Nadia Chakroun a appelé des ambassades à intervenir auprès du ministère
La représentante de la section du syndicat Ijaba de la Faculté des Sciences de Tunis, Nadia Chakroun, a été mise en arrêt « préventif » de travail, à compter du 19 août 2019, par le ministère de l’Enseignement supérieur pour « non-respect des obligations de réserve et de non-divulgation du secret professionnel ; de détérioration du service public par la remise en cause de la valeur des diplômes scientifiques et de leur crédibilité ».
Selon ses collègues du syndicat, Mme Chakroun a été « sanctionnée » pour avoir attaqué, sur les réseaux sociaux, les agissements du ministère et l’avoir accusé de « mise à mal du service public de l’Education et du massacre littéral des diplômes ».
Mme Chakroun a, en effet, publié au mois de juin, une intervention où elle relève la gravité d’avoir comptabilisé la réussite d’étudiants qui n’ont capitalisé que 75% de leurs crédits.
« Cet allègement est contraire au texte règlementaire en vigueur en Tunisie et va porter atteinte à la chance d’une meilleure réussite, il supprime le mérite et assure un nivellement vers le bas. Cette décision va exclure l’évaluation des matières fondamentales ce qui pourra constituer un obstacle pour les étudiants concernés d’avoir accès aux masters à l’étranger… Ijaba s’adresse aux représentations diplomatiques de ces étudiants afin qu’ils interviennent auprès du ministère pour qu’il révise cette décision, prise juste pour briser une grève, mais qui ne respecte en rien les intérêts des étudiants étrangers mais aussi tunisiens puisqu’elle remet en cause la crédibilité nationale et internationale de leurs diplômes… » A-t-elle déclaré.
Eymen Errais, ancien membre du cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur a indiqué ce matin que « l’enseignante est allée s'adresser aux représentants des ambassades étrangères en Tunisie pour leur dire de ne plus envoyer d'étudiants en Tunisie car les diplômes tunisiens ne valent plus rien ».
Il a précisé qu’elle aurait pu encourir des sanctions beaucoup plus graves et que « le ministère s'est contenté pour le moment de la faire passer devant le conseil de discipline ».
M.B.Z