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Tribunes
Le Mea-culpa d'Ennahdha
22/05/2016 | 10:30
3 min
Le Mea-culpa d'Ennahdha

 

*Par Karim Baklouti Barketallah

 

Ennahdha est en train de tenter de nous montrer qu'il a changé et qu'il passe d'un parti réputé violent, à un parti politique dont le but est de participer à la gouvernance du pays.
Soit.


Ennahdha n'est certes pas responsable de tous les maux de la Tunisie mais en 2 ans de gouvernance, il a commis d'énormes désastres. Et pourtant, on doit avancer.


Nous ne pouvons toutefois avancer, sans faire de bilan et le bilan d’Ennahdha est celui-ci:


- Il a empêché la justice transitionnelle de se faire, lui préférant la justice transactionnelle, privant ainsi le pays de milliers de fonctionnaires et des centaines de chefs d'entreprises, qu'il maniait à sa guise en dehors des circuits officiels.


- A mis à genoux une administration déjà fragile, par des embauches massives sans lien aucun avec les compétences par rapport aux postes.


- A démantelé le ministère de l'Intérieur, lui ôtant ses principaux cadres et en y installant des gens qui lui sont fidèles allant jusqu'à mettre en place une police parallèle.


- A permis aux salafistes de vivre tranquillement dans le pays, de faire leurs messes en pleines rues et d'y installer leurs tentes pour recruter les jeunes qui sont allés combattre en Syrie et ailleurs.


- A permis aux terroristes de s'entraîner sur les hauteurs du pays (cholestérol) allant jusqu'à ordonner aux agents de l'ordre de ne pas tirer sans en avoir reçu l'ordre.


- A permis a Abou Iyadh de quitter tranquillement le territoire.


- A permis à ses associations de ramener les prédicateurs les plus extrémistes qui ont propagé la culture de la haine dans les mosquées.


- A été permissif avec les allées et venues avec la Libye favorisant ainsi les caches d'armes que nous découvrons ici et là.


- A fait en sorte que les mosquées deviennent des lieux de propagande en dehors du contrôle de l'Etat.


- N'a pas permis à la justice d'avancer correctement dans les procès de Chokri Belaid et de Mohamed Brahmi.


- A favorisé le départ de milliers de jeunes vers les zones de conflit. Souvenez-vous de la déclaration de Laârayedh quand on lui a demandé pourquoi il n'empêchait pas ces jeunes de partir : "chacun est libre de circuler"disait-il.


- A mis à genoux l'économie du pays par l'incompétence de ses ministres et ceux de ses partenaires de l'époque (CPR et Ettakatol) et par des "compensations" et des "régularisations de situations administratives de ses bases" par milliers...


Quand ils ont perdu les élections, celui qui prenait le pouvoir avait deux choix:


- Leur faire leurs procès
- Les associer a la vie du pays afin qu'ils comprennent que ce pays peut contenir tout le monde et qu'ils se devaient de cesser de continuer à vivre dans la terreur. N'ayant pas en tous les cas d'autres choix que d'essayer de les changer et éviter la confrontation qui aurait été bien nuisible au pays eu égard a leurs "avancées" sur le terrain.


A partir de là et étant donné que les choix sont faits et étant donné qu'Ennahdha veut devenir ce parti qui dissocie (hypocritement) le religieux, du politique, et afin d'essayer de se réconcilier avec une bonne partie de la population tunisienne, le parti doit avouer certaines de ses erreurs même en les imputant sur l'inexpérience.


On ne peut nier que Rached Ghanouchi a su avec BCE éviter au pays de s'ensanglanter, comme on ne peut nier sa capacité d'adaptation aux situations nouvelles.
Mais comme pour les crimes commis par les régimes qui ont précédé le 14-Janvier, on ne peut avancer sans faire une évaluation de ce qui s'est passé, en tirer les meilleures conclusions et ainsi avancer sur des bases autrement saines et surtout claires.

22/05/2016 | 10:30
3 min
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Commentaires (33)

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tounsia2
| 25-05-2016 23:52
Bonsoir,
J'ai lu avec intérêt les articles que vous avez publié sur le blog auquel vous m'avez renvoyé et je vous en félicite; Par ailleurs, je vous remercie pour l'intérêt que vous portez à mes modestes contributions et je regrette de vous dire que je ne pourrai pas m'exprimer sur d'autres sites vu que mon emploi du temps est très chargé, d'ailleurs j'ai de plus en plus de difficultés à trouver un moment pour poster un commentaire, mais ce qui est sûr, c'est que je continuerai à vous lire avec plaisir. . .

Cordialement

S.citoyen
| 25-05-2016 20:12
regardez les chaines égyptiens et les débats qui se font autour de l'islam et ce que enseigne al azhar aux élèves et aux étudiants , et vous découvrez que les tunisiens n'ont pas eux des journalistes courageux comme Tony Khalifa ou Amrou Adib pour dévoiler le tabou de l'islam

Nahor
| 23-05-2016 19:48
Je prends note des extraits de presse et j'en vous remercie, je compte de le citer dans mes publications. Dans ma précédente intervention, il y a des mots qui ont été (avec surprise) censurés, il s'agit du qualificatif de terroriste.

Pourtant j'ai déjà publié de commentaires en précédence sur ce même magazine en ligne, montrant que par une simple recherche sur Google le nome de Rached Ghannouchi apparaît de milliers de fois associé à celui de "terrorisme", "terroriste". Son passé terroriste est cité par le Wikipédia, voix "Rached Ghannouchi".

Le blogueur algérien Hannabal Genseric le qualifie avec sarcasme de "terroriste gentil", genre d'acteur qui plait aux services secrets occidentaux qui l'ont adopté, en premier lieu l'actuel CIA sous le converti islamiste John Brennan...

Je crois que la respectable rédaction de Business-News a le tort de vouloir nous faire avaler le mensonge de "reconversion" démocratique (sans aucun mea-culpa, vous avez bien dit) de ce khomeiniste compulsionnel qui n'hésitera pas à passer à la dernière phase de sa stratégie...

Des articles confortent mes analyses, en particulier concernant l'Airbus Egypt-Air récemment précipité, où des "mains" sont impliquées au delà de tout accident purement technique :

"EXCLU : la guerre secrète de la CIA en Syrie est 'désastreuse' (Mark Rossini, ex-FBI)"

https://blogs.mediapart.fr/maxime-chaix/blog/220516/exclu-la-guerre-secrete-de-la-cia-en-syrie-est-desastreuse-mark-rossini-ex-fbi

https://fr.sputniknews.com/international/201605221025195718-a320-crash-egyptair/

Extraits :

-- Une inscription menaçante a été inscrite sur le fuselage de l'avion A320 appartenant à la compagnie EgyptAir qui s'est abîmé jeudi au large d'une île grecque, lit-on dans le New York Times.

Selon le journal, l'inscription en arabe disait: "Nous abattrons cet avion". Elle a été gravée il y a deux ans à peu près par des employés de l'aéroport international du Caire soutenant l'organisation Frères musulmans reconnue comme terroriste par plusieurs pays du monde. --

Organisation à laquelle Ennahdha a largement participé, quoiqu'en disent le "gourou" et son gendre Rafik Bouchleka, en camouflant la réalité...

"Tounsia2", si vous avez un penchant pour le journalisme, essayez de me contacter par le blog d'un ami (commentaire) qui me communiquera en suite votre mail:

http://letteresullacqua.blogspot.com/2016_03_01_archive.html

henda
| 23-05-2016 11:40
Ennahdha n'est pas responsable de toute la mauvaise situation que la Tunisie a rencontrer jusqu'à maintenant. On ne peut nier que Rached Ghanouchi a su avec BCE éviter au pays de s'ensanglanter, comme on ne peut nier sa capacité d'adaptation aux situations nouvelle et critique. nahdha bouge et essai toujours de fair le mieux pour rendre la Tunisie meilleur.et quand on dit que ghanouchi A mis à genoux une administration déjà fragile, par des embauches massives sans lien aucun avec les compétences par rapport aux postes je trouve sa injuste parce que ghanouchi à l'époque où il était dans le gouvernement il a donné beaucoup de chance au jeune et au chômeur afin de trouver un travail au contraire de l'époque de ben ali ou les jeunes avait du mal à trouver un job parce que ils n'on
pas laktefff.la tunisie et la terre de tous les tunisiens qui aime notre tunisie et pour moi ghanouchi a toujours condamner les actes de terrorisme et les actes des salafist exmiste qui ne représente pas le partie de ghanouchi sous prétexte c'est un parti islamiste il faut enlever ce genre de pensée négative que islam = terrorisme il a toujours dit que je suis contre ceux qui font du mal à notre cher pays.et en ce qui concerne la Lybie c'est un passage très important pour l'économie du pays ce passage de marchandise fait vivre pleins de famille tunisienne dans tout le pays c'est un gagne peins pour plein de tunisien et on trouve divers produit et marchandise et je pense qu'il n'a jamais favorisé les caches d'armes que nous découvrons ici et là il est contre sa et je pense que sa c'est une défaillance de tout un système et que l'état tunisienne essai toujours de stopper et d'interdire ce genre de dépassement qui peux nuire à notre pays et que ghanouchi a toujours été contre le trafic d'arme et tout ce qui va avec.

Hassan Benami
| 23-05-2016 11:35
Depuis quand le journalisme part de réputation pour écrire des articles ? Je pense que le contexte actuel nous oblige à juger non pas les intentions, non pas la supposée réputation mais plutôt les actions. Le Parti d'Ennahdha a montré à mainte reprise qu'il accepte naturellement le jeu démocratique et s'y soumet volontiers. Les arguments avancés n'ont aucune force argumentative puisqu'elle prend des affirmations hasardeuses et les transforme en fait établi sans prendre en considération la réalité du terrain. On peut émettre des réserves sur la manière dont le parti à gouverner durant son règne, mais il est un tout à fait impertinent d'avancer des arguments qui ne tiennent leur véracité que d'une culture populaire souillée par une hostilité viscérale envers ce parti.
Concernant les faits, et bien qu'il soit difficile d'argumenter dans le cadre d'un article aussi vide d'arguments tangibles, Ennahdha se reproche mais ne regrette pas. Elle a honoré son mandat en respectant la démocratie naissante. Elle a joué le jeu démocratique, a défendu les intérêts de ses électeurs et a fait ce qu'elle a jugé bon pour son pays. A titre d'exemple, le démantèlement du ministère de l'intérieur était jugé important par les dirigeants nahdaouis afin marquer une rupture avec l'ancien régime. Je vous laisse la discrétion de confirmer ou d'infirmer le fait selon lequel le ministère de l'intérieur n'est sous le contrôle d'aucune institution étatique si ce n'est la sienne. Il était essentiel, dans le souci d'avoir un Etat fort et stable, de contrôler toutes les institutions de l'Etat, d'autant plus que celui-ci en particulier n'est pas des moindres. On a alors jugé important de restructurer un ministère nécessaire au contrôle du territoire tunisien.
Les franges salafistes de la société tunisienne est composé 'rien de bien intelligent- de tunisiens dont la civilité est aussi importante que celle de n'importe quel autre tunisien. Cependant, cette frange a besoin d'encadrement plus que les autres. La philosophie du parti est de fédérer, non pas de diviser ni de renforcer les écarts entre les citoyens. Ainsi, « a permis aux salafistes de vivres tranquillement » est en réalité une mauvaise interprétation de ce que le parti d'Ennahdha a essayé de faire. En démocratie, le dialogue prime sur la violence. Il a fallu intégrer ces soit-dits salafiste au projet national et les associer à la société tunisienne dans son ensemble. Il a fallu leur faire sentir qu'ils sont tout aussi tunisiens que n'importe qui d'autre. Il a fallu les encadrer. Leur exclusion n'allait très certainement pas les pousser à se dé-radicaliser, bien au contraire.

tounsia2
| 23-05-2016 11:26
Bonjour,
Ci-joint, le lien (en PS) de l'article où des criminels sont élevés au rang de martyrs par le parti islamiste Nahda, ce qui prouve que ce parti n'a pas fait son méa culpa et explique pourquoi il continue à cautionner/adopter la violence et la terreur comme moyens d'expressions et de lutte.

Titre et extrait de l'article

Attentats de Sousse-Monastir en 1987 : Les auteurs boudegga et Dkhil, Martyrs d'Ennahda

« . . . parmi les auteurs de ces attentats, deux membres de la Tendance Islamique (MIT), Mehrez Boudegga et Boulbaba Dekhil (exécutés le 8 octobre 1987), ont été élevés au rang de martyrs par Ennahdha et figurent en bonne place dans la liste de ceux qui sont morts pour la cause du parti . . .»

PS

http://www.webdo.tn/2015/06/27/attentats-de-sousse-monastir-en-1987-les-auteurs-boudegga-et-dekhil-martyrs-dennahdha/

Bonne lecture

Hatem jemaa
| 23-05-2016 11:07
" Quand ils ont perdu les élections ceux qui prenaient le pouvoir avaient deux choix...." Non Monsieur il n y avait qu'un seul RESPECTER la volonté du PEUPLE qui a refusé le projet d'ENNAHDHA à plus de 70% en votant pours les "autres" . Pour ce qui du choix de "leur faire des proces". Quand on est REPUBLICAIN on respecte la justice même si on a le devoir de l'actionner chaque fois qu'il y a soupçon de violation des lois. Leur faire des procès n'est pas un choix c'est un decision de justice qu'on se doit de respecter.
Malgré l'audience et l'adhesion dont bénéficie Ennahdha ( savamment amplifiés par une stratégie de communication ) ce mouvement n'arrive pas à dissiper les doutes qu'ont les tunisiens sur la nature de leur projet de société. Et tant que cette méfiance existe la relation avec ENNAHDHA ne peut être conçue que dans la CULTURE REPUBLICAINE. Malheureusement encore déficitaire à cause des calculs politiciens principalement.....

el manchou
| 23-05-2016 10:48
El 7ahjra et'dhoub wen'nahdha mé et'toub !

rzouga
| 23-05-2016 09:05
D'accord le rappel des faits est toujours utile mais inutile pour les écervelés qui sont nombreux. La nahdha est très forte dans le camouflage, elle sait se faire oublier et faire oublier ses manigances;en plus qu'elle est la différence entre la nahdha avant et après son congrès? rien du tout si non ils permettent désormais à ghannouchi d'occuper le poste de PM entre autre ce qui permettra d'appliquer son programme dont il nous a montré des bribes du temps de la défunte toika.
Enfin nahdha bouge, combine...etc et les autres en face qu'est ce qu'ils font?? le moins ce qu'on peut dire c'est la débandade en laissant le champ libre aux chars nahdhaoui de défoncer ce qui reste!

Léon
| 23-05-2016 07:14
À quoi sert d'énumérer l'une après l'autre les erreurs de Ennahdha que tout le monde connait et que même Ennahdha reconnait implicitement. En effet, cette dernière le reconnait à un point tel qu'elle adopte une nouvelle stratégie qui coupe court avec son principe de base: Le côté religieux.
L'analyse est de dire que ce changement stratégique a pour objet de faire d'une pierre deux coups:
Le premier, un genre de pardon envers l'histoire de la Tunisie contemporaine qu'ils ont détruite. Chose à laquelle je n'ai cessé de faire appel lorsque les Ghannouchi, Marzougui et toute la clique (et peut-être vous-même) qualifiaient le 14 maudit de "vraie indépendance".
Déni d'histoire qui allait coûter aux gueux une nouvelle colonisation sous forme de "protectorat économique". Car le sang des vrais moujahidines qui avait coulé à flot devant les chars de l'occupant a été, le temps de la merdolution, considéré comme de la pisse, puisque comparé à celui des casseurs et des pions du Qatar et des états unis.
Déni d'histoire que Dieu n'a pas laissé impuni. Le sang des chouhada de la colonisation est béni eet certainement protégé par la providence. Ce sans qui vous a permis de devenir ce que vous êtes car il fut honoré par le travail et le labeur de Bourguiba et de Ben Ali.
Et pour parler de ce président, j'en reviens à votre commentaire. De quel droit pouvez-vous juger les pratiques de Ennahdha, vous qui avez bâti votre révolution sur les prétendues délits d'opinions de Ben Ali contre ces gens-là. Il savait, mieux que tout le monde, ce qu'il en adviendrait si un jour ils parvenaient au pouvoir. C'est grâce à lui et au travail de Bourguiba que Ennahdha est aujourd'hui fréquentable.
Pour comprendre cela, il faut se projeter dans une étude géostratégiques: Que sont les partis islamistes pour les stratèges et les décideurs du monde? Juste une carte à jouer le jour où les officiels d'un pays vont trop loin dans pour les occidentaux.
Ils sont chez eux, nantis et bien nourris, comme réfugiés politiques de marque, et ils les sortent quand leur pays d'origine commence à gêner. Et combien la Tunisie était devenue gênante pour les occidentaux! Il est un secret de polichinelle que les relations entre Ben Ali et vos sauveurs (Sarkozy et le congress amerloc) étaient devenues on ne peut plus tendues.
Dans un communiqué de presse tunisienne que j'avais jadis lu de mes propres yeux, les américains menaçaient de réduire de plus de moitié leur représentation diplomatique si Ben Ali les obligerait à payer une vingtaine d'années d'impayés de leur lycée au fisc tunisien. Vous oubliez aussi qu'il avait fermé l'agence de l'USAid en Tunisie. Agence ré-ouverte par les traitres actuels en grandes pompes. Mais avaient-ils le choix. C'est soit çà soit la famine imposée par le FMI.