Par Nizar BAHLOUL
Ce n’est décidément pas fini avec les dépenses. Après le petit aïd, suivi du grand aïd et les très grandes fêtes du réveillon du nouvel an, voici maintenant la très, très grande fête des soldes. Elle démarre ce soir à minuit et ça va continuer un mois et demi. On fêtera dans la foulée la St Valentin pour ceux et celles qui ont la (mal) chance d’avoir un partenaire.
Qu’il soit partenaire d’un jour, d’un soir ou pour la vie, rares sont ceux et celles qui échappent aujourd’hui à ce 14 février désormais entré dans nos us et coutumes. Le cadeau, il le lui faut !
Les Méditerranéens que nous sommes adorons les fêtes et nous ne ratons aucun prétexte pour en célébrer. Nous n’en sommes pas là pour l’instant puisque ce soir, nous allons célébrer le premier jour des soldes.
Les femmes, dont la mienne et la vôtre, se préparent à chauffer nos cartes de crédit. Et tous les prétextes sont bons à sortir : nous n’avons plus de vêtements, ils sont usés, démodés ou fripés.
Comme on le voit dans les JT, aux Etats-Unis et en Europe, les magasins en Tunisie n’échappent plus aux foules et bousculades de l’ouverture des portes le premier jour des soldes. La modernité, c’est un tout ! Nous avons encore en mémoire les bousculades de l’année dernière devant les Géant, Carrefour, Magasin Général, Monoprix et autres.
Les grandes surfaces et magasins branchés ont eu, alors, la belle idée d’ouvrir à minuit pile pour commencer dès l’heure légale du 1er février à écouler leurs marchandises. Du coup, cela a fait désordre. Et comme nous n’aimons par le désordre, les bousculades et les rassemblements, ces magasins se sont abstenus cette année de répéter l’histoire.
N’empêche ! Avec toutes ces fêtes qui se répètent, la « roue tourne » et ça booste la consommation. La croissance ne risque donc que d’aller vers le mieux avec cette frénésie des achats que nous avons.
Seulement voilà, on ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs, car qu’on le veuille ou pas, le budget de la majorité des Tunisiens (classe moyenne) est limite-limite. En théorie, on commence les avances sur salaire le 15 de chaque mois. Comment peut-on dès lors profiter à la fois des aïds, des réveillons et des soldes ? La solution crédit est toute trouvée, suivie de celle du découvert bancaire. Il suffit de faire les yeux doux au chef d’agence pour qu’il patiente jusqu’au prochain virement de salaire. Outre les commerçants, c’est au tour des banquiers donc de profiter des soldes. Et si par malheur, un accident quelconque arrive (et cela n’arrive pas qu’aux autres), c’est au tour de l’huissier, puis de l’avocat de profiter des soldes et des fêtes.
L’ODC qu’on ne voit jamais défendre le consommateur, devrait s’en inspirer pour un spot télévisé sur les méfaits et dangers de nos fêtes. Elle, qui s’est spécialisée dans le conseil et l’orientation, joue avec sur du velours ces soldes. Elle devrait vraiment en profiter d’autant plus qu’en cherchant bien, elle va pouvoir trouver du velours en solde !
