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Chroniques
On ne sacrifie pas le pouvoir pour une bonne justice
Par Karim Guellaty
21/12/2019 | 15:16
5 min
On ne sacrifie pas le pouvoir pour une bonne justice

On s’agite, on se bat et on se démène, mais finalement tout a une fin. Bonne ou mauvaise, chaque situation a une issue, parfois évidente, autre fois surprenante, sur laquelle on peut être acteur, ou dont on ne peut qu’être l’heureux, le malheureux, ou l’indifférent spectateur. Le fait est que rien ne dure.

 

 

Ainsi la Grande Bretagne a pris le train de sortie de l’Union Européenne. Après ce fameux referendum du 23 juin 2016 où 52% des sujets de la Reine ont décidé de quitter le navire européen, après les élections législatives de la semaine dernière qui ont consacré par une large majorité Boris Johnson, le tenant du Brexit, on peut désormais dire que plus rien ne peut arrêter ce train-là. Ce n’est peut-être pas le sens de l’Histoire cette sortie, mais c’est celui des Hommes, si souvent, si humainement à contre-sens. Il aurait fallu que ce ne soit pas cette fois-ci.

 

Pour mémoire ce référendum est le fruit d’une promesse électorale du conservateur David Cameron, qui avait, avec les travaillistes, fait ensuite campagne pour le maintien dans l’Union. Ce n’est peut-être pas le sens de la Politique cette promesse, mais c’est celui de ses Hommes, qui si rarement la tiennent. Il n’aurait pas fallu que ce soit cette fois-ci.

 

Dans ce chemin désormais tracé du retrait britannique de cette Union des européens, il ne reste plus que des étapes techniques. Il faut d’abord voter la loi qui traduit dans le droit positif l’accord négocié avec Bruxelles. C’est désormais chose faite depuis hier vendredi 20 décembre, par un vote au parlement de 358 voix en faveur de ce qui passe de projet à loi (234 contre).

 

Ce texte adopté dans ses grandes lignes, il faut le saupoudrer d’un peu plus de démocratie et ainsi débattre dans le détail de ses dispositions à partir du 7 janvier pour une approbation définitive et complète autour du 9 janvier. Rajoutons un peu de faste, et faisons-lui recueillir l’assentiment de la Reine. Belle cérémonie, champagnes et petits fours, pour accompagner la loi à Strasbourg, revêtue désormais du sceau royal. Ratification du Parlement européen ; le divorce demandé par l’un, est accepté par l’autre. 47 ans de vie commune. L’Ecosse n’est pas contente, mais l’écoute-t-on ? L’Irlande non plus, mais c’est une autre Histoire. #petitpaspourlhomme

 

 

Donald Trump et son procès en destitution. Même si les jeux ne sont pas totalement faits, plus rien ne semble désormais empêcher Donald Trump de remporter l’élection présidentielle de 2020. Cet impeachment a permis de resserrer les rangs républicains derrière un Trump pourtant décrié depuis son élection. Les démocrates ont réussi là où Trump lui-même avait échoué depuis trois ans, se faire adopter unanimement par sa famille politique. Manifestement, outre atlantique aussi on a encore beaucoup à apprendre sur les fondamentaux de la politique et plus généralement de la vie ; ce qui ne tue pas rend plus fort. Une procédure de destitution doit être votée par le Sénat. Le Sénat est majoritairement républicain. A si brève échéance du prochain scrutin présidentiel, à peine un an, personne n’ira s’amuser à saborder son candidat fut-il farfelu, fut-il même coupable, car outre atlantique ou ailleurs, on ne sacrifie pas le pouvoir pour une bonne justice. D’ailleurs on ne sacrifie le pouvoir pour rien.  En revanche et plus souvent on sacrifie la bonne justice pour le pouvoir. Mais ça c’est une autre Histoire, celles des Hommes.

 

Trump donc passera en procès au Sénat probablement courant janvier. Un simulacre de justice, les républicains majoritaires ne voteront pas sa destitution. Et comme ça ne suffit pas, il y a même un sénateur démocrate qui s’est repenti et qui a prêté allégeance aux républicains. Trump fera probablement deux mandats, mais pour le moment, c’est par cette procédure d’impeachment qu’il rejoint Andrew Johnson et Bill Clinton au tableau de ceux qu’on a tenté d’empêcher.  Nixon aurait pu l’être aussi, mais il a démissionné avant, le Sénat ne lui était pas acquis, et il n’était pas à un d’une élection, mais après un an de sa réélection.

 

Pour mémoire, Trump, accusé d’avoir monnayé une aide militaire avec le président ukrainien contre des enquêtes anticorruption contre Joe Biden et son fils, est sous le coup de cet impeachment car il n’aurait pas permis au Congrès de pouvoir convenablement enquêter sur cette affaire. Le Sénat va dire justice, et le peuple va dire démocratie.

 

Le Sénat dira justice grâce à une majorité républicaine. Le peuple dira démocratie par une minorité de petits électeurs qui élira une majorité de grands électeurs qui désignera le prochain président des États-Unis.

 

On dit que l’une des quêtes de l’Amérique, c’est d’exporter sa Démocratie. Peut-être une piste à explorer pour comprendre les maux du Monde ? #petispaspourlhumanite

 

 

Et pendant ce temps, hier vendredi, Twitter nous annonce froidement avoir suspendu 88.000 comptes impliqués dans une opération de manipulation de l’opinion en faveur des dirigeants saoudiens. Il aura fallu plus d’une année d’enquête à la firme au petit oiseau pour démanteler ce réseau, essentiellement en arabe.

Tous les comptes étaient localisés en Arabie Saoudite, et certains étaient même en langue anglaise, clairement à destination du monde occidental. De façon surprenante nous dit twitter, et pas du tout surprenante pour nos lecteurs avertis, ces mêmes profils anglophones avaient également fait campagne pour Donald Trump lors de sa première élection.

 

Pour ne pas se faire repérer par les robots chargés de détecter les profils propagandistes, ces comptes noient leurs messages politiques au milieu d’un énorme flot de partage d’information non politiques.

 

Ce qu’il faut retenir ? C’est qu’il y a des gens qui pensent que manipuler l’opinion en faveur du régime saoudien est possible. #ungrandpaspourpersonne

 

Enfin, relevons que le Duc d’Édimbourg, époux de la Reine Élisabeth II, 98 ans, a été admis hier à l’hôpital King Edward VII de Marylebone à Londres. Nos pensées l’accompagnent même si la couronne se veut rassurante en parlant d’un rendez-vous planifié. #godblessthecrown

 

Avant de finir, et encore en Angleterre, le mois dernier, un gagnant de l’euro million, qui y a remporté la coquette somme de 125 millions d’euros, entrepreneur de son état, a décidé de finir tous les chantiers de ses clients gratuitement.

 

Ce qu’il faut retenir ? Après le Brexit, les britanniques pourront-ils continuer à jouer à l’euromillion ? #lepaindelabouche

 

One more thing. De notre Tunisie et à l’adresse du monde, puisque cette rubrique se veut être un trip sur le monde, Joyeux Noel à tous ceux qui le fêtent et aux autres aussi.

 

C’est la fin de la semaine, c’est la fin de ce trip, vous pouvez éteindre vos smartphones.

 

Par Karim Guellaty
21/12/2019 | 15:16
5 min
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Commentaires (6)

Commenter

hourcq
| 23-12-2019 20:12
...comme.d'habitude. Passer du Brexit au gagnant de l'euromillion, il faut le faire! Pour en revenir à un commentaire, je voudrais signaler que les français n'ont pas rejeté le traité de Maastricht qui date de 1992 et institue l'U.E et l' euro comme monnaie unique. Il s'agit du traité constitutionnel de l'UE (ou traité de Rome n°2) adopté par 23 pays sur 25 en 2004 et qui vise à renforcer le pouvoir législatif du Parlement européen. Seules la France et les Pays-Bas ont dit non par référendum.Il a été remplacé par une mouture légèrement amendée, le traité de Lisbonne , adopté sous la Présidence de Sarkozy en 2007. Traiter ce Président de « fumier» me semble particulièrement inélégant ou alors il faut appliquer ce qualificatif dégoûtant à ses successeurs M.M. Hollande et Macron qui ont accepté ce traité sans toucher une ligne.
Joyeuses fêtes et bonne fin d'année à tous malgré des temps difficiles.

Abdelkader
| 22-12-2019 17:34
La procureure de la Cour pénale internationale va ouvrir une enquête contre Israël pour crime de guerre .
Monsieur Guellaty n'en pipe mot !

Immigré
| 22-12-2019 12:29
Merci Karim Guellaty pour ce morceau d'anthologie....un petit moment de plaisir dans un monde de médiocres.

himar
| 21-12-2019 22:29
même himar s'ennuie

Karim
| 21-12-2019 21:08
C'est un congressman de BEW JERSY et non pas un senateur qui a change Republican.

Gg
| 21-12-2019 17:42
L'avenir dira si l'Angleterre a raison de quitter l'Union, mais en tous cas ils nous donnent une belle leçon de démocratie!
C'est sûrement un bon investissement de confiance. Car il y a quelques années, les français avaient dit non au traité de Maastricht. Et Sarko s'était empressé de le signer. Et aujourd'hui, tout ce qui cale en France, était dans le traité de Maastricht.
Merci Sarko...fumier!

Bonne fêtes, cher Poil à Gratter!