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Wided Bouchamaoui :Il est temps de prendre des décisions loin des calculs politiques !
17/01/2018 | 13:37
4 min
Wided Bouchamaoui :Il est temps de prendre des décisions loin des calculs politiques !

 

« Au cours de la période écoulée, l’UTICA a cherché à placer la question économique au premier plan de ses préoccupations. Elle a été la première à avertir que la situation économique était alarmante. Elle a été la première à avertir que le processus de transition démocratique resterait fragile et menacé s'il ne s'accompagnait pas du redressement de l'économie et d’un retour à la normale, afin de créer le maximum de possibilités d'emploi pour les jeunes Tunisiens » a souligné la présidente sortante de l’UTICA, Wided Bouchamaoui, dans un discours prononcé à l’ouverture du 16ème congrès de la centrale patronale.

 

Dans une allocution aux allures d’un bilan, Wided Bouchamaoui, qui a fini par annoncer sa décision de ne pas briguer un troisième mandat à la tête de l’Union, a rappelé toutes les tentatives engagées pour réformer et relancer l'économie.

« La dernière proposition en date est un plan pour sortir de la crise, malheureusement, elle n’a pas reçu la réponse des gouvernements successifs et l’économie est aujourd'hui confrontée à des indicateurs économiques à leurs plus bas niveaux, notamment des faibles taux de croissance, des déséquilibres qui continuent de s'aggraver, un déficit commercial qui s'aggrave, le dinar s'effondre, le déficit budgétaire des institutions publiques, qui a coûté au groupe national des pertes énormes, le commerce parallèle, la contrebande et le déficit croissant des fonds sociaux, s'aggrave, obligeant les gouvernements successifs à adopter des lois financières supplémentaires chaque année, un déficit budgétaire des entreprises publiques, qui a coûté à l’économie nationale des pertes énormes, le commerce parallèle, la contrebande et le déficit croissant des caisses sociales, obligeant les gouvernements successifs à adopter des lois de finances supplémentaires chaque année » a-t-elle poursuivi.

 

Gardant la même position hostile à la loi de Finances 2018, Mme Bouchamaoui a souligné que les problèmes économiques et les déséquilibres financiers du pays ne peuvent être résolus au détriment de l’entreprise et avec l'augmentation continue des impôts.

« Malgré des conditions difficiles, l’entreprise tunisienne a fait, au cours des dernières années, d'énormes sacrifices, notamment l’acceptation de l'augmentation exceptionnelle de 7,5 pour cent des impôts édictées par la loi de finances de 2017, dans l'espoir que le produit de cette augmentation ira au développement, à l'investissement et à l'emploi. Mais rien de tout cela n’a été réalisé. Bien au contraire, la loi de finances de 2018 est venue avec de nouvelles charges pour l’entreprise, qu'elles soient fiscales ou sociales.  Combien de temps l’entreprise privée paiera-t-elle le prix? Combien de temps continuerons-nous à négliger les réformes? », s’est exclamé la présidente de l’UTICA.

« Nous sommes une organisation qui considère le paiement de l’impôt comme un devoir national sacré. Une organisation qui ne défend que ceux qui respectent la loi. Mais nous rejetons l'injustice et l’excès et nous refusons que la contrebande et l’économie parallèle détruisent les entreprises. Il est du devoir de l'Etat d'appliquer la loi et de protéger le secteur formel. Il est également de son devoir de protéger les métiers et l'artisanat contre les intrus et d'accompagner les secteurs fragiles dans ces circonstances difficiles car la pérennité de l’entreprise est la seule garantie pour créer la richesse et fournir les éléments d'une vie décente et le bien-être pour tous » a-t-elle ajouté.

 

 

Wided Bouchamoui a estimé que sans les positions fermes de l'UTICA et sa défense des demandes et des dossiers des entreprises, les répercussions sur certains secteurs auraient été plus graves. « Nous nous sommes parfois retrouvés dans des situations difficiles où nous avons été poussés à prendre des décisions douloureuses pour nous, comme l’arrêt du travail, parce que c'était là, la dernière solution pour nous et parce que nous n'avons pas trouvé de réponse ni d’oreilles attentives » a expliqué la patronne des patrons.

 

« Même si les résultats ne sont pas au niveau que nos attentes, nous pouvons dire qu'aujourd'hui, l'opinion publique est consciente de l'importance de ces problèmes et de leur impact sur l'avenir de la Tunisie et nous espérons que cette prise de conscience se traduira en actions et engagements de la part de toutes les parties afin que l’économie reprenne son expansion. Malgré, les difficultés qui ont caractérisé ces dernières années, nous n'avons jamais manqué à nos engagements, notamment vis-à-vis de notre partenaire social, l'Union générale tunisienne du travail en nous engageant toujours dans des négociations sociales difficiles vu la situation économique du pays. C'était des négociations réellement difficiles car de nombreuses entreprises et secteurs traversaient une crise économique et leur existence était en jeu. Cependant, nous avons parié sur l'avenir et sur l'amélioration de la situation générale et accepté à chaque fois l'augmentation des salaires avec la conviction que le pouvoir d'achat du citoyen doit être maintenu » a-t-elle déclaré.

 

Pour finir Mme Bouchamaoui a tenu à préciser que le temps est venu « de trouver le courage de prendre les décisions appropriées et qui s'imposent loin des calculs politiques et électoraux étroits parce que cela n'a aucun sens de gagner des élections et de perdre une patrie ».

 

M.B.Z

 

17/01/2018 | 13:37
4 min
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Commentaires (6)

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anti rats
| 17-01-2018 17:32
j'en doute pas
mais bon un(e) président(e) d'un pays doit avoir un minimum de bagage politique , diplomatique et autres. et je ne pense pas que ça soit une de ses qualités
m'enfin , on verra

Leila Ben Salem
| 17-01-2018 15:56
Ce qui est sur et certain c est que Mme Bouchemaoui serait en mesure de presider le pays.elle est tres competente,elle saura choisir les hommes et les femmes competentes en premier lieu pour gouverner et une mise a niveau de notre economie.Si c est comme vous le dites et bien tant mieux et nous l esperons.Notre pays regorge de capacites de niveau international vivants en Tunisie et une jeune elite formee dans les meilleures universites du monde.

anti rats
| 17-01-2018 15:15
quitter l'UTICA pour Carthage 2019 ...
seul Dieu le sait
en tous cas bravo à cette dame pour ses efforts. qu'elle ait réussie ou échue .. ça fait partie de la vie

Leila Ben Salem
| 17-01-2018 15:13
L UTICA joue le role qui est le sien,la centrale syndicale aussi un peu exagere mais elle reste dans le cadre de ses preoccupations mais l acteur principal,le pouvoir, reste d une faiblesse jamais vaicue dans notre pays depuis l avenement du systeme republicain,et persiste dans l erreur,il fait la sourde oreille et n accepte aucune mise en garde des milieus economique et syndicaux.
Aristote, jugeait qu'il dépend de tout gouvernement de corriger ses défauts, de modifier son caractère par d'habiles mélanges, Il remarquait que les aristocraties peuvent se faire pardonner beaucoup de choses en prenant à c'ur l'intérêt des petits, en les traitant avec les égards qu'on doit à des parens pauvres, que la tyrannie elle-même réussit à se rendre supportable, lorsqu'elle se donne les apparences d'un régime constitutionnel. Il nous a appris que de toutes les tyrannies grecques celle de Sicyone avait duré le plus longtemps, c'est-à-dire près d'un siècle, parce qu'elle ne foulait pas le peuple et qu'elle lui donnait l'exemple de l'obéissance aux lois. Il appliquait ce raisonnement à la démocratie, il lui recommandait les précautions, la mesure et la tempérance il lui représentait que « la meilleure constitution démocratique n'est pas la plus démocratique, mais la plus durable. ».Un veritable gouvernement issu d un choix democratique se doit de représenter, non des intérêts privés et des ambitions personnelles, mais la volonté de toute une nation.Un gouvernement n'est fort que dans les pays où l'opinion publique est toujours vigilante, toujours prête à rappeler à ses mandataires qu'ils sont chargés de faire ses affaires et non celles d'un parti ou avoir des faiblesses à l'égard de ses amis, auxquels il est incapable de rien refuser.Notre pays malheureusement est gere par un pouvoir politique qui ne sait pas résister aux caprices de ses amis.Un gouvernement qui ne s'occupe que de cultiver ses amitiés manque à la première de ses tâches, qui est de servir d'arbitre entre les partis et de defendre les interets du pays,les resultats ne sont que l image du systeme de gouvernance et de la competence de ces elements .

J.trad
| 17-01-2018 15:07
Par exemple le verset n0 3 des sourat annahl (khala9a Al insâna min noutfatin fa idha houwwa khâsimon moubïn )Mme bouchammawi ,peut donner une conférence sur ce thème ,elle serait applaudie par des millions de mouslimin ,et même de non mouslimin ,elle décrocherait une médaille d'or ,plus précieuse que le prix nobel ,

J.trad
| 17-01-2018 14:53
C'est un geste très noble,de laisser la chance à une autre compétence ,il faut ajouter à ce noble geste ,un autre peut être plus noble,aider le remplaçant par les conseils (généreux et sincère ),il faut que la partante anime des colloques qui baignent dans l'enthousiasme ,la modestie,et le dédain de la cupidité,l'envie,la convoitise,bref la méchanceté ,l'égoïsme ,