Zapping ramadanesque : les premières tendances
Qui dit mois de ramadan, dit émissions télévisées. En effet, une grande partie des Tunisiens attend le mois saint avec impatience pour découvrir la grille des programmes proposés par les chaînes de télévisions. Entre Sitcoms, feuilletons, caméra cachée et émissions culinaires, le téléspectateur a l’embarras du choix notamment avec la multiplication du nombre des chaînes, sauf que la qualité n’est toujours pas au rendez-vous.
Pour une grande partie de Tunisiens, la soirée d’hier, premier jour du mois de ramadan, était consacrée au suivi et à l’évaluation des programmes télévisés. C’est dire que les téléspectateurs étaient impatients de découvrir la grille ramadanesque, d’autant plus que les chaînes TV n’étaient pas avares en bandes d’annonces et en teasings.
Il faut dire que la concurrence est rude entre les différentes chaînes. Ainsi, une grande partie des émissions et des séries était diffusée simultanément, et le téléspectateur avait l’embarras du choix. Pour ce premier jour de ramadan, c'est le feuilleton « Ali Chouerreb », diffusé sur la chaîne Attessia, qui a attiré la plus grande attention ainsi que la part de critiques qui va avec.
Les critiques visaient d’abord le contenu et le choix du personnage lui-même. Tiré d’une histoire réelle, Ali Chouerreb représente « le bandit sympathique », un personnage populaire à l’époque, mais aussi violent, agressif et criminel. Certaines personnes estiment qu’il est inapproprié d’idéaliser ce genre de personnages, notamment, en ces temps où les jeunes ont souvent recours à la violence. D’autre part, le choix de l’acteur Lotfi Abdelli pour jouer le rôle de Ali Chourreb n’a pas fait l’unanimité dans la mesure où nombreux téléspectateurs ont jugé que les caractéristiques physiques des deux hommes sont loin de coïncider.
Parallèlement chez la concurrence, Sami El Fehri, habituellement en tête de l’audimat durant le mois de ramadan, a diffusé un feuilleton historique, « Taj El Hadhra », retraçant une partie de l’histoire de l’époque beylicale. Ce feuilleton, et malgré les grands moyens déployés, n’a pas échappé aux critiques. C’est dire que les téléspectateurs ont remis en doute la véracité des faits racontés, outre les failles et le manque de rigueur au niveau du dialecte, des costumes etc… Un autre point a été aussi évoqué, c’est la grande ressemblance avec les feuilletons turcs, notamment, Hareem Soltan, qui a fait un tabac à travers le monde arabe. Plusieurs téléspectateurs ont estimé que Tej El Hadhra est fortement inspiré des feuilletons turcs et présente plusieurs lacunes d’un point de vue technique.
La chaîne nationale Al Wataniya 1 a, quant à elle, diffusé la deuxième partie du feuilleton « Jnoun El Kayla ». Une production qui a été bien accueillie par le public l’année dernière, mais qui n’a pas été suffisamment mise en valeur. Du coup, la chaîne décide d’en produire une deuxième partie cette année. Le taux d’audience n’est pas encore déterminé au premier jour, et la tendance sera, donc, plus claire les prochains jours.
Par ailleurs, toutes les chaînes ont programmé un sitcom, voire deux. Un ingrédient qui marche en général, puisque ce genre de séries légères et comiques attirent souvent le public. Toutefois, cette année un grand désintérêt a été observé pour les sitcoms, même si, Al Hiwar et Attessia ont tablé sur leurs humoristes vedettes pour les sitcoms « Denia Okhra » et « 7 Sbeya ». Sur les réseaux sociaux, les échos n’étaient en effet pas très favorables. La chaîne Nessma Tv a poursuivi la 8ème saison de son sitcom phare « Nsibti Laâziza ». Les autres chaînes comme Al Wataniya 1 ou Hannibal Tv ont publié, chacune, deux sitcoms dont le taux d’audimat n’est toujours pas établi.
D’autres incontournables des grilles ramadanesques étaient, également, au programme, à l’instar de l'émission de Caméra Cachée ou les émissions culinaires. Une chose est certaine : aucune de ces émissions n'a, en ce premier jour, réussi à se distinguer, bien qu’El Hiwar Ettounsi ait misé sur le retour de l’emblématique Jamila Bali et qu’Attessia ait fait appel à la charmante, Amira Jazira, épouse du footballeur Youssef Msekni.
Cette concurrence acharnée entre les chaînes télévisées est justifiée par le grand marché publicitaire ouvert durant le mois de ramadan. Il s'agit du seul mois de l’année où les productions tunisiennes pullulent. Un moment tant attendu par le public qui se montre plutôt déçu cette année par le niveau des programmes. Ceci dit, il est certes encore tôt pour établir un diagnostic des productions ayant, ou non, marché en ce mois de ramadan. Le reste du mois nous renseignera plus sur les différentes tendances des téléspectateurs et des audiences qui vont avec.
Sarra HLAOUI