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La Révolution tunisienne face aux Salafistes
20/05/2011 |
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La Révolution tunisienne face aux Salafistes
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Le danger salafiste n’est plus une simple menace, mais une réalité, malheureusement, bien palpable. Et on vient de l’apprendre à nos dépens avec l’accrochage sanglant survenu, mercredi 18 mai 2011 à Rouhia dans le gouvernorat de Siliana, faisant deux morts dans les rangs de l’Armée nationale.
Et on ne peut pas dire qu’on n’a pas été prévenus. Dans une interview accordée le 1er mai 2011 quelques heures après l’annonce de la mort d’Oussama Ben Laden, au journaliste Vincent Jauvert du Nouvel Observateur et reprise par Business News, Omar Bakri, 53 ans, un des plus radicaux du mouvement salafiste, y assure que les groupes affiliés à Al Qaïda sont bien actifs en Afrique du Nord en disant en substance : « en Tunisie, les nouveaux gouvernants ont tellement de problèmes qu’ils ne s’occupent plus de nous… Désormais, nous avons pignon sur rue, nous pouvons voyager dans tout le pays, recruter, personne ne parle de nous. Le nouveau gouvernement a même ouvert les prisons et libéré nos frères ».
La découverte de nouveaux enregistrements audio du chef d’Al Qaïda, Oussama ben Laden prouvent, aussi, que la Tunisie se trouvait dans son collimateur.

La suite des événements vient de donner raison à cet obscurantiste pur et dur. Mais il s’est trompé sur le degré de vigilance des autorités tunisiennes, plus précisément nos forces armées, notre Garde nationale et nos forces de sécurité intérieure.
Il est vrai qu’ils ont pu profiter du climat de confusion à la frontière libyenne et d’un certain climat d’instabilité à l’intérieur du pays, mais les services de sécurité du ministère de l’Intérieur veillaient au grain en multipliant les arrestations d’individus suspects et les saisies d’armes et de matériel de communication. L’apport des citoyens, appelés à être vigilants, y est également pour quelque chose.

Et c’est grâce à cette vigilance que nos forces armées ont pu s’y prendre à temps à Rouhia faisant, ainsi, avorter de probables attentats dans des zones touristiques telles que Hammamet, Nabeul et Tabarka, ce qui aurait mis à plat une saison déjà bien compromise.
Deux membres du commando ont été tués, certes, mais bien d’autres se trouveraient encore en liberté. D’où la nécessité pour tous les Tunisiens de rester sur leurs gardes. Car il ne s’agit plus d’une certaine « psychose » voulue pour faire émerger de nouveau la « fezzaâ » de la sécurité comme ont tendance à le faire répandre des responsables de petits partis politiques, aux calculs étroits.
Les menaces sont bien réelles et concrètes, l’essentiel étant de rester sur ses gardes et d’empêcher l’exécution d’éventuels attentats.

L’heure étant grave, il est impératif de mettre en exergue le tollé et le sursaut enregistrés à travers tout le pays. D’abord, chez le commun des citoyens qui sont unanimes à dénoncer cette escalade terroriste et à exprimer leur reconnaissance à l’Armée nationale et aux forces de la Garde nationale et de la sécurité intérieure, ensuite chez plusieurs formations politiques.
Et selon un récapitulatif réalisé par l’agence TAP, mercredi en fin de journée, ces réactions proviennent de même pas la moitié des partis de la place dont les sept déjà autorisés avant la Révolution, à savoir le PDP, Ettajdid, le FDTL, le PUP, l’UDU, le MDS et le PSL.
A mentionner, également, la condamnation vigoureuse exprimée par le parti Ennahdha dont le leader Rached Ghannouchi ainsi que Cheikh Abdelfattah Mourou étaient, jeudi19 ami 2011, aux premiers rangs lors des funérailles des deux militaires tombés en martyrs à Rouhia. Ils donnent ainsi un signal très clair que les Islamistes tunisiens refusent catégoriquement cet extrémisme et ce terrorisme. Même si certains militants d’Ennahdha ont exprimé, par le passé, une certaine sympathie à El Qaïda.
Il est utile aussi de mentionner que plusieurs petits partis ont diffusé, avec promptitude, des communiqués fustigeant les méfaits du terrorisme, alors que bon nombre d’autres ont brillé par leur absence ou par des réactions tardives. De là à dire qu’on fait face à de nouveaux partis en carton, il n’y a qu’un pas.
On est également en droit de s’interroger de nouveau sur l’idée de Hamma Hammami, leader du POCT, qui appelle à armer la population, ce qui dénote un manque flagrant du sens des responsabilités et de la gravité d’une telle approche qui comporte les risques d’une guerre civile.
Il n’y a qu’à imaginer ce qui serait advenu de la situation en Tunisie si les civils étaient en possession d’armes en ces derniers temps d’absence d’autorité sécuritaire ! Nous préférons ne pas y penser.

Ceci ne veut nullement dire qu’il faut se détourner des autres choses publiques de la vie nationale. Au contraire, il faut continuer à travailler et à préparer l’échéance du 24 juillet avec tout ce que cela implique comme activités des partis politiques. Il y va de la réussite du processus de la transition démocratique et, par voie de conséquence, de la Révolution tunisienne.
Faisons donc de sorte que le satanique réseau d’El Qaïda ne vole pas la Révolution tunisien qui fait la fierté de tout citoyen patriote. Une révolution que le terrorisme veut dompter et détourner de ses nobles objectifs.
20/05/2011 |
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