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Non à la hausse des frais de scolarité des étudiants africains en France
23/12/2018 | 11:50
4 min
Non à la hausse des frais de scolarité des étudiants africains en France

Par M’jid El Guerrab*


En 2017, près de 15 000 jeunes Tunisiens étudiaient en France, soit presque 4 % des étudiants étrangers. Cela fait de la Tunisie l'un des pays les mieux représentés dans la communauté étudiante accueillie sur le sol de la République française, juste derrière l'Algérie et devant l'Italie, l'Allemagne et les Etats-Unis d’Amérique. A cet égard, elle figure à la 4e place !

 

Il y a tout lieu de s’enorgueillir de cette relation privilégiée entre la Tunisie et la France. Ses racines historiques sont particulièrement solides, mais la décision du Premier ministre d’augmenter le montant des droits d'inscription dans l'enseignement supérieur public pour les étudiants extracommunautaires risque de l’éprouver très durement, voire de la remettre en cause. Cette mesure implique nécessairement une forte hausse de leurs frais de scolarité. Autant dire qu’il s’agit là d’une nouvelle taxe prise sans concertation et sans considération de revenu ou de situation sociale.

 

Ainsi, alors qu'une licence coûte aujourd'hui en moyenne 170 euros par an, un master 243 euros et un doctorat 380 euros, les étudiants étrangers hors Union européenne devront payer respectivement 2 770 euros pour la licence et 3 770 euros pour un master ou un doctorat, soit plus de 15 fois le montant actuel !

 

Si je partage l'opinion selon laquelle nous devons mieux accueillir pour attirer davantage d'étudiants, cette forte hausse des frais de scolarité, réservée aux seuls étudiants extra-européens, pénalise grandement les étudiants africains, qui représentent 45 % des étudiants étrangers et sont tendanciellement issus de milieux socio-économiques beaucoup moins favorisés que les autres. La communauté tunisienne représente 8,6 % de ce contingent !

 

Cette mesure risque d’emporter un « effet d'éviction » dénoncé par la Cour des comptes dans son rapport de novembre, en plus d’accentuer une inacceptable sélection par l’argent et à un surcroît de précarisation de la communauté étudiante d’origine étrangère. J'y vois une évidente rupture du principe d'égalité, qui aboutira à ce que seuls les étrangers les plus fortunés étudient en France. Cela va à l'encontre de notre tradition républicaine, profondément empreinte d’universalisme !

 

Par ailleurs, le choix gouvernemental est totalement contre-productif d’un point de vue économique. En effet, certaines de nos Universités vivent grâce à ces étudiants étrangers et l’on est sur le point de les priver d’un vivier qui leur permet concrètement de subsister. N’oublions pas non plus que l'école française est un fantastique ascenseur social… que le gouvernement se propose de taxer ! Bien souvent, les étudiants tunisiens souhaitent profiter de l'excellence de l'enseignement français avant de retourner dans leur pays d'origine pour contribuer à son développement, ce qui permet de faire rayonner notre pays à travers le monde.

 

Si on adopte une perspective purement comptable, analogue à celle du Premier ministre, rappelons que la Cour des comptes estime que « la différenciation des droits d'inscription pourrait permettre d'apporter entre 6 millions et 554 millions d'euros de financement complémentaire aux universités ». Mais les magistrats de la rue Cambon s’empressent de nuancer très sérieusement ce point positif, en rappelant que « le produit escompté d'une éventuelle augmentation des droits d'inscription pour les étudiants étrangers doit être comparé à l'apport de ces derniers à l'économie française, évalué à environ 1,7 milliard d'euros ». Cette hausse des frais de scolarité pour les étudiants hors UE a les allures d’une fausse bonne idée..., voire d’un non-sens absolu.

 

En effet, quelle contradiction avec ce que le Président de la République promeut depuis un an et demi ! Alors qu'il importe plus que jamais de consolider l'axe nord-sud, j'espère que cette hausse des frais de scolarité pour les étudiants extracommunautaires pourra être reconsidérée, ou que des solutions pourront être apportées aux étudiants placés dans une situation économique fragile, afin qu'ils aient une chance de pouvoir poursuivre leur formation en France. À cet égard, il serait plus qu'opportun de développer les dispositifs de bourse pour les étrangers les plus modestes. C’est en ce sens qu’il faut, d’ailleurs, saisir les amendements que j’ai déposés sur le projet de loi portant mesures d'urgence économiques et sociales.

 

La France est un grand pays, lorsqu'elle assume son rôle dans le monde et son histoire, intimement liée à l'Afrique, pour laquelle chacune et chacun attendent que l'on ouvre cette nouvelle page promise.

 

* Député de la 9e circonscription des Français de l’étranger à l'Assemblée française

23/12/2018 | 11:50
4 min
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Commentaires (19)

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Lekkteur
| 26-12-2018 19:29
Un diplôme Français ne vaut pas grand chose devant un diplôme Américain ou même Australien. Mais je comprends sa valeur auprès de nos amis Africains vu la rareté des moyens dans leurs pays d'origine. Peut-être qu'il faut accroître la coopération entre universités Européennes et Africaines de cette manière on évite l'exode des cerveaux.

Larry
| 26-12-2018 14:16
Commentaire très approprié, sachant aussi que la France subventionne ici même, ceux qui se permettent de brailler comme des hyènes (à part le flouz, rien ne les intéresse)
Je comprends entièrement votre point de vue !

el tart
| 24-12-2018 10:18
Pour ceux qui ne connaissent pas M'jid, cherchez sur internet et vous en saurez plus : il a donné un coup de casque à un ancien collègue socialiste el l'a envoyé en soins intensifs.

Bref, cette racaille ne devrait pas s'exprimer et encore moins s'opposer à ses anciens patrons de la république en marche (arrière).

Maintenant revenons au sujet principal : le CONtribuable Français n'a pas vocation à payer les frais de scolarité des Tunisiens, Marocains .. ils ont tous voulu leur indépendance et en sont fiers alors qu'ils se démerdent avec leurs moyens.

Pourquoi aller étudier chez ces méchants kouffars de français qui vous ont colonisés ? Allez étudier chez vos amis arabes ou turcs.

Ici au Tounesténe occupé, l'oligarchie post révolution Bouazizienne applaudit des deux mains :

- d'une part les zwèwla intelligents ne pourront plus concurrencer leurs enfants à l'étranger, seuls les nouveaux riches et autres nouveaux Trabelsi pourtont se payer des études en France. Marre de se faire concurrencer par des enfants de fonctionnaires de Kasserine ou de classe moyenne de Bizerte.
Moins il y a d'étudiants étrangers, plus leurs enfants auront des chances de réussir.

- on vous a créés un institut de la chariaa financé par le koweit, des madrasa créées par le Qatar, pourquoi aller étudier chez les kouffars à l'étranger et ramener des idées haram comme l égalité dans l'héritage ou la laïcité ?

Hé oui, voys avez chassé Ben Ali, voys avez crié DIGAGE, alors que c'est le seul qui imposait le respect aux Européens et aux américains, le seul qui donnait des bourses pour étudier à l'étranger basées uniquement sur le mérite.
Du temps de Benali, le fils de louagiste de Takelsa pouvait avoir une bourse pour étudier en allemagne ou en france, s'il avait de bonnes notes au bac, maintenant seuls les plus riches peuvent le faire, les autres n'ont qu'à bouffer leur constitution à deux balles ou aller étudier la chariaa en Syrie.

Ahmed
| 24-12-2018 10:14
Ma solidarité va aux familles tunisiennes qui s'endettent pour assurer l'avenir de leurs enfants.
Pour les autres une bande d'I...

Gaddour
| 24-12-2018 10:09
99% des étudiants africains et maghrébins ne retournent jamais chez eux.Il est grand temps de développer son propre pays y étudier, construire écoles et universités et arrêter de mendier un pays comme la France qui ressemble plus à la Somalie qu'à un pays développé

FrancoisD
| 24-12-2018 08:22
Le coût moyen d'une année universitaire pour l'état français est d'environ 14 000 euros, que par ailleurs 310 000 étudiants étrangers suivent une formation universitaire. Or la France et principalement ses universités ne disposent plus d'un budget suffisant pour accueillir ses inscrits en augmentation d'années en années. Par ailleurs, l'état français subventionne les logements étudiants, facilite les soins médicaux et offre parfois des bourses. Certains y voient là des facilités a tel point qu'ils s'inscrivent, signent l'acte de présence le premier jour, et disparaissent... Par ailleurs, ces 'études' sont une manière d'obtenir un titre de séjour, puis d'installation, souvent dans des secteurs sans commune relation avec les études suivies. C'est d'ailleurs la seconde porte d'entrée à l'immigration légale, après celui du motif pour regroupement familial.
Cependant, une minorité suit effectivement des études longues, qui aboutissent à des maîtrises voire des doctorats, mais à ce stade, les étudiants étrangers préfèrent parachever leur formation dans des entreprises anglosaxonnes...

Maxula
| 24-12-2018 02:08
https://www.liberation.fr/france/2017/09/15/m-jid-el-guerrab-un-depute-entre-blessures-et-coups_1596727

"M'jid El Guerrab, un député entre blessures et coups"

Maxula
| 24-12-2018 01:38
"Et la francophonie..se tirera une balle sur ses pieds !!
La langue francaise se fera surement hara kiri en Afrique."

"Ces choses-là nous dépassent ? Faisons mine d'en être les instigateurs".
Sinon, "Le Renard et les Raisins"
Le boudeur s'est tiré une balle "dans" le pied !
Maxula.

Maxula
| 24-12-2018 01:33
Un ex-socialiste français, jamais élu, faisant toujours partie des équipes des perdants.
Puis élu député grâce à Macron, pour ensuite tourner le dos à son bienfaiteur !
Il attaque maintenant les projets "budgétaires" du gouvernement français dans les médias "étrangers".
Est-il déjà à la recherche de financements futurs ?
Gageons qu'à la fin de son mandat, il retournera auprès du parti social-traître quémander un strapontin, qui lui sera encore une fois refusé, mais ce sera par le suffrage universel !
Les médiocres finissent toujours par retourner à leur état initial !
Maxula.

moha
| 23-12-2018 22:00
la france donne trop en social
les étrangers veulent toujours plus
1 milliard330 militons le budget immigration en France
le FMI prête à la Tunisie de l argent pour l éducation et santé mais la parti crapuleux religieux volent le budget de l état et les tunisiens continuent à dire inch allah
Ouvrez les yeux peuple religieux