Contacté par Business News le président de la Chambre syndicale nationale des gérants et propriétaires des stations-service, Mohamed Sadok El Bedioui, a souligné que le secteur est soumis au décret N°91-1996 du 23 décembre 1991, relatif aux produits et services exclus du régime de la liberté des prix et aux modalités de leur encadrement. Et d’expliquer que les gérants et propriétaires de stations-service ne sont pas libres, que les prix qu’ils pratiquent, et par conséquent leur marge bénéficiaire, sont fixés par les autorités de tutelle. Toute hausse dans les salaires qui représentent 60% des coûts d’exploitation, va porter atteinte à leur équilibre financier fragile.
M. El Bedioui a expliqué que la chambre n’est pas contre l’application de cette hausse, mais comme les syndicalistes le savent très bien, la signature va les contraindre à faire deux augmentations de 6% : une relative à 2018 et qui a un effet rétroactif à partir du 1er mai 2018 et une autre qui commence dans à peine deux mois le 1er mai 2019 au titre de 2019. Ce qui est assez conséquent, s’agissant de produits administrés et sans une révision de la marge bénéficiaire de la part des autorités de tutelle. A cet effet, la chambre leur a envoyé deux courriers, et ceci à partir du 26 septembre 2018, mais rien n’a été décidé pour le moment.
Autre révélation de taille, Mohamed Sadok El Bedioui a soutenu : « Pour que les stations-service entrent dans leurs frais et préservent la pérennité du secteur, l’augmentation de la marge bénéficiaire qui doit être opérée par les autorités de tutelle est de l’ordre de 6 millimes », un chiffre assez conséquent, trois fois la hausse de 2 millimes opérée en 2016.