Le président de la FTH (Fédération Tunisienne de l'Hôtellerie), Khaled Fakhfakh a fortement critiqué, ce lundi 26 février 2018, le gouvernement quant à son inaction face à la situation du secteur touristique depuis de longues années.

« Sur les 760 hôtels répartis sur tout le territoire, 260 sont fermés. Alors que rien n’est fait, les structures ferment l’une après l’autre. Il faut aller voir des villes comme Tozeur pour comprendre l’ampleur de la catastrophe » a-t-il dit en rappelant que le « tourisme en Tunisie c’est 20% du PIB ». Pour M. Fakhfakh, il s’agit d’un secteur clé de l’économie du pays et qui a permis l’industrialisation.

« Le chiffre de 8 millions de touristes attendu, annoncé ces jours-ci par les autorités, c’est juste pour faire joli ! Les vrais problèmes comme le manque de transport ou encore l’inadéquation des points frontaliers, n'ont pas été résolus » a-t-il relevé. Le responsable a ajouté qu’un diagnostic sérieux des causes de la crise n’a jamais été fait et que « le gouvernement se doit de trouver des solutions, ce n’est pas un service ! Pour eux, l’hôtelier est un homme riche avec un cigare dans la bouche, mais les choses ont beaucoup changé depuis cette caricature ».

Le président de la FTH a également déploré le fait que les représentants du secteur ne sont pas considérés par les autorités. « Il suffit de penser que dans le plan de développement, pas une partie n’a été dédiée au tourisme qui couvre actuellement 57% du déficit commercial. Comme-ci cela ne suffisait pas, on nous demande de faire des efforts ».

Pour Khaled Fakhfakh, l’estimation des 8 millions de touristes reste néanmoins réaliste : « nous pouvons faire plus ! Les projections pour 2020 sont de 10 millions, il suffirait que les responsables gouvernementaux fassent leur travail ».

Le chef du gouvernement n’a pas été, lui non plus, épargné par la critique. « Je le salue et lui demande d’abaisser l’âge de ses conseillers » a-t-il conclu.

S.A