Le chef du gouvernement a donné une interview à Boubaker Ben Akecha sur la chaîne privée, Attessia TV, ce soir du vendredi 21 décembre 2018. En voici les points essentiels :

L’attaque terroriste de Sbiba : " le problème, c’est la banalisation du fléau du terrorisme "

L’Etat fournira le soutien financier et moral à la famille du martyr Khaled Ghozlani. La tunisie a parcouru des pas énormes dans la lutte contre le terrorisme. Mais le problème, c’est la banalisation de ce fléau. La guerre contre le terrorisme est continue puisque la Tunisie est visée en tant que démocratie naissante.

La situation économique : "un seul mot : le travail et la reprise de la productivité "

En 2016, j’étais franc avec les Tunisiens et j’ai bien dit que la situation est difficile. Lors de mon premier discours devant le parlement, j’ai dit que les indicateurs seront au vert à l’horizon de 2020. Nous allons sortir de la crise grâce à nos compétences. Tout le monde sait que la présence du FMI ne présage rien de bon, mais c’est le gouvernement précédent qui s’est engagé avec le FMI. Notre priorité était de réduire le déficit budgétaire et d'augmenter la croissance. Ce gouvernement a sauvé la Tunisie du pire.

L’inflation n’est pas juste un chiffre, mais des familles qui vivent une situation difficile. L’inflation est le résultat de politique financière. Les LF précédentes avait pour objectif de réduire le déficit budgétaire, ce qui a engendré la hausse de l’inflation. Cette année, aucune augmentation fiscale n'est prévue pour le citoyen. Notre objectif est d’améliorer le pouvoir d’achat, notamment, pour la classe moyenne. Pour réduire le déficit de la balance commerciale, un seul mot : le travail et la reprise de la productivité.

Le déficit de la balance commercial est principalement dû à la consommation énergétique. Pour cela, il faut s'orienter vers les énergies renouvelables et rationaliser la consommation.

La situation sociale : " j’ai confiance en la sagesse des responsables de l’UGTT "

La grève est un droit constitutionnel. L’UGTT a le droit de défendre ses affiliés, mais il faut reprendre le travail et la productivité. Travaillez, l’Etat vous donnera. Si ça ne tenait qu’à moi, j’augmenterai tout le monde, mais nous avons des priorités. Des négociations sont en cours avec la centrale syndicale, et j’ai confiance en la sagesse des responsables de l’UGTT pour parvenir à une solution basée sur des critères scientifiques.

La loi de finances 2019 et le report de la taxe de 35%

Accuser le gouvernement de lobbying, c’est du pur populisme, je doute des connaissances économiques de ces gens qui accusent. Le report de l’application de cette taxe s’inscrit dans le cadre de la lutte contre l’inflation. C’est quoi cette diabolisation des hommes d’affaires ? Qui va investir en Tunisie, si on taxe encore les hommes d’affaires ?

Avant de parler du changement du plan de développement, il est nécessaire de reprendre la production.

Les grandes réformes : "20 projets de loi sont bloqués à l'ARP"

Nous avons plus de 20 projets de loi bloqués à l’assemblée des représentants du peuple. Durant 2 ans et demi nous avons eu beaucoup d’entraves. En 2019, des grands projets verront le jour comme le RFR et le port d’Ennfidha.

Youssef Chahed à Boubaker Ben Akacha : "Je pensais que tu faisais partie de l'affaire de l'argent britannique"

Youssef Chahed à Boubaker Ben Akacha : Tu m’as bombardé de questions difficiles, je pensais que tu faisais partie de l’affaire de l’argent britannique. Boubaker Ben Akacha : Je n’ai rien touché pour le moment, j'aurai des questions plus accommodantes quand je serai payé. 

La justice transitionnelle : "Il n’y a pas eu de réconciliation globale "

Nous n’avons pas réussi le processus de la justice transitionnelle. Il n’y a pas eu de réconciliation globale. Cela est dû à la politisation du processus, outre la personnalité controversée de la présidence de l’IVD. Le gouvernement proposera une initiative pour poursuivre le processus de la justice transitionnelle.

La situation politique et la relation avec Ennahdha

Ce n’est pas moi qui ai ramené Ennahdha au pouvoir, le parti est là grâce aux urnes. En 2016, Ennahdha était déjà au gouvernement. C’est le président de la République qui l’a ramené. Celui qui veut gouverner sans Ennahdha n’a qu’à le vaincre lors des élections. La présence d’Ennahdha ne reflète pas son poids parlementaire.

La relation avec Béji Caïd Essebsi

Ma relation avec le président de la République n’est pas tendue. Elle a changé depuis le discours où j’ai accusé Hafedh Caïd Essebsi d’avoir détruit Nidaa.

La situation à Nidaa Tounes

Le Nidaa dans lequel j'ai milité et dans lequel des milliers d'autres ont milité n'existe plus. La direction actuelle ne repésente pas le projet de base sur lequel le parti a été bati. 

Si c'est cela Nidaa Tounes, alors je ne me vois pas appartenir à ce parti. Vous croyez vraiment qu'il y aura un congrès? 

Le projet politique et la candidature à la présidentielle 

Fini le temps où un parti tourne autour d’une personne. Il est nécessaire de réunir la famille démocratique et progressiste.

Je ne pense pas à la candidature en 2019, le pays a d’autres priorités et j’ai d’autres préoccupations.

Il est nécessaire de redonner l’espoir aux Tunisiens, avec la volonté et les compétences, nous sommes capables de sortir de la crise et de voir le bout du tunnel.

Mot de la fin : Vive la Tunisie !

S.H