alexametrics
vendredi 26 avril 2024
Heure de Tunis : 12:18
A la Une
Lassâad Yaâcoubi, un syndicaliste qui fait la loi !
04/03/2018 | 16:00
5 min
Lassâad Yaâcoubi, un syndicaliste qui fait la loi !

 

Comme à l’accoutumée, les problèmes dans le secteur de l’Enseignement alimentent le débat. Rassemblements de colère, grève générale, les syndicats de l’Enseignement restent fidèles à leurs méthodes. Ils vont même jusqu’à bloquer les notes des examens en refusant de les communiquer aux administrations. Retour sur une situation devenue, pour le moins, classique.

Les parents des collégiens et des lycéens n’ont toujours pas reçu les relevés de notes de leurs enfants. Il ne s’agit pas d’un problème administratif, ni d’un retard habituel. La raison est tout autre : les enseignants ont bloqué les notes. En effet, ils ont refusé de communiquer les résultats des élèves à l’administration comme forme de pression pour obtenir leurs revendications sociales, sur décision, bien évidemment de la Fédération générale de l’Enseignement secondaire, et à sa tête le secrétaire général Lassâad Yaâcoubi.

Ce blocage était prévu au départ pour le premier semestre. Or, la commission administrative de la Fédération a décidé de ne pas communiquer les notes des élèves à l’administration, aussi bien pour le premier que pour le second semestre, selon Morched Driss, secrétaire général adjoint de la Fédération. Il a, aussi, indiqué qu’une grève générale aura lieu le 28 mars 2018, dans tous les lycées et les collèges, outre l’organisation d’un rassemblement central qui aura lieu le 22 mars.

 

Quant aux raisons de ce bras de fer, Lassâad Yaâcoubi avait affirmé que les enseignants revendiquent le lancement des réformes de l'éducation et l'actualisation des primes spécifiques. Il s'est, également, opposé à l'élévation de l'âge de départ à la retraite. Des revendications légitimes, soit ! Elles ne doivent à aucun moment être un motif pour prendre en otage les élèves et les menacer d’une année blanche.

 

D’ailleurs, des parents ont décidé de poursuivre en justice le syndicaliste. Ils ont même, chargé l’avocat, Mohamed Rached El Ferry de porter plainte contre le secrétaire général de la fédération de l’enseignement secondaire, relevant de l’UGTT, Lassâad Yacoubi.
Me. Ferry a assuré dans une déclaration aux médias qu’il est en train d’achever toutes les procédures nécessaires à cet effet.

D’autre parents et élèves ont même manifesté au gouvernorat de Jendouba, pour contester les décisions de la commission administrative de la Fédération générale de l’Enseignement secondaire. Les élèves ont séché les cours et lancé des jets de pierres vers le bâtiment d’un lycée. Une colère légitime, selon eux, puisqu’ils n’ont toujours pas reçu leurs notes.

 

C’est dire que le blocage des notes des devoirs n’a pas laissé indifférent. D’ailleurs, le président de l'Instance nationale de protection des données personnelles, Chawki Gaddes s’est indigné de cet agissement considérant que cette mesure constitue une violation au droit de la propriété des données personnelles des élèves.

 

Le député Nidaa Tounes, Mohamed Ramzi Khamis, est allé encore plus loin. Il a appelé à retenir les salaires des enseignants ayant refusé de publier les notes, en réponse à la décision de la fédération générale de l’enseignement secondaire relevant de l’UGTT. Il a ainsi indiqué que l’enseignant faisait un travail « incomplet » en s’abstenant de publier les notes et que, systématiquement, il ne devrait pas toucher à la totalité de son salaire.

 

Et bien qu’il ait considéré que le refus de la publication des notes « n’honore pas le métier d’enseignant et met les parents et les élèves dans une impasse », il a, tout de même, tenu à souligner « la faiblesse de l’Etat et son incapacité à appliquer la loi ».

 

Cela dit, le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem est revenu sur ce dossier, estimant que « la grève était un droit constitutionnel qui doit être respecté mais la décision de refuser la publication des notes était injustifiée ainsi qu’illégale et aura des répercussions catastrophiques sur les élèves et les parents ». Il a, en outre, ajouté qu’il s’adressera à la fédération ainsi qu’au secrétaire général du syndicat de l’enseignement secondaire, Lassâad Yaâcoubi, indiquant que le ministère de l’Education était ouvert au dialogue et aux concertations afin de résoudre tous les différends.

 

Toujours est-il, le syndicaliste qui fait sa la loi depuis des années dans le secteur de l’Enseignement, persiste et signe malgré toutes les voix qui ont dénoncé ses agissements. D’ailleurs, pas plus tard qu’aujourd’hui, il a assuré dans une déclaration accordée à Mosaïque Fm que le blocage des notes, ainsi que la grève du 28 mars sont maintenus. « Le ministère de l’Education refuse toutes négociations sérieuses, c’est une première depuis la révolution. Il pousse le syndicat vers l’escalade. En tout cas, nous n’allons pas renoncer, et toutes les décisions de la commission administrative seront maintenues. Nous n’hésiterons pas à aller plus loin si cela s’avère nécessaire ! », a-t-il martelé jetant encore une fois la faute sur le ministère de tutelle. Pour Lassâad Yaâcoubi, tous les moyens sont bon pour parvenir à ses fins, quitte à prendre les élèves et leurs parents en otage.

 

Tout le monde s’accorde sur la gravité de la situation, d’autant plus qu’elle touche de près l’avenir de milliers d’élèves inscrits dans les établissements publics. Une intervention rapide et efficace du gouvernement semble nécessaire. D’ailleurs, le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem donnera une interview à Al Wataniya 1 ce soir pour tirer au clair cette affaire. Son destin sera –t-il semblable à son prédécesseur, Néji Jalloul, qui malgré sa cote popularité a fini par perdre la manche devant l’invincible Yaâcoubi.

 

Sarra HLAOUI

 

 

 

04/03/2018 | 16:00
5 min
Suivez-nous

Commentaires (16)

Commenter

lario
| 10-03-2018 13:08
Le ministére de l'éducation est devenu le parent pauvre du gouvernement, d'après notre Zorro ministre de l'éducation , seulement 3% est consacré à l'équipement, 97% aux salaires de son personnel , et quoi de nouveau, cette situation dure il y a une belle lurette et les gouvernements qui se changent d'une année à une autre n'ont pas eu le culot de remédier à cette désastreuse constatation, tous le ministres ont le méme discours, notre chére TUNISIE MANQUE de moyens, de budgets,elle va connaître très prochainement une banqueroute, mais malheureusement , ils n'ont pas eu le courage de les chercher ailleurs. La corruption généralisée, le banditisme qui se propage de plus en plus, les barrons qui s'enrichissent chaque minute, la mauvaise gestion des deniers publics qui est devenue notre pain quotidien , le recrutement partisan de 120000 FONCTIONNAIRES dont la majorité sans concours , sans aucune compétence et sans aucune transparence, et de maintes calamités ne peuvent avoir que des conséquences néfastes sur tous les domaines, et particulièrement à celui de l'éducation, nos jeunes sont conscients de ces carences, et ils sont en train de subir les dégâts causés par les sottises de nos décideurs politiques. MR yakoubi ne sera pas un bouc émissaire, il n'est qu'un porte parole de ses collègues , qui le soutiennent à 100%, nos dirigeants politiques doivent affronter les difficultés , les marasmes, les gros requins avec courage et acharnement et laisser nos éducateurs s'occuper de leur mission si ingrate et si noble, car l'histoire est un grand révélateur, le corps enseigant est toujours fidéle à son peuple, à son école, et à sa mission

MOMOZO
| 07-03-2018 10:47
Il est le problème et tant qu il restera il n y aura pas de solution

kastro
| 07-03-2018 09:05
Pardon ;ce monsieur n'est autre que bandit et doit être exclu du centrale syndicale pour banditisme et vagabondage

khaloucha
| 06-03-2018 12:57
A ceux qui attaquent,dénigrent et insultent Mr Yacoubi;je fais la remarque suivante;les mouvements entrepris par le syndicat des enseignants font suite aux décisions prises au sein d un comité administratif qui regroupe les représentants des enseignants dans les différentes régions du pays et de ce fait ces décisions reflètent la volonté des enseignants eux meme.Croire ou faire croire que c est Mr Yacoubi qui est l instigateur de ces mouvements relève de l ignorance et elle devient crasse quand elle apparait sous la plume d une journaliste qui doit savoir de quoi elle parle.

sassi
| 06-03-2018 11:34
des voyous au sein d'une instance qui devient une assistances aux handicapés mentaux , aux naifs et aux moutons de panurge qui croient aux bétises et àl'imbécilité d'un soit disant syndicaliste anarchiste
on a marre de ces voyous oui un voyou irresponsable

Barg-ellil
| 05-03-2018 15:02
N'importe quel imbécile soutenu par un troupeau de veaux peut faire la loi et bafouer la souveraineté d'un état paralysé.
Et dire que ces veaux sont chargé de l'éducation de nos enfants.

Tounsi faded
| 05-03-2018 14:42
Du temps de notre zaim national Bourguiba ce hors la loi aurait été broyé pour ce grave préjudice à l'égard de nos enfants.

DHEJ
| 05-03-2018 08:09
D'ailleurs, il s'en est inspiré!

tounsi
| 05-03-2018 07:12
rira bien qui rira le dernier

A4
| 04-03-2018 22:11
Donner des cornes à un âne, c'est toujours dangereux !!!
C'est ce que me disait ma grand-mère ...