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Chroniques
Un Etat aussi solide que des volets posés sur un mur !
Par Marouen Achouri
04/12/2019 | 15:59
3 min
Un Etat aussi solide que des volets posés sur un mur !

 

A défaut d’une vision politique claire, le chef du gouvernement désigné Habib Jamli nous a éclaboussés par sa classe et par son sens inné de la communication. La vidéo publiée sur une chaine Youtube toute récente montre à quel point l’amateurisme règne sur une communication chancelante et sans contenu. Le décor est composé d’un cache misère sur lequel sont adossés des volets de fenêtre. Le chef du gouvernement désigné a préféré la simplicité du ridicule à une apparition dans l’un des médias de la place.

 

En tout cas, ce n’est pas vers Habib Jamli que vous devez vous tourner si vous êtes à la recherche d’optimisme et d’espoir. Après la catastrophe de Amdoun, l’humeur nationale est au plus bas et ce n’est certainement pas avec l’attitude du chef du gouvernement désigné que cela va changer. Si en 2019, il faut encore expliquer le pouvoir de l’image à un probable futur chef du gouvernement, c’est que le chemin va être encore très long.

 

Mais de toute manière, Habib Jamli n’est que le résultat, l’extraction d’une scène politique aux abois à tous les niveaux. Le triste spectacle d’hystériques en mal de reconnaissance donné hier à l’ARP en est l’illustration. Jamila Ksiksi qui reproche à Samira Chaouachi sa direction de la séance ferait rire si ce n’était pas si lamentable. L’élue oublie que c’est son parti, à la faveur d’arrangements de dernière minute avec Qalb Tounes, qui a permis à Mme Chaouachi d’être première vice-présidente de l’Assemblée. Dans la foulée, elle a insulté Abir Moussi et ses élus. C’est là que le véritable spectacle a commencé. Abir Moussi est descendue de sa place pour se mettre devant la présidente de la séance et échanger des gentillesses avec Jamila Ksiksi, en exigeant des excuses et en promettant de ne pas laisser la séance se dérouler. Il est drôle de voir Abir Moussi s’agiter et crier comme pour confirmer le vide politique de sa proposition au peuple. La dame qui a insulté pratiquement tous les partis politiques, la dame qui a insulté ses propres soutiens quand ils ont eu l’audace de lui dire non, vient aujourd’hui s’offusquer de voir rendue la monnaie de sa pièce. Et puisque nous vivons dans un pays qui a 3000 ans d’Histoire et qui a impressionné le monde à plusieurs reprises, apparemment, les insultes racistes ont plu de tous les côtés en visant l’élue Jamila Ksiksi par les soutiens de la « lionne » Abir Moussi. C’est dire si on patauge au fin fond du caniveau.

 

Les choses ne sont pas meilleures du côté de l’autre présidence. Kaïs Saïed nous a donné une véritable leçon de communication de crise lors de la catastrophe de Amdoun. C’était aussi une leçon de populisme, tout dépend du point de vue. Mais en tout cas, voir le commandant suprême des forces armées rejeter la faute sur un corps paramilitaire comme la douane donne une idée assez claire des capacités de leadership du président. Un leader couvre son équipe en toutes circonstances et ne profère pas des calomnies comme : « La douane laisse entrer la drogue et empêche les ambulances de passer ». Mais attention, il ne faut pas toucher à sa sainteté Kaïs Saïed au risque d’être taxé de contre-révolutionnaire, de réactionnaire et d’ennemi du peuple. D’ailleurs, sa ferveur concernant la cause palestinienne a cruellement manqué quand Gaza se faisait bombarder. Le fait que plusieurs de nos ambassades à l’étranger se trouvent aujourd’hui sans locataire est certainement imputable à la révolution qu’il compte entamer dans la politique étrangère de la Tunisie, aidé en cela par une équipe de cracs. Une équipe qui compte un nouveau venu à la tête de l’institut tunisien des études stratégiques, Sami Ben Jannet, transfuge du ministère des Finances et qui était à la tête de la RNTA. Mais encore une fois, taisons nous, il ne faut pas critiquer monsieur 3 millions de voix.

 

Tel que c’est parti, c’est pas demain la veille que l’on verra l’Etat tunisien se remettre sur pieds, pas avec ces trois présidences en tout cas. Mais ce que le peuple a voulu, le peuple a eu. C’est la démocratie.

 

Par Marouen Achouri
04/12/2019 | 15:59
3 min
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Commentaires (4)

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Nazou de la chameliere
| 05-12-2019 13:35
En peu de mots Mr Achouri vous avez tout dit !!!
Le problème de ces nouveaux élus, c'est qu'ils ne savent pas fermer leurs gueules !!!
"Heybet ed dewla" est morte avec Bajbouj !!!
Cinq ans a ce rythme là, est intenable !!!

DHEJ
| 04-12-2019 20:36
Quelle RESTRUCTURATION des pouvoirs pour solidifier l'Etat?!

Moi
| 04-12-2019 19:40
un article ironique mais très intelligent.

A4
| 04-12-2019 16:56
Vous avez oublié le troisième président: le président-assassin !!!