans l’application des règles et du confinement obligatoire, surtout qu’on continue à enregistrer des cas positifs dans les centres de confinement obligatoire. Selon lui, le ministère a préparé 1.500 chambres. Ceci dit, le ministère a remarqué que tout le monde se comporte comme s’il n’y a pas de Covid-19, d’où la nécessité d’effectuer un électrochoc pour le grand public pour qu’il prenne conscience de la gravité de la situation. L’objectif étant de faire adhérer tout le monde, car si le citoyen n’est pas réceptif, ça ne sert à rien, selon lui.

Le directeur général des structures de santé au sein du ministère Mohamed Mokded a confirmé que les structures sanitaires et les hôpitaux sont prêts à accueillir tous les cas qui doivent être pris en charge. Et d’affirmer que la Tunisie dispose actuellement de plus de 1400 lits pourvus d’oxygène et 900 lits de réanimation, ce qui est  suffisant pour le moment, selon lui.

M. Mokded a aussi précisé que six malades sont en réanimation actuellement, dont un seul cas critique et que six autres sont pris en charge dans services hospitaliers ayant besoin d’oxygène.

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I.N