L'essentiel de l'interview de Youssef Chahed
Le chef du gouvernement s’est adressé, ce soir du mercredi 17 avril 2019, au peuple tunisien à travers une apparition télévisée sur la chaîne Al Wataniya 1.
19h45 Le chef du gouvernement a indiqué qu’il avait prévu de s’adresser au peuple tunisien, la semaine dernière au parlement, à un sujet qui intéresse tous les Tunisiens : la santé. « Mais vous savez tous ce qui s’est passé. Toute la confusion et le chaos qui ont régné. Tout cela a eu lieu parce qu’il y a des gens qui ne comprennent pas la démocratie. La démocratie n’est pas l’insulte et la diffamation. Tout cela doit se terminer. Les problèmes du pays ne peuvent être résolus qu’à travers le dialogue et la sagesse».
19h47 Youssef Chahed a ajouté : « Cela revient aux campagnes électorales avant l’heure et aux revendications exagérées de certains syndicats, et on va jusqu’à faire chanter le gouvernement, mais le gouvernement ne va pas céder, et je leur dis que c’est inadmissible ». Il a assuré que les prochaines élections sont certes importantes, mais que cela ne doit en aucun cas bloquer le pays. « Les Tunisiens ont des besoins, des besoins sur lesquels va travailler le gouvernement durant la période à venir ».
19h50 Et à Youssef Chahed d’ajouter : « Les examens nationaux, la rentrée scolaire, et la saison touristique ainsi que le retour des Tunisiens résidant à l’étranger font partie des priorités du gouvernement dans la période à venir. Mais pour assurer ses priorités, la question de la sécurité demeure une condition primordiale. Cela dit, les avancées réalisées au niveau de la sécurité sont considérables et la levée des restrictions de voyage par plusieurs pays en témoignent ».
19h55 Pour améliorer la situation, le chef du gouvernement estime nécessaire de poursuivre les réformes, notamment, à travers l’amélioration du climat d’investissement. « Il faut adopter le Code de l’Investissement et poursuivre les grands projets ». Parmi les priorités du gouvernement, Youssef Chahed s’est penché sur les réformes sociales, assurant que chaque Tunisien doit bénéficier d’une couverture sociale. Il est également revenu sur la réussite du dernier dialogue participatif dans le secteur de la Santé, assurant que d’autres dialogues de ce genre sont prévus dans les secteurs de l’agriculture et du transport.
19h57 « Les campagnes électorales ne doivent pas empiéter sur les priorités du pays. Diriger un Etat ne passe pas par les slogans. Parler c’est facile, agir c’est plus dur ». Le chef du gouvernement a rappelé que le gouvernement a pris ses fonctions dans des conditions difficiles, soulignant que plusieurs indicateurs se sont améliorés. « Cependant personne n’en parle. Je sais que la situation est encore difficile. Je suis conscient qu’une grande partie des Tunisiens n’a pas perçu les changements ».
« J’étais franc dès le départ, et j’ai précisé que les indicateurs ne seront au vert qu’à l’horizon de 2020. Je dois dire aux Tunisiens ce qu’ils doivent entendre et non ce qu’ils veulent entendre. C’est ma responsabilité et je l’assume. »
20h « Malheureusement, le discours politique est mauvais, et tout le monde sombre dans le populisme. Le problème c’est que certains essayent de discréditer le gouvernement et tentent de remettre en cause sa crédibilité, comme ce fut le cas pour la concession de Halk El Menzel ou pour la guerre contre la corruption. Mais qu’ont-fait ceux qui nous ont remis en cause ? Pour l’intérêt de la Tunisie, je n’ai peur de personne, et je ne suis pas là pour plaire à quiconque. Les campagnes de dénigrement et de diffamation ainsi que les fake news ne me dérangent pas et je n’y réponds même pas. Ce n’est pas parce que je ne peux pas, mais parce que ma position ne me le permet pas. Peu importe les décisions douloureuses qu’on doit prendre, on le fait quand c’est dans l’intérêt du pays. Je ne cherche pas à être populaire. On doit faire face à ceux qui veulent nous pousser dan le carré de la violence. Pour la réussite des élections, il faut assainir le climat politique. Pour cela, j’ai décidé d’ouvrir un dialogue avec les partis politiques et les organisations pour mettre en place une charte d’éthique politique dans l’objectif de préserver la transition démocratique sans la moindre exclusion»
20h05 Youssef Chahed a conclu en assurant que la feuille de route du gouvernement est claire et soulignant que tout est possible avec l’union et le rassemblement. « Tahya Tounes (Vive la Tunisie)» a-t-il dit à la fin.
Sarra Hlaoui
