Ouverture du 10e congrès d'Ennahdha : La démonstration de force !
L’ouverture du 10ème congrès d’Ennahdha s’est tenue, vendredi 20 mai 2016 en grande pompe. Cet événement préparé minutieusement depuis des mois se tiendra jusqu’à dimanche. L'inauguration s’est déroulée dans la Coupole de Radès et les travaux du congrès devront se poursuive dans la ville de Hammamet. Un congrès qualifié d’historique par les dirigeants d’Ennahdha et qui devra trancher sur plusieurs questions d’importance.
Un compte à rebours a donné le coup d’envoi du 10ème congrès d’Ennahdha, en ce vendredi 20 mai 2016, suivi par un spot mettant en scène les mosquées les plus importantes de la Tunisie. Le spot était accompagné d’une récitation de sourates du Coran. Le ton est donné.

Dans une ambiance festive et survoltée, et sous une coupole de Radès archi-comble, l’assistance a brandi des banderoles géantes dénonçant le terrorisme et ont scandé des slogans tel que : « Le peuple veut Ennahdha de nouveau » ou « Ce n’est qu’un début ».
Le mouvement n’a pas lésiné sur les moyens pour organiser cette cérémonie. Un dispositif sécuritaire efficace a été déployé dans la salle et en dehors.

Oussama Sghaier porte-parole du mouvement a salué la présence des invités de marque. Et des invités Ennahdha en a accueilli aujourd’hui.
Cet événement a réuni de très nombreuses personnalités de la scène politique, médiatique, et associative tunisienne mais aussi internationale. En plus des barons d’Ennahdha, députés et membres du parti, plusieurs ministres et anciens ministres, députés et chefs des différents partis politiques sont présents à cet événement. Des ambassadeurs de plusieurs pays européens, arabes, asiatiques ou africains étaient présents.
On relèvera, toutefois, l’absence de l’ancien président de la République, Moncef Marzouki, celle du leader du MPT, Mohsen Marzouk et du président de l’UPL, Slim Riahi.
Selon les organisateurs 13.000 personnes ont assisté aux festivités depuis la salle et 3000 sont restés dehors vu la grande affluence.

Invité d’honneur du Congrès, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, fortement acclamé par l’assistance, a tenu, à remercier dans un premier temps, Rached Ghannouchi, pour son invitation, tout en affirmant qu’il a hésité avant de l’accepter.
Le chef de l’Etat explique son hésitation par sa volonté à se tenir à la même distance des différents partis politiques, mais qu’il a toutefois décidé de participer au congrès eu égard aux efforts fournis par Ennahdha dans la consécration du processus de consensus et de l’esprit du dialogue. Le chef de l’Etat a émaillé son discours de sourates du Coran, félicitant M. Ghannouchi pour le renouvellement de son parti, et son orientation vers un parti civil et non uniquement basé sur la religion. Béji Caïd Essebsi a relevé que l’islam en Tunisie ne constitue aucun danger pour la démocratie.

Lors de son allocution, Rached Ghannouchi a rappelé l’histoire du parti qui depuis 1978, a tenu régulièrement ses congrès ce qui l’inscrit dans la démocratie et la choura consacrées par l’islam. Il a mis l’accent sur la forte présence des congressistes ainsi que sur la tradition démocratique du mouvement et son attachement aux structures.
Le chef d’Ennahdha a indiqué que la Tunisie a pu surmonter plusieurs étapes dans sa lutte contre le terrorisme, félicitant par la même occasion les habitants de Ben Guerdane pour leur courage et leur dévouement. Ghannouchi a également salué les militants du parti pour leur patience sous la dictature et de faire primer l’intérêt du pays avant le parti.
Il a également, réitéré son soutien au gouvernement d’Habib Essid, ainsi qu’à la coalition gouvernementale, rappelant l’importance de la réconciliation nationale.

Le mot d’ordre lors de cette cérémonie était la réconciliation nationale. Mais avant tout cette ouverture en grande pompe n’est autre qu’une démonstration de force du mouvement islamiste, désormais premier parti du pays (69 élus à l’assemblée).
Les travaux débuteront dès demain samedi à Hammamet, au cours desquels les congressites discuteront de différentes motions. Entre autres, ils procèderont à l’évaluation du bilan du parti depuis sa création jusqu’à la période de la troïka. Ils discuteront et voteront une motion politique et une motion structurelle et organisationnelle, outre les grandes lignes de la stratégie future du parti, dont les fondements idéologiques et la question de la séparation du religieux et du politique.
Myriam Ben Zineb