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Chroniques
Le tsunami des législatives
Par Synda Tajine
01/10/2019 | 18:59
3 min
Le tsunami des législatives

 

Les législatives sont prévues ce dimanche. Plus que 5 jours avant le scrutin fatidique et les Tunisiens se chamaillent encore pour savoir s’ils vont voter Kaïs Saïed ou Nabil Karoui. C’est comme si un tsunami vous fonçait droit dessus alors que vous, vous êtes occupés à épargner pour votre retraite. Dans l’esprit collectif, le Tunisien reste plus émoustillé par la présidentielle que par les législatives. Vestiges d’un temps révolu. Vestiges que certains utilisent encore pour noyer le poisson et faire diversion.

 

Dans 5 jours, on saura qui composera le futur parlement. Qui décidera des lois à voter, qui donnera sa confiance au futur gouvernement et qui composera ce gouvernement et le présidera. Rien que ça. Et pourtant, la campagne pour les législatives se fait timide, le nombre de listes aux noms inconnus et saugrenus bat des records et les électeurs ignorent tout – ou presque – de ce que les futurs députés proposent dans leurs programmes.

 

Hier, premier jour des débats pour les législatives. Un tirage au sort a fait que la représentativité des candidats participant à la « Route vers le Bardo » n’a pas reflété fidèlement la réalité du paysage politique. Mais qu’importe, les réponses aux questions posées ce jour-là prouvent que, pour nombreux, ce n’était pas vraiment la peine de faire le déplacement. Méconnaissance totale des sujets et même des notions, aucune maîtrise des dossiers et propositions souvent farfelues et dénuées de tout fondement. Les futurs députés semblent, pour une partie d’entre eux du moins, ne pas faire la différence entre un conseil municipal et une assemblée des représentants du peuple. De nombreux futurs députés estiment que ça ne sert à rien de connaitre des notions économiques pourtant basiques, puisqu’il leur suffit d’être « intègres et honnêtes ». Comme si toutes les personnes intègres et honnêtes devaient prétendre à devenir députés. Comme si l’honnêteté était devenue une denrée tellement rare qu’elle permet – à elle seule – de vous ouvrir les portes du parlement.

Tout ça pour ça.

 

Indépendamment des débats qui, pour les législatives, n’intéressent pas grand monde, les candidats qui siègeront au parlement dans quelques semaines ne seront certes pas ceux qui répondront mieux aux questions. Qu’importe ce que les futurs députés pensent de l’accord sur l’Aleca, qu’importe qu’ils sachent ce qu’est la bonne gouvernance ou une balance commerciale. Pourvu qu’ils soient « intègres » et « honnêtes », n’arrêtent-ils pas de clamer. C’est le plus important, au diable les compétences devenues désuètes face à des discours à s’arracher les cheveux de populisme. Intègres et honnêtes, le sont-ils vraiment ?

La configuration du prochain parlement est à donner des sueurs froides et des cauchemars aux plus avertis des observateurs politiques. A l’heure actuelle, les anarchistes et autres populistes auront la part du lion. Ou du moins une partie beaucoup trop importante vu ce qu’ils comptent faire de leurs postes de députés. Tous ne sont certes pas blancs comme neige. Tous ne sont pas des citoyens intègres remplis de bonnes intentions et de projets nobles pour le pays.

Ces mêmes personnes qui siègeront au parlement sont celles qui veulent cracher sur des partenariats stratégiques que le pays a sué pour conclure depuis des années. Ce sont ceux qui veulent faire de l’économie en se basant uniquement sur « la volonté populaire » et non sur l’avis des experts. Ce sont ceux qui font des promesses abracadabrantesques pour promettre monts et merveilles à des citoyens divisés. Ce sont ceux qui adoptent des discours de vengeance et de division.

 

Ce sont aussi ces anarchistes qui ne savent pas ce qu’ils font concrètement, mais qui veulent tout simplement prouver que le système, tel qu’on l’a connu, a échoué et que eux, ils peuvent faire mieux. Mieux comment ? On l’ignore. Eux aussi l’ignorent d’ailleurs, et c’est bien là le problème…

 

Par Synda Tajine
01/10/2019 | 18:59
3 min
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Commentaires (4)

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DIEHK
| 05-10-2019 09:39
Ah! Ya Synda Tajine,
Si (avec des si les Terroristes seront plus démocrates que les Laïcs) et,
Les progressistes TOTALITAIRES et
Ghannouchi le Mahatma Ghandi!!!
Le gros gros gros problème de la Tunisie ya sita Hanem houaa : La Civilisation sans pensée rétrograde ou violence verbale ou les LPR..
Ya sita Hanem , philosophiquement j'aime vous lire du haut des mes 78 bougies car je suis 1 scientifique polémiste et j'admire et je découvre comment vous arrivez à vous faire comprendre même par 1 terroriste de chez votre calife!!!
Vous avez l'art et la manière d'amener vos lecteurs vers les potences du Tartour installées sur l'Ae HB .
Je me delecte rien à penser qu'un inculte qui se fait guider par 1 frêle demoiselle à l'imagination fertile mieux que les barbus qui dirigent son pays.
Fini les compliments et on rentre dans le dur, j'aimerai qu'un jour prochain:Vous nous donnez votre avis sur la "République des juges qui ont pris le pouvoir en Tunisie pour qui vous savez!!"
Une fois ma curiosité satisfaite, je publierai mon CV sur ce site bien que j'ai déjà eu des discussions sur le sujet avec DHEJ en 2012 et j'ai expliqué qui suis-je!!!
J'ai une autre condition que le Zaouali que je suis soit le 1er parti des législatives et gagne la Présidentielle et vu que j'aime la dictature des autres, comme ça les Zaoualis auront leur Double Dictature avec un Président qui cumule l'autre de Président du conseil et 1 grande coalition de Zaouali?
Et pour ne rien vous cacher et pour compléter votre article qui pose toutes ces questions existentialistes, je ne vois pas pourquoi le Zaouali n'aura pas sa dictature pour le bien "Unisue" des Zaoualis en reprenant ce qui leur a été volé par des commerçants de toute la chose religieuse (excusez cette définition, j'ai adopté la philosophie bouddhiste à 30 ans et la physique quantique à la même période donc je dis comme les vrais anarchistes "Ni dieu Ni maître"
Pourquoi, parce qu'une petite république des juges ISLAMISTES n'aura jamais un avenir et elle est faire pour juste 500000 terroristes qui pensent qu'ils vont diriger un pays "ingouvernable" comme Bagla Liha.
J'attends cotre prochain article que j'espère répondra à mes espérances d'1 fou conscient de sa folie contrairement à 14 millions d'incultes qui n'ont rien compris à une Mérdolution faites par des fous aliénés qui n'ont dans la tête qu'i kg de pois chiche à la place de cervelle!!
L'Entourloupe est 1 art, le pratiquer c'est 1 autre histoire!!!
Bien à vous
A suivre et WW la Tunisie

zamharir
| 02-10-2019 09:31
Il faut bien réfléchir à ce phénomène, induit par une mondialisation triomphante, débridée, qui fait que dans beaucoup de pays, y compris des pays occidentaux riches, ayant un long commerce avec la démocratie, pas seulement en Tunisie, la morale et l'éthique dominent désormais le discours politique. La financiarisation de l'économie a tout corrompu. On est de nouveau dans une sorte de moyen-âge économique qui marque une régression de la démocratie au profit des censitaires de tout poil. La corruption joue essentiellement en faveur du Nord. C'est son moyen de recycler le "prix" devenu exorbitant du pétrole. Les oligarchies du Sud n'en recueillent que de misérables miettes. Espérons que la prochaine Assemblée tunisienne, ainsi que la Présidence de la République, seront à la fois préoccupés par l'impératif moral, qui s'il est converti concrètement devient un facteur de croissance, et sauront s'entourer d'experts capables de les orienter vers des solutions économiques efficientes. La transition que vit la Tunisie n'en sera que plus exaltante.

Mamout
| 01-10-2019 23:24
Bien dit Madame. Malheureusement, notre pays est aujourd'hui au bord du précipice. Le 6 octobre, on va y plonger la tête devant pour nous trouver dans l'abîme le soir du 13 octobre.

Le spectacle qu'offre au monde et à notre jeunesse la démocratieTunisienne version 2019 est kafkaïen. La majorité silencieuse (ou passive) de nos compatriotes est aujourd'hui tétanisée, terrorisée. Nombreux sont ceux qui cherchent, la mort dans l'âme, à partir sous des cieux plus cléments.

Il s'avère que ces élections, après un mandat présidentiel stérile, une législature calamiteuse et étouffante et un bilan gouvernemental désastreux, en plus de l'absence de toute alternative crédible au chaos et à la pourriture qui reignent depuis l'élection de l'ANP, ne sont rien d'autre que l'expression de l'écoeurement et du dégoût des Tunisiens de la chose politique et de l'exercice du pouvoir qui s'est offert à eux par ceux qui prétendent "craindre Dieu tout puissant" et leurs acolytes.

Les choix qui leurs sont imposés par un système politique anachronique et pervert se limitent à la peste ou le choléra, à une mort à petit feu ou un hara-kiri. Ils ont choisi hara-kiri (dans le déshonneur et avec un grand sentiment d'amertume, de vengeance et d'irresponsabilité).

C'est pourquoi Nous passerons dans quelques jours d'une ère d'impuissance et de désordre à une ère d'autodestruction et de délabrement.

La République est en danger, l'état est menacée et l'avenir est compromis. Merci à BCE, Ghannouchi, Chahed, Nidaa, Nahdha et tous les autres..Merci aux membres de l'ANP qui ont mené "à bon port" cette législature, merci à la gauche tunisienne qui n'a épargné aucun éffort pour répondre aux attentes et aux aspirations des Tunisiens pour leur offrir un peu d'espérance et merci à tous ces Tunisiens qui ont usé de leur liberté de vote, sous prétexte de colère et de dégoût, pour mettre en péril la stabilité et les aquis (déjà fragiles) de la Nation..et tout son avenir.

A4
| 01-10-2019 21:32
Une révolution ne peut être que culturelle, ce qui n'est pas à la portée des ignares !!!