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Le mouton, un véritable sacrifice !
20/08/2018 | 19:59
4 min
Le mouton, un véritable sacrifice !

 

A quelques jours de l’Aïd Al Idha, une grande partie des foyers tunisiens a vécu au rythme des débats concernant le prix des moutons. Un sujet qui revient chaque année suscitant la grogne du citoyen quant à la flambée des prix.

 

Des prix exorbitants, hors de la portée du simple citoyen, voilà le constat général d’un large pan de la société. La fourchette des prix se situant entre 500 DT et 700 DT, acquérir un mouton devient presque impossible pour plusieurs familles qui s’apprêtent à accueillir la rentrée scolaire avec toutes les dépenses qu’elle engendre.

 

Cela ne semble pas être la réalité exprimée par le ministère de l’Agriculture. En effet, le ministre, Samir Taïeb, affirme qu’on peut avoir son mouton à partir de 250 DT uniquement ! Une déclaration qui a suscité aussi bien l’indignation que les moqueries des citoyens, considérant que le ministre est complètement déconnecté de la réalité du marché. A vrai dire, M. Taïeb parlait des points de vente créés par l’Etat à l’occasion de l’Aïd Al Idha où le prix du Kg est fixé.

D’ailleurs, il a indiqué que près de 136 points de ventes autorisés existent à travers tout le territoire tunisien. Un dispositif garantissant pour les acheteurs un prix acceptable, des moutons contrôlés par des vétérinaires et évitant tout risque d’arnaque. Il a précisé, en outre, que 1.390.000 têtes de mouton étaient disponibles cette année alors que les besoins ne dépassent pas les 900.000 têtes, tout en soulignant que le gouvernement n’a pas importé de moutons cette année.

 

Or, les acquéreurs ne semblent pas être encouragés par toutes ces mesures et ces garanties préférant se rendre dans les points de ventes anarchiques (Rahba), où ils peuvent choisir leurs moutons à vue d’œil malgré les prix élevés appliqués par les intermédiaires. Leur prétexte, ils ont peur de se faire duper dans les points de vente autorisés, certains indiquent même qu’on fait avaler de l’eau salée aux moutons pour augmenter leur poids, et par conséquent, leur prix.

 

Les intermédiaires, quant à eux, expliquent la flambée des prix par les coûts d’achat auprès des agriculteurs. Un argument qui peut être valable, mais difficilement vérifiable. D’autant plus que les agricultures se plaignent de la hausse des prix du fourrage et d’un manque au niveau des pâturages dû, principalement, à la rareté des pluies au cours de cette saison.

 

Toujours est-il, le prix n’est pas la seule préoccupation du Tunisien. La donnée environnementale est devenue un facteur primordial, dans la mesure où les saletés et les ordures accumulées les jours de l’Aïd constituent une gêne incontestable pour les habitants des villes et des quartiers.

Dans ce contexte, une grande partie de la pollution durant les jours de l’Aïd est causée par les tas de peaux entassés dans chaque coin de rue. Insectes, odeurs nauséabondes sont le résultat imminent de ces déchets. Du coup, la Tunisie a envisagé un plan pour s’en débarrasser à travers le lancement d’un programme de collecte et de transformation de ces peaux en vue de les exporter.

Ainsi, une campagne de collecte de peaux de moutons sera organisée dans les gouvernorats du Grand Tunis durant les deux jours de l’Aïd, à savoir les 21 et 22 août.

Les municipalités concernées ont annoncé la mise à disposition de 83 points de collecte, outre l’ouverture des abattoirs pour la sélection des peaux de moutons. Une campagne de sensibilisation sera, donc, lancée à ce sujet.

D’ailleurs, le directeur général du Centre du cuir et de la chaussure, Nabil Ben Béchir a indiqué dans une déclaration aux médias : « Estimées à 1,2 million de pièces et dont la valeur pourrait atteindre les 15 millions de dinars après valorisation, les peaux constituent une richesse nationale, alors que seulement 10% sont exploitées jusqu’à présent. La peau d’un seul mouton, de qualité moyenne, permet de fabriquer deux sacs ou deux chaussures ».

Quant au ministre de l’Industrie et des PME, Slim Feriani, il a souligné la nécessité de collecter et de valoriser les peaux de moutons jetées dans la nature pendant la période de l’Aïd en vue de les transformer, puis de les exporter.

 

En tout état de cause, l’Aïd Al Idha demeure une des fêtes religieuses les plus célébrées en Tunisie. Célébrée, à la fois dans la ferveur et le recueillement, puisqu’elle coïncide avec l’accomplissement du cinquième pilier de l’Islam, en l’occurrence le pèlerinage de la Mecque, et la bonne humeur au vu de l’ambiance des mechouis et des festins.

Mais il n’en demeure pas moins que cet Aïd constitue une aubaine pour certains qui font des affaires et ramassent quelques dizaines de milliers de dinars. Il s’agit aussi d’une occasion de plus pour grever le budget des citoyens après les dépenses estivales et avant celles à prévoir pour la rentrée scolaire et son lot de fournitures qui nécessitent quelques centaines de dinars supplémentaires par enfant scolarisé.

 

Sarra HLAOUI

20/08/2018 | 19:59
4 min
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Commentaires (11)

Commenter

ourwa
| 27-08-2018 02:19
Et puisque vous parlez d'ignorance, je vais vous mettre une louche à la votre:
Vous affirmez qu'il n'y avait pas de religion il y a 5000 ans? Si ! L'ancien testament, ou la bible hébraïque, parle d'Abraham, figure centrale des 3 religions monothéistes. Il aurait vécu entre le XXe et le XVI e siècle avant Jésus C... Certains historiens avancent la date de 2800 avant JC... Mais toujours est-il que le rite du sacrifice était déjà pratiqué par les Cananéens, plus tard par les sémites , sacrifice humain, qui, à travers le culte phénicien de Carthage renvoie à l'origine de la genèse du sacrifice du mouton.. La distinction entre croyances religieuses et croyances païennes est une vraie escroquerie intellectuelle, du fait même que le terme païen est péjoratif, chargé de connotations négatives, par rapport aux 3 religions monothéistes... Or il faut remonter beaucoup plus loin, à des textes plus anciens, pour retrouver les origines textuelles de la plus anciennes des bibles, la bible hébraïque...ou l'Ancien testament. Ainsi, l'épopée de Gilgamesch, en Mésopotamie et qui remonte au XXe-XVIe siècle avant JC, sous forme de tablettes en écriture cunéiforme, retrace l'histoire du déluge, celle-là même reprise par la bible et plus tard par le coran... Concernant le sacrifice du mouton, les textes monothéistes, bible et coran, signalant implicitement l'origine du sacrifice humain, optent comme seule source légitime et monothéiste le sacrifice du mouton par Abraham. Or il serait plus honnête de parler, non pas de croyances païennes d'un côté et de croyances religieuses, mais de religions polythéistes et de religions monothéistes... Les premières attestent de leur existence depuis près de 20 siècles. Ainsi, l'histoire des religions est une longue histoire d'accumulations, d'emprunts, de remaniements ...pour les besoins de la cause... Et l'slam, plutôt le coran, en est un bel exemple. Quand on y lit la partie "historique" ( l'histoire de la Genèse, celle d'adam, eve, le péché originel, le déluge, abrahame, moïse, le récit de tous le prophètes bibliques, salomon, david, joseph etc...on se croit entrain de lire l'ancien testament...et l'on ne doit pas s'étonner quand certains chercheurs contemporains avancent l'hypothèse que le coran a été écrit, du moins sa partie "historique", par un rabbin au début du VIIe siècle ap. JC.. Que vaut donc, sur le plan religieux, le sacrifice du mouton? Il est devenu un rite sacré de la religion musulmane, sans en être un pilier...Il renvoie, sans conteste, au sacrifice d'abraham. Le théologiens et les croyants ne vont pas au delà...et il serait illusoire de vouloir les renvoyer plus loin, 20 siècles en arrière, au temps d'un panthéon composé de dieux multiples et barbares...Pour les Juifs, le sacrifice commémore la nouvelle année juive, et remonte à l'exode et à la traversée de la mer rouge, il visait à protéger de la mort les nouveaux-nés juifs. Pour les chrétiens, à Pâques, il commémore la résurrection du christ. Ainsi, dans les trois religions, ce rituel conjure la mort des enfants ( y compris J.C, fils de dieu...), magnifie le dieu unique et sauveur , qui ressuscite... L'histoire humaine, ainsi, dépasse de loin l'histoire des religions. La première se veut objective, n'a de règles que scientifiques, la seconde s'appuie sur des croyances, sur des dogmes, établit des bornes historiques et intellectuelles, muselle la recherche et les connaissances... La recherche scientifique et historique n'a de choix que celui de raisonner, les croyances religieuses , par contre, résonnent. Trois tambours qui battent et se battent depuis plus de 4 mille ans. C'est triste et grotesque à la fois...

jeannedorleans
| 25-08-2018 21:06
c'est vous l'ignorant, car c'était bien un rite païen, vu que l'histoire remonte a plus que 5000 ans et il n'y avait pas encore des religions. Les juifs pratiquaient et pratiquent jusque'a nos jours le sacrifice d'animeaux.

https://romainhubaut.wordpress.com/2015/09/28/labattage-rituel-juifs-et-musulmans-entre-ressemblances-et-divergences/

hourcq
| 24-08-2018 11:48
...mais qui s'appuie sur un récit de l'Ancien Testament de la Bible oui.. Car il s'agit de commémorer le sacrifice d'Ismaïl (pour les musulmans) ou d'Isaac (pour les juifs) remplacés au dernier moment par un bélier sur ordre de Dieu qui a voulu tester la foi d'Abraham (ou Ibrahim).père de ces enfants. Ce sacrifice a été ritualisé par les musulmans mais pas par les juifs. Ceci dit les sacrifices d'animaux étaient courants parmi les peuples de l'Antiquité pour plaire aux multiples dieux qu'ils adoraient.

ourwa
| 23-08-2018 13:53
Non, HatemC, ce n'est pas "une erreur" de votre part :
1- Ici vous exprimez admirablement le fond de votre pensée: ce sacrifice du mouton ne serait autre qu'un "rite judaîque", un rite juif,quoi... Salauds de juifs! Tout le mal sur terre provient d'eux, n'est-ce pas? Tiens donc, on pensait que la cause des malheurs du monde sont les Arabes, comme vous le dites si souvent. Mais quels Arabes, ceux du Moyen Orient? ceux du Maghreb? On ne sait trop, car vos discours sur cette distinction sont ambigus, contradictoires, même...
2- Vous vous "reprenez", en disant :"
" Rite païen... Je pense à une chose et j'écris autre chose... HC" '?a s'appelle un lapsus; votre inconscient pourri, qui contrôle si fort votre pensée, vous fait écrire ce que vous pensez réellement. Vous ne pensez pas que ce serait "un rite paÏen", mais bien un rite juif. Cela n'étonne guère de votre part, car, étant un raciste notoire, anti Arabes, comment ne seriez-vous pas antisémite, raciste anti anti Juifs? Du moment que les premiers et les seconds n'ont pas de sang berbère dans les tuyaux, comme vous, ils sont à jeter aux orties! n'est-ce pas HatemC ? Vous faites semblant d'exécrer les arabo-musulmans maghrébins, vous le musulman, mais vous béez d'admiration pour le III ème Reich...Proposeriez-vous, ainsi, un second pogrom à l'usage des Juifs et des Arabes/Arabo-musulmans, comme l'a fait Hitler pour les Juifs? Vous êtes un raciste notoire multi cartes, HatemC...

HatemC
| 21-08-2018 16:49
Rite païen... Je pense à une chose et j'écris autre chose... HC

l'étrangère
| 21-08-2018 12:26
Abraham ou Ibrahim est l'ancêtre de toutes les religions monotheistes et il était juive. Pour les musulman il n'était ni chretien ni juive mais un prophète de dieu. Son histoire se trouve dans le vieux testament, reprit par des vieilles ecritures juives.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Abraham

puis une explication; labattage rituel juifs et musulmans, entre ressemblances et divergences

https://romainhubaut.wordpress.com/2015/09/28/labattage-rituel-juifs-et-musulmans-entre-ressemblances-et-divergences/

Farouk
| 21-08-2018 06:49
Rite judaique ?
Je ne comprends pas cette conclusion, je cotoie tout le long de l'annee des juifs, et je n'ai jamais vu de leur part la maltraitance d'animaux .
Tes conclusions sont racistes.

why
| 21-08-2018 00:26
Des fois je me demande si le mouton n'est pas en fin de compte une sorte d'auto-représentation de ce troupeau de moutons tunisiens.
Je me plais à rêver qu'un jour, un mouvement anti-moutons, une vague de fond, un boycott généralisé, aidé par FB pour laisser les moutons à leurs affaires.
Pourquoi faut-il un mouton ? Pourquoi se gaver de viande tout en se ruinant ?
N'y a-t-il pas d'autres manières de célébrer ?
Personnellement, toute cette abondance de viande m'écoeure. Les Tunisiens sont les vrais moutons, prisonnier d'un carcan vide de spiritualité. Et ne venez pas me dire que le mouton rappelle le fameux épisode. Car, le Tunisien lambda qui attaque sa 5ème brochette est loin de toute considération mystiquo-pieuse...
Vive les moutons et à l'année prochaine pour de nouveaux sacrifices inutiles. Au même moment, d'autres parlent d'Intelligence artificielle, machine learning, 3D printing, dark matter, missions vers Mars... Et nous, on est aux mains d'explications fanatiques qui interdisent toute pensée critique...

Fehri
| 20-08-2018 23:59
Pourquoi un mouton chaque année? Ou est indiqué qu'on doit sacrifier un mouton? Sacrifiez 2 ou 3 lapins ou tant que vous voulez serait mieux pour la santé surtout qu'en Tunisie l'y a plus qu'un million de personnes atteintes de diabète type 2, et presque 500 mille de près diabète. La viande du menton spécialement la variété Gharbia ils ont toute leur gresse sur le dos. Ils n'ont pas de « lia ».

Ali Baba au Rhum
| 20-08-2018 21:57
Sarra Hlioui ; mais oui ! les gens n'auront pas de quoi financer la rentrée scolaire de leurs enfants? ce n'est pas la faute de la libéralisation de l'enseignement , de l'inflation, de la crise, mais du mouton , facturé 500 dinars pièce ( par qui ? ) dont les industriels de laine et de cuir pourront se frotter les mains, ils auront enfin cette année, les peaux ... gratis. Pourtant il y aurait déjà suffisamment à redire sur le caractère barbare et la saleté des tunisiens . Mais il faut bien disculper ce gouvernement, de tout péché, n'est ce pas ? et finalement, c'est encore au public, particulièrement aux retraités, qu'on plantera les cornes , cette année encore... tout ceci est dégoûtant !