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Chroniques
La sortie héroïque de Habib Jamli
Par Synda Tajine
24/12/2019 | 15:59
4 min
La sortie héroïque de Habib Jamli

 

Habib Jamli en avait marre d’être la risée de tous. Flanqué du sobriquet de chef de gouvernement « marionnette », trainant une communication défaillante et une présence presque ridicule, il décide, après moult tergiversations et négociations en tout genre, de montrer que c’est lui le chef et que c’est lui qui commande. « Quel intérêt de nommer un chef de gouvernement indépendant si les ministères sont nommés par les partis ? », s’est-il indigné hier dans sa sortie médiatique. Une conférence de presse lors de laquelle il a annoncé qu’il ne consultera désormais plus personne, qu’il décidera seul et qu’il assumera pleinement son rôle de chef de gouvernement indépendant.

Habib Jamli a pu avoir son petit moment de gloire. Il a été timidement applaudi par ceux qui se sont empressés de réagir sous le coup de l’émotion. Et l’émotion était là. Un chef de gouvernement qui « tourne le dos aux partis », qui décide de faire cavalier seul et qui privilégie l’intérêt du pays envers et contre nous. Tout cela est bien beau. Après la déception qu’offre Kaïs Saïed, les foules ont pu apercevoir un soupçon de panache politique dans la réaction de Habib Jamli. Mais inutile de se réjouir trop vite…

 

Aussitôt que Habib Jamli a annoncé qu’il tournait le dos à Ennahdha, le parti lui-même se réjouit de dire que le soutien qu’il lui offrira n’en sera que plus grand. « Le gouvernement de compétences indépendantes [idée de Habib Jamli] bénéficiera du plus large soutien que ceux qui l’ont précédé, il offrira la meilleure configuration pour la Tunisie dans la situation actuelle », annonce Rached Ghannouchi chef d’Ennahdha. Le même Ennahdha qui a, lors d’une conférence de presse tenue plus tôt dans la matinée, essayé de se désengager de toute responsabilité dans le blocage de la formation du gouvernement en jetant le tort sur Attayar, en premier lieu, et ensuite Echaâb. Une conférence de presse qui a été organisée dans l’unique but d’« éclairer l’opinion publique sur les véritables responsables du blocage ». Des propos que les dirigeants du parti n’ont pas cessé de répéter à l’envi ces derniers jours.

 

Si telle est la solution optimale, pourquoi ne pas l’avoir appliquée dès le départ ? Pourquoi avoir perdu – et avoir fait perdre au pays – de précieuses semaines de tergiversations, de négociations et de débats stériles si la solution est aussi évidente ?

La notion même d’indépendance est surfaite aujourd’hui. On présente Habib Jamli comme étant un indépendant en 2019 alors qu’il avait été estampillé Ennahdha en 2011. De même qu’on parle d’un gouvernement de compétences nationales, indépendantes et apolitiques alors que tous ses membres devront obtenir l’aval et le soutien des partis politiques.

 

Est-ce que Habib Jamli réalise l’ampleur de la tâche dans laquelle on l’a embourbé ? Est-ce qu’il se rend compte de la mission périlleuse dans laquelle on l’a placé ? Le problème avec Habib Jamli n’a pas vraiment été la satisfaction des revendications des partis qui devaient composer son équipe. Son problème a toujours été le parti même avec lequel il s’est allié et qui l’a désigné pour assurer cette lourde mission. Et le parti, s’il s’est retrouvé dans une position fragile après les élections, ne compte pas abandonner la partie de sitôt. Ennahdha a en effet une solution sous la main et en profite même pour couper l’herbe sous le pied du chef de l’Etat qui s’essaie à une tentative – ratée- de repêchage de dernière minute.

 

Qui peut vraiment penser que le parti de Rached Ghannouchi a désigné l’un des siens à la Kasbah en le présentant comme un indépendant, l’a mis dans une situation inextricable en essayant de jeter tous les torts sur ses adversaires/partenaires au pouvoir, mais n’a pour autant pas prévu la moindre issue à tout cela ? Difficile à croire.

Il est très probable que le gouvernement dit de compétences passe sans accroc le test du Parlement. Il peut déjà compter sur les voix d’Ennahdha, qui est derrière lui et qui est à l’origine même de l’idée.

Il peut aussi compter sur les voix de Qalb Tounes puisqu’il colle parfaitement à la proposition émise par Nabil Karoui hier, quelques minutes avant la conférence de presse. Aucune surprise donc, puisque comme a dit Rached Ghannouchi « le gouvernement sera ouvert à tous les partis ».

 

 

 

Par Synda Tajine
24/12/2019 | 15:59
4 min
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Commentaires (11)

Commenter

aldo
| 25-12-2019 12:44
sans commentaire, ça ne vaut pas la peine.

Achille
| 24-12-2019 20:28
Mais exprimez vous voyons !

C'est a ça que sert la révolution, non ? Parlez, exprimez vous, dite ce que vous pensez, argumentez, pointez du doigts, dénoncez.

Vous êtes libre oui ou non ?
est ce que vous vivez en démocratie ?

Si vous pensez que oui, alors exprimez vous !

En quoi vous n'êtes pas d'accord donc avec ce que je dis ?
Quelle partie ça concerne, de grâce ne me dites pas que vous

Achille
| 24-12-2019 19:46
que seuls quelques uns détiennent.

MH
| 24-12-2019 19:43
C'est ma façon "amicale" de dire que je ne suis pas d'accord avec vos idées.
Salutations

Achille
| 24-12-2019 18:41
Non je connais pas ce Habib Jamli, c'est qui ?

Et sinon tu pourrais me donner le secret de ton super pouvoir ?
Comment tu fais pour lire sans rien comprendre ? ça c'est un super pouvoir que seules quelqu'un détiennent sur terre !

Achille
| 24-12-2019 18:34
Moi je vous invite a acheter un nouveau Larousse d'ici quelques années pour vérifier la nouvelle définition surement qui aurait été mis a jour après l'échec des tunisiens.

On trouvera a la page R, le mot 'Révolution' et sa définition qui dit :
La révolution, outil avec lequel le peuple tunisien s'est auto niqué ! disons le clairement une partie du peuple, qui est a l'origine de cet auto niquage ! la partie voyous, folle, anarchique, incivilisé, et inconsciente du monde qui l'entoure, qui vie dans sa petite bulle en croyant que les loups n'existent pas, et que les arabes sont tous des frères et surtout sont loyaux et musulmans. Ils croient aussi que les super puissances occidentales sont ami avec le père noel et distribuent en ce fait la des cadeaux trop mignon aux peuples désarmés qui font des révolutions, on leurs disant youupiiiiii vous êtes maintenant comme nous.

Définition 2 : Révolution, terme désignant une arnaque a fuir immédiatement si vous vivez en Tunisie !

Définition 3 : Révolution, concept qui ne peut apporter la démocratie si vous vivez en Tunisie, pour différentes raison, la première étant est que le peuple tunisien est a 70 % inculte, la deuxième est qu'il est a 70 % arabisé, wahhabisé, turquisé ! La troisième raison est que la Tunisie est une proie facile, du fait de l'absence d'un peuple fort, d'une identité forte, et de l'absence d'une armée bien équipé, la Tunisie devient de ce fait un gateau a se partager entre monarchie du golfe, turques, et puissances mondiales occidentales qui ces dernières sont plus légitime a colonisé étant donné qu'au moins elles apportent la civilisation et la culture.

MH
| 24-12-2019 18:18
Hors sujet !! On parle de Jamli, vous connaissez ?

Achille
| 24-12-2019 17:32
Tout d'abord, heureux de lire une journaliste, une femme qui n'est pas exclut par le patriarcat bédouin, néo wahhabisé, et anciennement turque et arabe.

Merci a BN d'inclure les femmes de notre pays dans la sphère journalistique, remplis d'on sait pas quoi finalement, certains font les journalistes alors qu'ils sont plutôt agent double, agent de désinformation. Je ne vise particulièrement personne sur BN, plutot je parle généralement.

Donc merci a toi Synda du haut de ta féminité fragile dans un pays de voyous et de mâles frustrés n'acceptant pas la présence des femmes sur cette terre, souhaitant surement au fond d'eux devenir gays ! homo !***rester entre mecs, cette culture pédéraste tunisienne le entre soi des mecs, et la je suis entrain de penser bien qu'ils peuvent se baiser entre eux évidemment, je me demande s'ils sont au courant que techniquement ils ne pourrons pas repeupler la terre entre masculins uniquement. Question a se poser ! Est ce que la patriarcat finalement ne serait pas une attitude de pd refoulé ?
Question a traiter, si quelqu'un veut la traiter, et nous en faire part de sa recherche et de sa thèse la dessus.

Note au modérateur qui serait peut être offusqué par se passage : un peu de vulgarité dans ce monde de con ultra hypocrisé ne fait surement pas de mal, ne soyez pas un dictateur de la pensée ! cette révolution nous promet la liberté et nous sert la dictature, soyons conscient de la réalité, et si vous la souhaitez cette révolution alors il faut s'appliquer a réaliser et a sauvegarder ce qu'elle promet. Et le plus important laisser les gens parler et s'exprimer. Merci a vous.

Sinon donc pour revenir a l'article, moi j'ai une question a posé a ce superbe ange parmis les démons, a Synda Tajine :
Quelle légitimité a tout ça ? au final;
D'où la révolution est elle entrain de tirer son pouvoir, car comme vous le voyez le peuple en a marre, meme les opposants de Ben Ali qu'ils soient en classe politique ou simple citoyen sont nostalgique de cet époque devenue passé, se disent tous merde mais on vivait bien finalement. Sommes nous devenues fous ? pouvons nous revenir en arrière ?

Quelle légitimité a encore cette révolution devenue arme de destruction massive, bientot dans la liste de l'armement considéré comme dangeureux pour le monde ? quelle différence entre une bombe atomique et une révolution tunisienne ? Bientot on pourra plus les différencier je pense.

Savez vous que le peuple quitte les terres tunisiennes ? Meme l'ambassade de France a eu peur et a préféré ne pas livrer de visa pour ne pas encourager un déluge d'immigrés qui aurait vu des portes ouvertes aurait déferler vers la France en criant au secouuuurs on a fui on veut rester ici chez vous en sécurité et en démocratie ?

Question a se poser : mais si les gens fuient vers des démocratie mais ça veut dire qu'on en est pas une non ?

La révolution a t-elle pris la place du peuple ?
Est elle plus légitime a survivre que le peuple lui même ?
Si oui dans ce cas le peuple sert la révolution et non l'inverse.
'?a voudrait dire que le peuple est devenu un serviteur, un esclave d'une nouvelle entité, qui s'appelle la révolution.

Nous sommes les esclaves de la révolution ! elle nous tien, arme pointé sur la tempe ! Elle dit 'je suis la révolution obéit et donne moi tout, jusqu'a ta vie car c'est moi qui suis le plus légitime a exister désormais, AAAAAAHAHAHAHAAAA AAAAAAHAHAHAHAAAA (rire diabolique).

BRAVO
| 24-12-2019 16:36
Vous avez donné un GIFLE pour les politiques arrogants et surtout pour les journalistes des plateaux de Télevions:
Soudain, ces matadors politiques sont plus courtisés et sans intérêt ou je me trompe?

Je crains que le chômage ne menace les commentateurs politiques autoproclamés, les experts, les Lobbyistes, les chroniqueurs, les pseudo-journalistes.

Mansour Lahyani
| 24-12-2019 16:34
"Jamli a pu avoir son petit moment de gloire" : vous êtes sérieuse ? Un moment de gloire, fût-il tout petit, pour avoir osé prétendre qu'il "tourne le dos aux partis" ? Sans en fournir le moindre début d'une ombre d'indice ? On a vu ce qu'il en est advenu dans la demi-heure qui a suivi cette arrogante déclaration d'indépendance d'un commis qui s'est trop vite senti pousser des ailes ! Vous vous rattrapez un peu en reconnaissant la déception qu'offre Kaïs Saied, tout de même... Bilan de cette fumeuse journée : ma Tunisie est dans de bien sales draps, et nul ne peut deviner la suite - sauf que ce sera pour le prochain numéro !