alexametrics
samedi 27 avril 2024
Heure de Tunis : 04:34
A la Une
La grogne des étudiants en droit
15/03/2017 | 19:59 , mis à jour à 20:16
5 min
La grogne des étudiants en droit

Les étudiants en droit de toutes les facultés de droit et de sciences juridiques du pays ont tenu ce mercredi 15 mars une grève générale à laquelle l’Union générale des étudiants de Tunisie (UGET), avait appelé la veille. Derrière ce mouvement, une colère affichée contre l’arrêté gouvernemental 345 relatif à l’organisation du concours d’accès à l’Institut Supérieur de la Magistrature (ISM). Les étudiants, en grogne contre les nouvelles dispositions de candidature qu’il comprend, menacent d’escalade et  affirment qu’ils ne flancheront pas tant que le texte de loi ne sera pas modifié.

 

Un grand nombre d’étudiants en droit et sciences juridiques des facultés du  pays ont tenu aujourd’hui, mercredi 15 mars 2017, un mouvement de protestation massif. Les cours ont été suspendus dans plusieurs facultés et les examens de contrôle continu ont été interrompus, nous affirme une source estudiantine.

Cette grève a concerné les facultés de droit et des sciences politiques de Tunis et de Sousse, la faculté de droit de Sfax, l’institut supérieur des études juridiques et politiques de Kairouan, la faculté des sciences juridiques, économiques et de gestion de Jendouba et l’institut supérieur des études juridiques de Gabès. Les étudiants se sont rassemblés aujourd’hui, devant le ministère de la Justice à Tunis, afin d’appeler à « l’annulation immédiate de l'arrêté 345 ». Dans la ville de Sfax, une manifestation a démarré devant la Faculté, en direction du siège du gouvernorat puis vers la cour d’Appel de la ville.

La veille, les étudiants en droit du campus universitaire de Tunis avaient bloqué la route X scandant des slogans hostiles au texte de loi.  « Ni peur ni terreur, la voie publique est la propriété du peuple », pouvait-on entendre. Les étudiants, très remontés, menacent de recourir à tous les moyens de pression pacifiques afin que l’arrêté soit annulé. « Nous ne flancherons pas ! »« tous contre l’arrêté 345 ! » ont d'ailleurs écrit certains protestataires sur la toile.

 

 

Le syndicat estudiantin de l’union générale des étudiants de Tunisie (UGET) avait appelé, hier, à une grève générale dans toutes les facultés de droit de la Tunisie. Un signe de protestation contre l'arrêté relatif à l’organisation du concours d’accès à l’Institut supérieur de magistrature. Un texte de loi qui porte « atteinte à la valeur du diplôme des étudiants en droit ». Les étudiants concernés l’accusent, par ailleurs, de sérieusement entraver le parcours universitaire des étudiants en droit en les poussant au chômage.

 

L’arrêté 345 publié au JORT le 9 mars 2017, relatif au concours national de la magistrature, et qui vient modifier le décret 1290 du 7 juin 1999, énonce des conditions supplémentaires d’accès à l’institut de la magistrature qui n’étaient pas appliquées auparavant. Ainsi, les étudiants en droit désireux de participer au concours doivent obligatoirement être âgés de 22 à 40 ans au maximum et être détenteurs d’un master en droit ou en sciences juridiques ou d’un diplôme d’études approfondies en sciences juridiques ou équivalent. Il n’est désormais plus possible d’accéder à ce concours via une licence ou une maîtrise en droit, chose qui était pratiquée auparavant.

C’est justement ce changement qui suscite aujourd’hui la colère des étudiants en droit. Ces derniers  estimant les dispositions « trop contraignantes ». Ainsi, d’après la circulaire en question, tout étudiant titulaire d’une licence en droit voit ses chances se rétrécir et devra, à défaut de faire un master de deux ans de plus, se décider entre le concours d'accès à la profession d’avocat et ou alors celui des huissiers notaires. Insuffisant selon certains.

 

Si le gouvernement plaide l’argument de l’amélioration de la formation et de la recherche de qualité chez les étudiants, futurs magistrats, les principaux concernés critiquent la manière même avec laquelle cette loi a été décidée. En effet, les étudiants se sont dits « surpris » de voir une telle loi « parachutée par le gouvernement », alors qu’elle devrait, selon les protestataires, « faire partie des projets de lois organiques devant être soumises au vote des députés du Parlement ».       

Le conseil scientifique de la Faculté des Sciences juridiques de Sousse a publié aujourd’hui un communiqué de protestation contre « la mise à l’écart des conseils scientifiques des facultés concernées, avant qu’une telle décision ne soit officialisée ». « Tout en comprenant le souci de la qualité de l’enseignement administré aux magistrats », note le communiqué, « les lacunes de formation doivent être solutionnées dans le cadre d’un plan global de restructuration du système LMD en prenant en considération les spécificités de la formation juridique ». Le communiqué dénonce, par ailleurs, le fait que l’obligation de l’obtention d’un master « ne respecte pas la capacité d’accueil et d’encadrement des établissements concerné ».

 

A la suite du mouvement de protestation à la Kasbah, certains étudiants se sont entretenus avec la présidence du gouvernement qui leur a assuré « un total soutien » ainsi qu'un éventuel report dans la date d'entrée en application de l'arrêté. L’annulation demandée n'est toujours pas, cependant, à l’ordre du jour. Par ailleurs, une réunion s'est tenue, en cette fin de journée, avec le ministre de la Justice Ghazi Jeribi. Une réunion à l’issue de laquelle, on vient d'annoncer que le chef du gouvernement Youssef Chahed tiendra des concertations avec les doyens des universités concernées pour que les conseils scientifiques puissent avoir leur mot à dire. « Une demi-solution », déplore l'une des étudiantes protestataires à Business News...

 

 

15/03/2017 | 19:59 , mis à jour à 20:16
5 min
Suivez-nous

Commentaires (10)

Commenter

el manchou
| 18-03-2017 14:50
Les avocats boudourou qui ne veulent pas payer un centime d'impôts, on n'en veut plus.
Sans oublier que la plupart va finir employé chez un samsar.
L'abolition de la loi sur la zatla va d'ailleurs les mettre au chômage technique.

Bechir Toukabri
| 17-03-2017 10:18
Voilà une des conséquences directe de la révolution. Les jeunes "révolutionnaires de la brouettes" ont longtemps critiqué la médiocrité de l'enseignement supérieur du régime de Ben Ali et la facilité de l'obtention des diplomes; qui ont produit plus de 300000 diplômés chômeurs. Mais quand le gouvernement corrige cette erreur; les étudiants se révoltent. Ils veulent que le ministre les consulte même pour pisser, et veulent continuer d'appliquer l'ancien système. Quelle logique révolutionnaire?

sassi
| 16-03-2017 14:52
un medecin bac +6 +concours assistanat + concours résidanat
minables juges

HatemC
| 16-03-2017 13:02
... que cette justice est tenu par des 2 de tensions ... des abrutis finis et ne parlons pas des avocats qui ne savent même pas ficeler un dossier ...
Il faut durcir les examens et surtout l'accès à ces responsabilités ... il faut de l'intelligence et de la maturité ... apprendre le d=code est une chose mais l'interpréter en est une autre ... or en Tunisie ... ils apprennent le code bêtement .... et pensent être prêt pour exercer ... le code est une gymnastique de l'esprit que le Tunisien ne possède pas ... Il faut tirer vers le HAUT la profession et laisser ces abrutis faire grève ... Ils finiront par se lasser et intégrer les cours ... PAS DE CHANTAGE ...Hatem Chaieb

sassi
| 16-03-2017 11:46
les fénéants et les médiocres veulent avoir une part dans l'élite meme avec un duel de 2 ans d'études ils veulent etre des juges
c'est le niveau bas et la bassesse d'esprit de ces nouveaux prétendants à la magistrature

Jilani
| 16-03-2017 11:44
Ce n'est pas un arrêté. Il s'agit d'un décret gouvernemental !

Mat,
| 16-03-2017 11:24
ils sont des milliers.....
ils forment la majorité des diplômés chômeurs
ils sont intelligents pour la pratique judiciaire et pas pour la théorie
la zatla....plus la peine de les faire comparaître devant le juge...
l'adultère aussi...phénomène national...plus la peine d'arrêter et en faire action de justice
Les cambrioleurs...y en a trop...on va pas tout de meme emprisonner tout le peuple..
Les corrumpus...Et Chawki tabib..qu'est ce qu'il ferait si on les juge...
Les tortureurs, les terroristes....il y a l'IVD
pourquoi des juges alors?? pour les divorces????
Y en a trop !!! faut appeler le Conseil supérieur de la sûreté nationale et amender la loi....vivez ensemble...plus la peine de divorcer....arbitrez vous!!!sortez, vivez, passez la nuit où vous voulez...plus de divorce...

POURQUOI DES JUGES?? ET COMPETENTS????? BIEN FORMES???? BAC +5/6/8/9...ça va pas...
c'est de la mauvaise gestion....des bacheliers sans mention et ils sauront juger le peu qui reste

DHEJ
| 16-03-2017 09:03
B.N il faut changer le document, merci!

B.N : Le lien a été corrigé, merci d'avoir attiré notre attention.

Etudiant
| 16-03-2017 08:22
Appel aux enseignants, aux responsables du ministère de l'enseignement supérieures, NE CÉDER PAS, on veut que le niveau s'éléve

selim
| 16-03-2017 08:19
Déjà que le niveau est très bas , oui tout à fait d'accord pour améliorer le niveau et j'espère que le ministère ne va céder, sinon tout sera facile, on fait une gréve et on obtient tout ce qu'on veuyt