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Tarek Cherif : L'augmentation salariale est une catastrophe pour les gestionnaires tunisiens
21/03/2017 | 10:51
1 min
Tarek Cherif : L'augmentation salariale est une catastrophe pour les gestionnaires tunisiens

 

Le président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT), Tarek Cherif, est intervenu sur les ondes d’Express Fm au micro de Wassim Ben Larbi, ce mardi 21 mars 2017.

 

Tarak Cherif a  indiqué que la CONECT veut que les entreprises tunisiennes s’accroissent et continuent à se développer et aider au démarrage de nouvelles activités, ce qui est impossible avec l’accord de l’augmentation salariale signé avec l’UGTT.

Il a ajouté qu’avant d’opter pour cette augmentation, une étude de compétitivité aurait dû être effectuée pour voir la situation des entreprises tunisiennes par rapport aux autres pays. Cette compétitivité qui est en train de décroitre particulièrement pour le secteur industriel. « Nous devons connaitre le niveau de compétitivité de la Tunisie par rapport aux entreprises étrangères », a-t-il déclaré.

 

Il a, en outre, ajouté que ces 6% d’augmentation avec effet rétroactif et sans contrepartie de productivité sont une catastrophe pour les gestionnaires tunisiens. « Encore une fois, la CONECT n’est pas contre l’augmentation salariale, au contraire, elle est totalement pour s’il y a plus de productivité en contrepartie » a-t il affirmé.

 

Il a, par ailleurs, proclamé que l’économie tunisienne souffre déjà d’un problème au niveau du système de commercialisation et en signant cet accord, les entreprises tunisiennes seront détruites : « Quand vous avez de la fièvre, il ne faut pas faire exploser le thermomètre ».

 

 

F.Z.O

21/03/2017 | 10:51
1 min
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Commentaires (6)

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Dr. Jamel Tazarki
| 22-03-2017 11:53
On pourrait limiter l'augmentation salariale à ceux qui gagnent moins que 800 dinars le mois et dont la maman ou le papa est sans travail (l'un des deux est sans travail). Il y a plusieurs modèles afin de réaliser la justice sociale en Tunisie et ceci sans freiner la croissance économique. Je ne comprends pas pourquoi nos dirigeants manquent d'inspiration!

Jamel Tazarki

Dr. Jamel Tazarki
| 22-03-2017 09:25
Nous avons tous, riches et pauvres, intérêt à garantir la paix sociale en Tunisie et ceci n'est possible que grâce à une meilleure justice sociale (penser aux grands malheurs qu'ont subis les classes privilégiées durant la révolution française, la révolution la plus barbare de tous les temps)

Toute la dispute avec l'UGTT est un faux problème:
-une augmentation salariale de 4,2% (équivalente à l'inflation) aux 900000 fonctionnaires et salariés des entreprises et établissements publics ferait une somme cumulative annuelle inférieure à 350 Millions de dinars ===> c'est vraiment un "maigre" montant que le Budget de l'Etat pourrait facilement supporter et que l'on peut récupérer par d'autres impôts.

Et si on se limitait (compromis) à une augmentation salariale de 2,1% aux 900000 fonctionnaires et salariés des entreprises et établissements publics, ceci ferait une somme cumulative annuelle inférieure à 200 Millions de dinars

-De même la valeur cumulative annuelle des augmentations salariales de 4,2% pour les 1,2 million de salariés du secteur privé est inférieure à 450 Millions de dinars. ===> Un "maigre" montant pour les membres de l'Union tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA).

De même si on se limitait (compromis) à une augmentation salariale de 2,1% aux 1,2 millions de salariés du secteur privé, ceci ferait une somme cumulative annuelle inférieure à 230 de Millions dinars.

L'UTICA s'affolent à cause d'une augmentation salariale inférieure à 0,35 Milliard de dinars dans la fonction publique, par contre fait semblant de ne pas se rendre compte des 6 Milliards injectés dans "notre" système bancaire oligarque qui se sont évaporés du jour au lendemain!
http://www.businessnews.com.tn/oxford-business-group-presente-le-programme-de-reforme-du-systeme-bancaire-tunisien,520,66109,3


L'augmentation salariale de ceux qui gagnent très peu est indispensable afin de leur permettre de manger à leur faim et de dormir au chaud.

On tolère que la bourgeoisie, l'oligarchie, les avocats, les médecins et tous les privilégiés refusent partiellement de payer les impôts et les charges fiscales, mais on refuse une augmentation salariale aux plus pauvres de notre société ==> c'est quoi cette justice sociale???


Le travailleur en Tunisie est assimilé à une force de travail ; il est souvent traité comme un objet, une chose, comme un simple instrument de travail. Il est ainsi étranger au travail. Le capitalisme Tunisien génère une grande misère ouvrière, non seulement matérielle mais aussi psychique! En Tunisie, la classe bourgeoise et l'oligarque entrepreneuse a dévitalisé le travail de tout sens de relations humaines. En Tunisie, le Travail se réduit à un moyen de subsistance et à rien d'autres, d'où l'idée de "prestation moyenne, résultat moyen". A cause de la progression des loyers, l'augmentation des coûts de la santé et la stagnation des salaires, nombre de Tunisiens voient leur situation se détériorer, même s'ils ont un emploi.

Mais alors, où va la richesse produite par les salariés, par ceux qui font fonctionner l'économie tunisienne ? La réponse est évidente: elle est distribuée aux actionnaires à travers des dividendes peu fiscalisés, aux dirigeants à travers des salaires surprenants et à la bourgeoisie et l'oligarchie tunisienne. Elle ne sert jamais, ou trop rarement, à augmenter les salaires ou les pensions de retraite qui en auraient pourtant bien besoin.

La Tunisie est caractérisée par la centralisation et la concentration de la richesse en quelques mains, dont le corollaire ne pouvait être autre qu'une économie abusée et une exclusion de la population pauvre et la disparition de la classe moyenne. L'appât pour le gain facile et la richesse personnelle sont les piliers culturels de notre société. Lorsque les Tunisiens ont voté pour le parti politique islamique Ennahdha en 2011, c'était exclusivement pour une nouvelle rationalité économique ==> c'était bien pour les valeurs éthiques et culturelles que les Tunisiens ont voté pour le clan Rached Ghanouchi! Et ce qui s'est produit est une très grande déception! Oui, c'est la bourgeoisie et l'oligarchie qui dirigent et qui profitent aujourd'hui du pays, certains de nos partis politiques sont financés par la mafia tunisienne (ils ont fait un pacte avec le diable afin de se financer et d'accéder au pouvoir ' )

Nous connaissons bien, depuis la révolution du jasmin, les rémunérations très élevées de dirigeants de certaines grandes entreprises tunisiennes, des centaines de Millions de dinars (sans citer de noms)! Aujourd'hui, notre bourgeoisie et notre oligarchie viennent de découvrir l'impérialisme international et veulent ainsi s'acheter l'Afrique et une partie de l'Europe'

Nos paysans, dont je faisais partie, travaillent 16 heures par jour et 365 jours par an. Et ne me dites pas s.v.p. que nous sommes des fainéants.

Oui, toute la dispute avec l'UGTT est un faux problème ==> une augmentation salariale minimale de 2.1% ne fera du mal à personne!

Jamel Tazarki


Jean-Jacques Goldman - Tournent les violons:
https://www.youtube.com/watch?v=-eR6v2zcy4c

Mounir
| 21-03-2017 23:34
Ton commentaire résume bien la situation... et malheureusement on est encore très loin du bout du tunnel.
C'est dure de le dire mais les tunisiens aiment se faire taper sur les doigts! avec zaba tous marchaient droit, personne ne bronchaient, le pays ne faisait qu'aller de l'avant! aujourd'hui avec cette pseudo liberté (liberté de quoi? ... va savoir!) on s'autodétruit en oubliant que ce sont nos enfants qui demain, devront payer le lourd tribut de nos imbécilités.

Je ne penses pas que ce qui nous arrive soit un concours de circonstances mais plutôt un plan bien concocté! Plus le pays va mal et plus les hommes d'affaires ont la possibilité d'acheter qui ils veulent (suffit de lier cette phrase avec les révélations de HCE)! Plus les entreprises vont mal et plus ces même hommes d'affaires pourront ré-acheter ces entreprises, dont la dégénérescence a été provoquée, aux plus bas prix!

Comme le dit un bon ami, il faut que toute cette génération passe l'arme à gauche pour voir renaitre une Tunisie nouvelle et épanouie.

vcds
| 21-03-2017 16:08
Les plus grandes augmentations salariales associées à une diminution de la productivité ont eu lieu au Ministère de l'éducation nationale depuis 2014.En effet, les augmentations importantes de salaire ont été accompagnés du quotat horaire de certaines catégories d'enseignants et d'une diminution du nombre d'heures effectifs de cours (grèves non incluses)dans les établissements scolaires. L'année scolaire commence tard (fi septembre)et finit plus tôt (début mai). Par contre, la productivité a fleuri dans les cours particuliers dont l'organisation au sein des établissements scolaires a été un échec total. Les cours particuliers dans les garages continuent de plus en plus belle aux yeux de tout le monde y compris le ministère des finances qui ne s'est pas impliqué dans cette source de taxation qui rapportera beaucoup au trésor de l'Etat.

Rationnel
| 21-03-2017 15:29
Tarak Cherif maîtrise bien les problèmes du pays et présente un bon diagnostic et de bonnes recommandations. Il faut maîtriser les dépenses, les augmentations de salaires doivent être justifiées par une amélioration de la productivité, on ne peut pas soutenir des sociétés publiques perdantes ad-infinitum, les subventions doivent être ciblées. Si l'Egypte peut réussir à cibler les subventions alimentaires, la Tunisie peut en faire de même. Si l'Inde a réussi à donner à 1,4 milliard de citoyens un identifiant unique, la Tunisie peut surement accomplir cette tâche pour à peine 11 millions. Si l'Inde peut réussir la demonetization et réduire l'effet de la corruption et l'économie parallèle, la demonetization est à la portée de la Tunisie. Si on veut, on peut.

Béji Caïd Essebsi a écrit le livre "Habib Bourguiba le bon grain et l'ivraie". L'ivraie a envahit la scène politique depuis 1987 et BCE a encouragé sa croissance, mais on voit que les bon grains commencent à pousser encore une fois, des citoyens sincères et qui font face à la réalité sont encore parmi nous et ils commencent à agir et à parler. L'intervention de Mouna Ben Halima hier est aussi à saluer.

Mohamed DJERBI
| 21-03-2017 14:49
Depuis le 14 janvier 2011, aucun responsable n'a osé dire les 4 vérités au peuple de ce pauvre pays. Tous nous ont prédit le paradis et ont fait croire au peuple que nous sommes riches et rien qu'avec la récupération des biens de Ben Ali et sa bande, tous les tunisiens vont se payer des vacances aux Bahamas où je ne sais où.
Ceux qui ont dirigé le pays du 14 janvier jusqu'à ce jour n'ont fait qu'obeir aux revendications des fainéants oui je dis bien les fainéants qui murent la ligne de chemin de fer, qui bloquent les camions de Petrofac de quitter Kerkenah, qui demandent le limogeage de Said Aidi et de Neji Jalloul prochainement,des medécins et avocats qui refusent de payer leurs impôts comme tout le monde, qui demandent des augmentations salariales sans contrepartie.
Tous ceux qui se sont succédés n'ont fait que distribuer les cadeaux rien que pour rester au pouvoir.
Yousef Chahed n'ayant pas les ressources suffisantes pour boucler son budget, n'a pas trouvé mieux qu'une augmention des salaires dans le secteur privé pour collecter plus de taxes et augmenter ses recettes fiscales.