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Un remaniement qui vient d'un autre continent !
08/01/2016 | 19:59
6 min
Un remaniement qui vient d'un autre continent !

 

On ne parle que de remaniement. Entre critiques des arrivants et bilan des sortants, le remaniement ministériel opéré par Habib Essid a été largement critiqué par les observateurs. Critiqué non seulement au niveau des individuels pour chaque nouveau ministre mais aussi au niveau global dans le sens où ce remaniement ne porterait « aucune vision ».

 

Après moins d’un an de la constitution du gouvernement Essid dans sa première version, le chef du gouvernement a décidé d’opérer un remaniement d’envergure dans son équipe. Les changements opérés ont été violemment critiqués par plusieurs analystes. En plus de la critique qui concerne les ministres un à un, on reproche à Habib Essid d’avoir privilégié les équilibres politiques et les luttes d’influence en désignant ses nouveaux ministres. Certains ont même déclaré que Habib Essid a simplement cherché à satisfaire tout le monde à travers ce remaniement. En analysant la nouvelle composition gouvernementale, certains y ont vu la patte de Carthage et n’hésitent pas à dire que les nouvelles nominations sont directement pilotées par Béji Caïd Essebsi.

 

Samir Dilou, élu d’Ennahdha à l’ARP, était présent le 8 janvier 2016 sur le plateau de Midi Show su Mosaïque FM pour commenter le remaniement ministériel. Ainsi, il a évoqué les pourparlers entre le parti et Habib Essid avant le remaniement en expliquant qu’il n’y a pas de réelle surprise à part le remplacement du ministre de l’Intérieur, Najem Gharsalli. Il a cependant ajouté : « Nous ne nous sommes opposés à aucun nom et nous n’avons insisté sur aucun nom ». Samir Dilou a ajouté que son parti n’a pas demandé à Habib Essid d’évincer des ministres et qu’il n’a pas proposé de noms pour le ministère de l’Intérieur. M. Dilou est revenu plus tard sur l’éviction du ministre des Affaires religieuses et son remplacement par Mohamed Khalil. Il a insisté sur le fait que son parti n’a ni demandé le départ de l’ancien ministre ni proposé le nom de son remplaçant. « Nous n’avons fait que critiquer certaines politiques de l’ancien ministre » a-t-il ajouté.  

 

Boujmeâa Remili, représentant Nidaa Tounes à la même émission, a déclaré que le parti vit une crise de leadership et qu’il n’avait pas « le cadre adéquat pour être consulté de manière formelle sur le remaniement ministériel ». La faute à cela, selon lui, revient à Nidaa Tounes et à sa situation actuelle en référence à la crise du parti qui l’a, d’ores et déjà, scindé en deux. Pourtant, cette crise et le fait que les structures de Nidaa Tounes n’aient pas été consultées n’empêche pas le parti d’être d’accord avec ce remaniement. Il est clair que ce remaniement n’aurait pas pu avoir lieu sans l’accord préalable de Béji Caïd Essebsi et de la présidence de la République. Par conséquent, les représentants de Nidaa Tounes ne peuvent que le saluer.

 

Zied Lakhdhar, du Front populaire, a quant a lui déclaré ne pas être surpris par la composition de ce nouveau gouvernement car « le remaniement a été fait selon la même logique que la composition première du gouvernement ». Il ajoute plus tard que ce remaniement « obéit à la volonté du président de la République qui garde une relation solide avec la situation de son parti ». Pour lui ce remaniement obéit aussi aux pressions politiques aussi bien dans les nominations que dans les évictions en plus de la prise en compte de certains intérêts dans le pays, ceux des lobbies économiques et financiers. Pour illustrer ceci, Zied Lakhdhar prend pour exemple l’éviction du ministre des Affaires sociales, Ammar Yonbaï, en disant qu’il n’est certainement pas le plus incompétent des ministres. Pour lui, les ministres qui ont été limogés ne sont pas ceux qui sont en échec. Par conséquent, le remaniement ne s’est pas fait sur la base d’une évaluation objective et précise mais pour réaliser certains équilibres et pour contenter certaines parties.

 

Pour sa part, le secrétaire général du parti Al Massar n’y a pas été de main morte non plus. Dans une déclaration à la TAP le 7 janvier 2016, il déclare que le remaniement n’a ni « vision », ni « programme » et qu’il obéit à la logique des quotas entre Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi. Il ajoute ensuite que le parti Ennahdha a mis la main sur des portefeuilles importants qui sont l’Intérieur, la Justice et l’Energie. Il précise également que l’éviction de l’ancien ministre des Affaires religieuses, Othman Battikh, a eu lieu sous la pression d’Ennahdha. Il a également déploré l’éviction de Latifa Lakhdhar du ministère de la Culture et de Majdouline Cherni du secrétariat d’Etat aux blessés de la révolution.

 

De manière globale, ce remaniement renforce le caractère politique de ce gouvernement puisque les deux principaux partis de la coalition au pouvoir, Ennahdha et Nidaa Tounes, y ont renforcé leurs positions. Pour le cas de Nidaa Tounes, la déconfiture du parti a favorisé la main mise de Béji Caïd Essebsi sur les choix du parti concernant la composition gouvernementale. Comme l’a dit Boujemâa Remili, l’absence de structures claires et de leadership incontesté renforce l’autorité du fondateur du parti en tant que seul leader incontesté de ce mouvement politique. Il ne faut pas, également, occulter le fait que Habib Essid reste le chef du gouvernement coopté par Nidaa Tounes. Dans le cas d’Ennahdha, le renforcement des positions vient du fait que pas moins de trois ministres sont soupçonnés de connivence avec ce parti : Mongi Marzouk, ministre de l’Energie et des Mines, Amor Ben Mansour, ministre de la Justice et Hédi Majdoub, ministre de l’Intérieur.

 

Il parait clair, à la lecture de ce remaniement, que ce n’est pas le critère du rendement et de l’efficacité qui ont été pris en considération avant les changements. Plusieurs ministres reconduits à la tête de leurs portefeuilles, sont fortement décriés par les professionnels du secteur dont ils ont la charge. Par ailleurs, les modifications ayant touché la structure même du gouvernement paraissent obscures. Par exemple, la création d’un ministère chargé des affaires locales pourrait marcher sur les platebandes du ministère du développement qui a en charge de s’intéresser à la situation des régions. La séparation du portefeuille de l’Industrie de celui de l’énergie et des mines n’a pas été expliquée non plus.

 

Le remaniement ministériel a généralement pour objectif de réaffirmer la politique gouvernementale et de donner une nouvelle impulsion à son action. Avec le remaniement opéré par Habib Essid, il n’y a pas de changement de cap ni de renouvellement dans l’action. L’idée de départ d’évaluer les ministres et de les changer au besoin s’est heurtée à la réalité politique et aux calculs de salons. Par conséquent, ce gouvernement, son chef et ses nouveaux ministres sont critiqués avant même d’avoir commencé à exercer.

 

Marouen Achouri  

08/01/2016 | 19:59
6 min
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Commentaires (16)

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Maroc1
| 10-01-2016 14:45
Croyez moi que la population Marakchi tiens à son tourisme

A4
| 10-01-2016 13:10
LION DE GARDE
Ecrit par A4 - Tunis, le 27 Novembre 2015

Vous pouvez prendre, si vous le voulez bien
Un lion de garde pour maison et jardin
Mais ne vous étonnez pas si la demeure
Se trouve violable à toutes les heures
Que l'on vous pique d'un coup bijoux et paillettes
Car hélas, votre lion est une mauviette

Vous pouvez bien penser qu'avec sa stature
Il vous débarrasse des méchants et des durs
Mais soyez certains que vers la fin du mois
Il ne vous restera ni vivres ni toit
Car malgré son allure et ses yeux de pierre
Votre lion de garde n'a pas de crinière

Vous pouvez espérer beaucoup de courage
De ce grand colosse issu de bâtardage
En comptant sur lui et son expérience
Sa technique, son art et même sa science
Mais le jour "J" il ne sera que passif
Vu que l'animal n'a ni canines ni griffes

Vous pouvez l'admirer, l'entendant rugir
En espérant voir toutes vos pommes mûrir
Quoique son cri et son haussement d'épaule
Rappellent plutôt le cri d'un chaton qui miaule
Et quand de la cueillette vous rentrez bredouille
Vous verrez que la bête n'a même pas de .......

TMT
| 09-01-2016 21:59
En matière de tourisme pour multi millionnaires en ',il faut savoir ce au"on peut leur offrir et surtout ce dont on est disposé à supporter comme séquelles que ne manque pas à laisser au niveau de la société cette classe de super fortunés
En un mot,si vous pensez que les marocains sont content du tourisme à la marrakchi ,je vous dis que n'y êtes pas ,à moins que vous ne soyez un touriste multimillionnaire (en')

Monia
| 09-01-2016 15:15
sur la situation présente du pays. Comment s'étonner alors que les "occidentaux", selon l'expression consacrée, perdent confiance et que la seule attitude possible ne peut être que "wait and see"

Raad
| 09-01-2016 14:42
Voila à quoi ressemble notre nouveau gouvernement,à une monarchie sans feu ni flamme, c'est le roi et sa cour..
Avons nous aujourd'hui une majorité gouvernementale, un parti qui tient la route, rien de tout cela.
Ou sont passés tous les acquis sur lesquels nous avons élu ce gouvernement après une longue bataille et de révolte.
Ou sont passées les promesses pour trouver les assassins de Bel Aïd,Brahmi, et les autres????
Nous sommes dans une situation qui n'a pas de nom...
Par qui sommes nous gouvernés ?? à quoi rime cette mascarade, le parti majoritaire bat de l'aile et va à sa faillite et nous avec.
Il est grand temps de mettre les points sur les i,car nous courons tous un danger sans fin.
Nul doute,ce qui c'est passé en Egypte,en Syrie,au Yémen, en Libye et ailleurs peut nous arriver aussi, si la situation du pays ne change pas dans les mois avenir.
Alors Mesdames,et Messieurs, de la cour il faut faire vite le temps presse.




revolution
| 09-01-2016 13:53
fêtez les fêtes, vive la révolution, vivent les révolutionnaires , pour nous le problème principale est le chômage , il faut bien aider et encadrer les chômeurs et pourquoi pas donner une bourse de chômage pour les chômeurs

peudo
| 09-01-2016 13:28
Dilou;Remplaez le D vous aurez Filou;apparence sympathique est deenu tres riche à la vitesse du son;et le yacht qu"est il devenu?

byl
| 09-01-2016 10:17
MARCHÉS
Les 12 pays africains les plus visités par les touristes multi-millionnaires
Les 12 pays africains les plus visités par les touristes multi-millionnaires
Commentaires - jeudi, 07 janvier 2016 13:43
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(Agence Ecofin) - L'Afrique a accueilli 43 000 touristes multi-millionnaires durant les douze mois allant d'octobre 2014 à septembre 2015, selon une récente étude du cabinet New World Wealth intitulée «Le tourisme des millionnaires en Afrique» (Millionnaire Tourism in Africa).

L'Afrique du Sud a été la destination la plus populaire pour les ultra-riches, définis par New World Wealth comme étant des individus possédant des fortunes de 10 millions de dollars au moins, en dehors de la valeur de leurs résidences principales. La nation arc-en-ciel a en effet accueilli 11 000 multi-millionnaires au cours de la période sous revue «en dépit de l'adoption de nouvelles règles d'octroi de visas plus rigoureuses».

Le Maroc occupe la deuxième marche du podium avec 4000 visiteurs fortunés.

Viennent ensuite le Botswana, le Kenya et les Seychelles, avec 3000 visiteurs ultra-riches pour chacun de ces pays.

La Tanzanie, l'Ile Maurice et l'Egypte ont reçu chacun 2000 visiteurs ultra-riches.

Quatre autres pays ont reçu chacun 1000 multi-millionnaires: l'Ouganda, la Zambie, le Mozambique et le Nigeria.

L'étude souligne aussi l'engouement des ultra-riches asiatiques pour l'Afrique. «Les millionnaires chinois et indiens sont devenus des visiteurs habituels en Afrique, en particulier dans des pays comme l'Afrique du Sud, les Seychelles, l'Ile Maurice et le Kenya», affirme Andrew Amoils, directeur des recherches chez New World Wealth.

dadilesage
| 09-01-2016 02:43
C'est un gouvernement voué à l'échec parceque basé sur les mensonges.La Tunisie dans laquelle les nahdhaouis deviennent de plus en plus puissants parceque organisécomme un parti Stalinien,Communiste Soviétique ou une seule personne a le droit de penser,une Tunisie comme celle la ne pourra jamais réussir.
On a chassé Mohsen Marzouk pour que El Beji et Ghannouchi partage le pays entre eux.On est passé de la dictature d'un seul la dictature de deux. Le seul espoir des Tunisiens c'est ue autre révolution pour se débarasse des islamistes et leurs partenaires une fois pour toute. Sinon,le pays est foutue,c'est une autre Somalie.

Gardien
| 09-01-2016 00:34
Quand le président trahi ses électeurs et sa propre parti il faut le temps de trouver un chemin pour finir cette trahision pour empêcher que Ghannouchi et son Ennahda décident sur l'avenir des peuples tunisiens qui ont clairement dit, qu'ils ne veulent plus ces wahabites et leurs Partisans.
On ne peut pas regarder sans rien faire jusqu'aumoment où il est trop tard.
Nous l'avons fait en Allemagne et qu'est-ce le résultat?
Adolf Hitler -qui a tué chacun qui avais contre lui, avait. un autre l'air.
Vous pouvez le regarder dans les états wahabites et aussi au l'Iran et chaque autre dictatur.
On ne peut pas le vouloir.
Il faut qu'on pense à ses enfants et prend la responsabilité pour leur Futur en liberté !