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UBCI : Le bénéfice dépasse les prévisions
26/04/2018 | 19:59
6 min
UBCI : Le bénéfice dépasse les prévisions

Malgré une conjoncture économique difficile, marquée par des pressions persistantes sur les liquidités bancaires, une inflation et un taux du marché monétaire (TMM) en hausse, l'Union Bancaire du Commerce et de l'Industrie (UBCI), filiale du groupe français BNP PARIBAS, finit l’exercice 2017 avec un bénéfice dépassant les prévisions. 

 

C’est globalement, ce qui ressort de l’assemblée générale ordinaire de la banque tenue, ce jeudi 26 avril 2018, sous l’égide de Fathi Mestiri, président du Conseil d’administration, et Pierre Bergovoy, directeur général de la banque. 

 

 

L’UBCI a clôturé l’année 2017 avec un résultat net en hausse de 27,70%, passant de 31,73 millions de dinars (MD) fin 2016 à 40,52 MD fin 2017, surpassant les prévisions du business plan, malgré une contribution conjoncturelle exceptionnelle de 3,1 MD et 20,95 MD d’impôt. Ainsi, les actionnaires auront droit cette année à un dividende de 1 dinar par action (20% du nominale et en hausse de 42,85% par rapport à 2016), mis en paiement à partir du 9 mai 2018. Le Produit net bancaire (PNB) a atteint 200,34 MD (+18,29%). Des résultats réalisés grâce notamment à la maîtrise des charges.

 

 

L’encours des dépôts de la clientèle a augmenté de 8,9%, situé à 2.449,05 MD et des créances sur la clientèle en hausse de 7,46%, atteignant les 2.753,22 MD. Le coefficient d’exploitation a atteint 62,74%, soit 6,64 points en moins qu’en 2016.

Côté ratios de gestion et de rentabilité, la banque termine son exercice 2017 avec un ROE (rentabilité des fonds propres) de 12,42%, un taux de créances accrochées de 6,23% et un taux de couverture des actifs classés de 79,95%. Le ratio couverture des risques est de 10,34% alors que celui de liquidité est situé à 139%.

 

La banque a, par ailleurs, poursuivi la diversification de ses sources de financement : tirage d’une ligne de crédit de 30 millions d’euros auprès de Proparco et une autre de 15 millions d’euros auprès de l’AFD. Ces financements apportent à la banque des ressources stables.

L’UBCI continue, par ailleurs, de confirmer sa vocation de banque citoyenne et d’être un acteur de référence en matière de responsabilité sociale et environnementale.

 

 

Ouvrant le débat, Néjib Dimassi a exprimé «un sentiment d’inquiétude, de préoccupation et d’amertume» face à la baisse du titre UBCI sur le marché de la côte de 2,7%, en estimant que c’est une action boudée par le marché. Il ajoute que ceci est dû au «faible rendement du titre», qui donc n’attire pas les investisseurs. Il s’est interrogé, dans ce cadre, s’il y avait un contrat de liquidité actif qui permet de soutenir le titre. Il a, également, appelé à ce que le représentant des petits-porteurs soit élu par eux afin qu’il puisse transmettre leurs doléances au conseil d’administration. 

 

Khaled Sellami a remercié le conseil pour avoir « transformé le mode de gouvernance ». Mais, il a estimé que la crise de confiance demeure et qu’il faut continuer les efforts consentis, notamment par l’élection du représentant des actionnaires minoritaires en prenant exemple sur certaines banques de la place qui l’ont déjà fait. Il a demandé aux commissaires aux comptes si la Banque centrale de Tunisie avait autorisé les opérations d’externalisation mentionnées dans leur rapport spécial.

Un analyste s’est interrogé sur ce qu’il considère comme le «pessimisme de l’UBCI», avec la fermeture et le fusionnement d’agence ou en termes de chiffres prévisionnels.

Habib Bouzouita a constaté, quant à lui, que le résultat net s’est amélioré : «une bonne augmentation, parmi les plus fortes de la place, mais il y a pas mal de croissance à rattraper», a-t-il déclaré ajoutant avoir aimé avoir un business plan actualisé.

Autre constat, même si le coût des conventions avec la BNP Paribas n’ont pas dépassé les 2,5% du PNB, selon lui, «la banque est en train de louer tout même son système d’information et l’UBCI reste une coquille vide. Mis à part son personnel, rien ne lui appartenant».

 

 

A ce flot de questions, M. Mestiri a admis qu’il n’y a pas de demande sur le titre UBCI et qu’il y a une concentration de ce titre. Il a indiqué qu’il n’y a pas de contrat de liquidité et concédé qu’il faudra trouver un mécanisme pour rendre plus vivante cette action.

S’agissant du représentant des petits-porteurs, il a expliqué que l’élection de cet administrateur est un fait nouveau et que certaines banques s’y sont mises, mais qu’il n’y a rien dans l’actuelle loi bancaire à ce sujet. Ceci dit, il a précisé qu’on lui avait affirmé à la BCT qu’une circulaire était en préparation concernant la gouvernance des banques et qui traitera, entre autres, ce sujet-là.

 

M. Bergovoy a assuré, pour sa part, que l’UBCI n’est pas pessimiste. Il a noté que fermer des agences n’est pas un signe de recul mais que la banque a étudié son dispositif d’agences et qu’elle l’a optimisé. Elle a un réseau qui couvre les périmètres utiles et qui est complémenté par le canal digital. L’objectif étant de libérer des ressources pour les utiliser sur des opérations créatrices de valeur. Et d’ajouter : «L’agence est un canal qui coûte cher et doit être optimisé. Nous préférons investir dans les nouvelles technologies, la formation, l’innovation et la rénovation».

S’agissant du business plan 2017-2020, le DG a souligné que 2017 a été meilleure que les prévisions et que le démarrage de 2018 est excellent. Les prévisions sont donc dépassées et devront être revues. Le business plan sera mis à jour et présenté la prochaine réunion des actionnaires ou de la prochaine assemblée.

En réponse à M. Bouzouita, Pierre Bergovoy a rappelé que la richesse de la banque réside dans son personnel mais aussi dans sa clientèle. La banque dispose d’un certain nombre d’actifs. S’agissant des actifs informatiques, elle préfère louer les prestations, ceci lui permet de bénéficier d’un certain nombre d’innovations.

 

S’agissant des conventions, les commissaires aux comptes ont expliqué que l’ensemble des conventions ont été rapportées dans leur rapport estimant que l’impact de ces accords est significatif sur les états financiers. Ils ont précisé que l’ensemble de ces conventions ont été autorisées par le conseil et que le plafond a été respecté.

 

 

L’UBCI continue sa progression. Ses résultats dépassent ses attentes. Dans son plan stratégique 2017-2020, la banque tablait sur une croissance moyenne de près de 5% du PNB. En 2020, ce dernier atteindrait 231,52 MD pour un résultat brut d’exploitation de 88,16 MD et un résultat avant impôt de 76,91 MD.

 

Imen NOUIRA

26/04/2018 | 19:59
6 min
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Commentaires (3)

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Anis
| 30-04-2018 01:21
Les crédits contractés (y compris celui de la berd) sont nécessaires pour parfaire des normes de ratios de liquidité et de structures . L'insuffisance de provisions est fausse, lUbci provisionne suffisamment ces créances compromises conformément aux exigences de la circulaire de la banque centrale. Pour ce qui est de la politique de distribution de dividendes, elle est en ligne avec les résultats obtenus (sinon c'est une infraction à la loi) et les pratiques du secteur.le transfert des dividendes est un droit que le principal actionnaire exerce dans le respect total des dispositions de la réglementation de change.

Foued
| 27-04-2018 07:11
Je suis d accord avec toi , j ajoute l insuffisance de provisions , que toutes les banques de la place ne constatent pas correctement les provisions ou cèdent leurs créances accrochées à leurs sociétés de recouvrement dont elles détiennent 100% de leurs capital , ces créances dépassent largement le montant de bénéfice affiché .C triste

TATA
| 26-04-2018 21:37
L'UBCI ferait mieux de rembourser d'abord l'une de ses dettes de 50 millions d'euros auprès de la La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) avant de distribuer un dividende de 1 dinars par action.

http://www.radioexpressfm.com/lire/la-berd-accorde-50-millions-d-euros-a-l-ubci-3085


Toutes nos banques sont surendettés mais elles distribuent généreusement des dividendes.

50% des dividendes quittent la Tunisie sous-forme de devises étrangères et ceci au nom du rapatriement des gains de l'impérialisme international! oui, nous nous endettons afin de permettre à l'impérialisme international de faire de pseudo-gains!

Je rappelle que "notre" UBCI appartient à 51% au groupe français BNP PARIBAS,

Le crédit auprès de la BERD de 50 Millions d'euros va être probablement utilisé partiellement afin de permettre le rapatriement des "gains" de BNP PARIBAS! Oui, tout le monde sait déjà que BNP PARIBAS prépare sa sortie de l'UBCI en douceur (mais quelle douceur!).


C'est très bizarre aussi que l'UBCI reçoit un crédit de 50Milions d'euros alors que ses fonds propres ne dépassent pas les 290 Millions de dinars ce qui fait environ 75 millions d'euros!

Je ne comprends plus rien, y a t-il un banquier qui pourrait me faire comprendre toutes ces contradictions?

@BN: prière de faire passer mon commentaire!