JW : Ce que les Tunisiens ont oublié pendant 23 années est que la Tunisie faisait l'objet du même complot depuis les années ou le MTI avait son apparition suite la révolution Iranienne. A la veille du 7 Novembre 1987, la Tunisie avait plongé dans un état de blocage sécuritaire. Le ministère de l'Intérieur était désorganisé et ses hauts cadres recevaient des instructions contradictoires. Les Ministres de Bourguiba changeaient quasi-quotidiennement. Bourguiba avait instauré un système de loi martiale et de peine de mort. Les islamistes Tunisiens étaient jugés puis exécutés sans que l'état Tunisien ne comprenne la dynamique ni l'ampleur du complot. Il s'agissait d'un mouvement très violent mais entièrement nouveau. Bourguiba demeurait fixé sur sa lutte contre les Yousséfistes. Les islamistes Tunisiens utilisaient l'ombre du mouvement Yousséfiste pour dissimuler un projet de Califat sanguinaire dont l'instauration devait passer par une campagne de violence sans limites. En réalité, les islamistes et leur leader Rached Ghannouchi n'avaient rien à voir avec Salah Ben Youssef qui était un Nationaliste intègre. Les Islamistes Tunisiens étaient des descendants de Hassen Al Banna et non de Salah Ben Youssef et leur stratégie consistait à bâtir une théocratie dans la violence mais surtout avec l'aide de l'occident et de ses services secrets au dépend de la souveraineté de la Tunisie comme ce fut le cas des frères musulmans d'Egypte et de l'Angleterre au temps du roi Farouk. A la veille du 7 Novembre, notre Ministère de l'Intérieur était réduit à lancer des appels de coopération au public. Les islamistes gagnaient car notre Ministère de l'Intérieur ne disposait pas d'une stratégie claire pour les combattre tout simplement parce que la nature de leur mouvement était mal comprise. Bourguiba était un homme malade vivant dans le passé. Le Palais de Carthage avait comme intrigants et opportunistes certains de ces mêmes hommes qui aujourd'hui dirigent la Tunisie et dont la carrière n'a jamais brillé ni en courage, ni en patriotisme.
Q-2 : Que s'est-il passé après le 7 Novembre 1987 ?
JW : Ce que les Tunisiens doivent comprendre et cela l'histoire l'a déjà prouvé, est que Ben Ali était non seulement un homme doté d'une intelligence remarquable mais qu'il s'agissait d'un homme exceptionnellement organisé comme le prouvaient son bureau, son emploi du temps, et ses stratégies sécuritaires a l'époque ou il n'était que Ministre de l'Intérieur. Ben Ali adorait le travail, même plus que sa propre famille. Le tout baignant dans un Patriotisme qui lui était inné. Le 7 Novembre a signifié que la sécurité entière du pays imputait à Ben Ali. Il a pu donc librement appliquer son propre esprit d'organisation et de rigueur à un problème extrêmement grave. Sauf qu'il se trouvait que Ben Ali était l'homme de la situation de par sa formation, sa carrière, et son expérience. Il a toute de suite tendu la main aux islamistes pour des raisons stratégiques avant de les attaquer intelligemment par une stratégie préventive de renseignement et de sécurité unique au monde. Mes frères et moi-même avons tous effectué des stages à l'étranger, mais c'est à Ben Ali que nous devons l'apprentissage d'une stratégie qui a été gagnante puisqu'elle évité à la Tunisie un scenario à l'Algérienne.