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Journalistes et patrons de presse n'excluent pas la grève si le gouvernement continue ses ingérences
18/11/2015 | 17:23
3 min
Journalistes et patrons de presse n'excluent pas la grève si le gouvernement continue ses ingérences

Une réunion d’urgence a eu lieu mercredi 18 novembre 2015 dans l’après midi entre les membres de la Fédération tunisienne des directeurs de journaux, le Syndicat national des journalistes et le syndicat de  l’Information relevant de l’UGTT, afin de plancher sur les récentes ingérences du gouvernement dans le travail journalistique, à la suite de la décapitation du jeune Mabrouk Soltani.

 

Les représentants des différentes organisations de la corporation journalistique étaient d’accord sur la nécessité de défendre la liberté de la presse, jugée actuellement menacée par le gouvernement.

 

Le communiqué publié la veille par le ministère de la Justice, faisant part d’une instruction judiciaire sur la base de la loi antiterroriste, à l’encontre des parties ayant diffusé les images de la tête du martyr, représente le dernier épisode de ces ingérences.

 

Les organisations réunies rappellent, dans un communiqué commun, que les journalistes ne sont pas au dessus de la loi, mais qu’il est impératif que ce soient les instances chargées du secteur qui évaluent et sanctionnent les erreurs professionnelles, sans ingérence du pouvoir judiciaire ou du gouvernement. « Lorsqu’il y a des abus des journalistes dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions, et en ce qui concerne leur travail journalistique, ces abus doivent être sanctionnés sur la base du décret-loi 115 relatif à la presse, à l’exclusion de tout autre texte de loi », indique un communiqué commun appelant à ne pas faire immiscer le pouvoir judiciaire dans la bataille opposant le gouvernement aux médias.

 

Les organisations présentes rappellent également la nonchalance du gouvernement dans le traitement du dossier des médias, en dépit des différents appels de la corporation, en ce qui concerne les moyens alloués aux entreprises de presse. Moyens nécessaires à ces entreprises pour assurer les formations adéquates aux journalistes et la mise en place des mécanismes nécessaires pour le respect des règles professionnelles.

 

La Fédération tunisienne des directeurs de journaux, le syndicat national des journalistes et le syndicat de  l’Information de l'UGTT n’excluent pas d’adopter toute mesure légale, y compris la grève générale, pour s’assurer du respect de la liberté d’expression en Tunisie, un des acquis obtenus après la révolution.

 

L’affaire de Mabrouk Soltani a fait couler beaucoup d’encre depuis la décapitation, vendredi dernier, de ce jeune berger de 16 ans par des terroristes.

Les autorités ont tardé à réagir pour contacter la famille de la victime, la recherche de sa dépouille et la récupération de la tête de la victime restée tout au long de la nuit du vendredi au samedi dans le réfrigérateur de la famille. Les médias ont rapidement relayé le scandale et dénoncé le retard pris par les autorités.

 

D’après des sources syndicales, certains représentants du gouvernement auraient mal accepté d’être si violemment critiqués sur la scène publique, d’où apparemment les réactions disproportionnées en cascade, contre les médias. Il y a eu notamment le limogeage du président de l’Etablissement de la Télévision puis l’annonce de l’ouverture d’une instruction judiciaire sur la base de la loi antiterroriste. D’après ces mêmes sources syndicales, on craint fortement que l’instruction en question touche les journalistes, leur hiérarchie, les monteurs, les techniciens, le vidéaste qui a filmé la scène, ainsi que les personnes qui ont partagé la scène sur les réseaux sociaux. La loi antiterroriste punit jusqu’à cinq ans ce type d’abus, alors qu’il s’agit d’une erreur professionnelle, commise par un rédacteur en chef, déjà limogé par sa direction.

 

R.B.H.

18/11/2015 | 17:23
3 min
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Commentaires (19)

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Monia
| 19-11-2015 15:35
que démocrate est une condition nécessaire (i-e "élu par le peuple") mais non suffisante. Il faut être aussi républicain, i-e respecter les valeurs de la République. J'aimerai bien illustrer mon propos par des exemples mais vous comprendrez que je préfère m'abstenir.

Tahar
| 19-11-2015 14:46
Leur grève fera un peu moins de médiocrité dans les médias nationaux. Cela si on peut parler de médias.

kalfoudh
| 19-11-2015 12:36
Je suis du même avis, qu'ils prennent des vacances et qu'ils laissent leur pseudo objectivité dans les tiroirs.

retraité
| 19-11-2015 10:31
Si c'est une grève illimitée quel bonheur pour les citoyens de ne plus entendre et voire ces pseudo journalistes qui nous racontent à la longueur leurs scoop et leurs idioties qui ne sevent à rien à ameliorer le quotidien des citoyens, pour ma part depuis longtemps j'ai boycotté les jounées ,radios et télévisions de la place et je paie malgré tout une redevance RTT imposée par feu Mzali alors que les radios et telévisions vivent de leurs recettes de publicité

Vert Belle Ministre
| 19-11-2015 09:40
... je mettrai tous les journalistes en prison y compris ceux de bn !!!

Observateur en Tunisie
| 19-11-2015 01:09
La Haica doit jouer son rôle et le ministère de la Justice AUSSI : une chose n'exclue pas l'autre!

Que la Haica sanctionne comme il est juste et que le ministère procède comme il est encore plus JUSTE!

Car tout simplement dans l'affaire des images macabres diffusées dans une heure de pointe et de grande participation de public (et ce qui est plus dégoûtant, en coïncidence de l'horaire du repas), il y a la plus grande ignorance des normes éthiques, de la déontologie journalistique et en plus un infraction de la loi antiterroriste, car ces images sont d'une violence VIRALE et traumatisantes spécialement pour les femmes et les enfants, alors que ce syndicat et même la UGTT actuellement achetés moralement et politiquement par Ennahdha, les Fréro-***et leur riches sponsors financiers qataro-turques, en finissent avec leurs sales commerces démagogiques!!

nazou
| 18-11-2015 23:40
Doit accepter la coalition au pouvoir.
La presse laïc ne doit pas instrumentaliser les événements pour tenter de faire renverser le gouvernement !
L'opposition doit attendre les prochaines élections.
Les presses ont chacune leur idéologie,
Soit !!!!mais elles sont trop flagrantes.
On ne peut pas dire que vous fassiez tous dans la dentelle !

Pour l'affaire du rédacteur qui avait fait diffusé le sac contenant la tête du gamin, il était peut-être de bonne foi. Il voulait peut-être attirer l'attention sur ce drame,
Reste que c'est choquant.
Le témoignage de son cousin est tellement poignant, qu'il n'y-a pas besoin d'images !!!
La haica doit être réactive !
le gouvernement n'aura pas besoin d'intervenir, si tout le monde fait son boulot convenablement !!!

Les tunisiens sont fatigués !!!
Ils sont tellement fatigués, qu'ils ne veulent même plus de démocratie !!

Watani
| 18-11-2015 20:13
Quel bonheur une CREVE SVP on aimerait quelle soit illimitée et a vie .on s'intéresse plus a vos informations .merci

ftouh
| 18-11-2015 20:01
A part une morité bien minuscule tout le reste waalou...sinon des Chercheurs de scoops et baratineursm manipulateurs...

Une bonne nouvelle votre greve.

une greve de votre part nous calmera et nous amenera un peu plus des serenité. Votre soi-disant professionalisme est au ras des paquerette sinon plus bas...

lambda
| 18-11-2015 20:00
Je m'excuse d'user de ce type de vocabulaire mais ces lecteurs qui applaudissent une grève de la presse sont idiots. Et ils utilisent un média pour dire qu'ils sont contre les médias. Ils seront les premiers à être privés d'information et d'expression.
Le lecteur qui veut un journal qui ne sert pas d'idéologie où a t il vu ça ? La vérité est qu'on n'a pas compris le rôle de la presse pour denoncer les abus des dirigeants et du gouvernement. Et c'est normal que les journaux servent une idéologie. El fejr et zitouna servent les islamistes et mosaique et bn servent les laïcs. Ca crée un équilibre. C'est comme ca partout.
Pour le professionnalisme on parle comme si on a des politiques comparables aux politiques americains, des footballeurs comme ceux du bayern munich ou fc barcelone ou des avocats comme en europe ou aux usa. C'est partout pareil de la médiocrité et les journalistes ne sont pas plus médiocres que les autres corporations. Pour être proche de plusieurs amis journalistes je peux même dire qu'ils sont les moins médiocres. Eux au moins ils ont réussi leur révolution, font face au pouvoir et défendent leur liberté acquise. Je ne dirai pas de même des magistrats ou des hauts fonctionnaires ou des flics. Rappelez vous avant la révolution qui de nous pouvait lire des informations critiquant le pouvoir et commenter ces informations ? D'accord pour respecter les règles de la déontologie mais cette liberté doitêtre préservée pour notre intérêt à tous et les journalistes comme les médecins ou les flics et toute autre corporation ont droit à l'erreur et à notre clémence.
Merci à tous les médias et tous les journalistes pour tout ce que vous faites et pour les espaces d'expression que vous nous offrez.