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Tribunes
Une baisse des prix des carburants jusqu'à la fin 2013 est possible
17/04/2013 | 1
min
Une baisse des prix des carburants jusqu'à la fin 2013 est possible
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Par Mahmoud El May*

Une fois de plus, en 12 mois le prix du baril « casse les 100 ». Ce qui veut dire qu'il passe sous le niveau de 100 $ le baril. Cette information technique a une incidence évidente sur le quotidien de chacun de nous, en cela qu’au moment du vote du budget de l'Etat, c’est-à-dire la loi de Finances de 2013 en décembre 2012, le prix de référence du baril de pétrole était supérieur à ce qu’il est maintenant.

Aujourd’hui, grâce à cette baisse significative du pétrole, il est possible, voir vital, de diminuer le prix à la pompe de 7 à 10 % sans que l'Etat ne mette un seul millime de plus dans la caisse de compensation (établissement public qui a pour but de stabiliser les prix des produits de base) et ce prix indexé pourrait même être bloqué jusqu’à fin 2013.

Donc diminution du prix du pétrole, renégociation du prix du litre d’essence plus blocage sur les 7 mois restants de l’année, avec pour finalité de permettre d’augmenter le pouvoir d'achat et, ce faisant, diminuer les coûts de transports de l’agro-alimentaire qui ont une incidence directe sur les prix des produits de base. Sans parler de la possibilité de rendre l’essence de contrebande, que nous voyons fleurir sur les routes de notre pays, moins compétitif et donc limiter les conséquences désastreuses et dangereuses de l’usage de ce produit coupé avec de la javel et autres produits nocifs sur les voitures et indirectement sur la vie des usagers des véhicules concernés.

Pour mémoire, nous étions dans la même situation en juin 2012, lorsqu’après avoir voté en avril à 112 $ le prix du baril, celui-ci est descendu jusque 90 $, c’est-à-dire 20% moins cher que la référence du budget. Ce prix aurait pu être bloqué jusqu’à fin 2012 permettant de diminuer le prix à la pompe, sans aucune incidence, vu la marge sur la caisse de compensation et sans frais supplémentaires pour l'Etat. Au contraire, cette baisse aurait été bénéfique jusqu’à maintenant, si par exemple nous avions opté pour une diminution de 15% et aurions laissé 5% au profit de la caisse de compensation.

Bref, c'est le passé! Cette année le prix de référence dans la loi de finance est de 110$ par baril. Suite à l’augmentation du baril en mars 2013 qui a vu les prix bouger vers 117$, l’essence à connu une augmentation importante de plus de 100 millimes (0,1 dinar) (5 mars 2013 : L’essence sans plomb : 1,570 dinar, Le gasoil 50 : 1,400 dinar, Le diesel : 1,170 dinar, etc )
Pourtant, au moment où je vous écris, le prix de référence du pétrole Brent est à 99,5 $, ce qui veut dire que l’Etat soucieux de la situation de ses citoyens et qui augmente l'essence quand le prix du baril augmente et devrait baisser l'essence quand le prix du baril baisse. Sans aucune incidence sur la caisse de compensation baisser de 7 à 10 % le prix du litre d’essence tout en bloquant avec les fournisseurs les prix de nos achats de carburant sur plusieurs mois.

A un moment difficile économiquement pour notre pays et pour les foyers de nos compatriotes, cette baisse offrirait une bouffée d'oxygène à la classe moyenne et influerait sur les produits de premières nécessité, ce qui augmenterait le pouvoir d’achat, doperait la consommation et permettrait de relancer une économie moribonde.

Il arrive que les solutions les plus évidences soient les moins compréhensibles par ceux qui compliquent tout.

Aujourd’hui, ceci est facile à faire et c'est en tant que professionnel que je soumets cette proposition qui est un exemple parmi d’autres que l’opposition est constructive et qu’elle est prête à soutenir le gouvernement dès lors qu’il veut servir l’Etat dans l'intérêt du panier du simple consommateur tunisien et des entreprises tunisiennes.
Dans une période telle que celle là, le gouvernement pourra toujours compter sur les forces vives de la nation pour tenter d'améliorer la situation de la Tunisie et des Tunisiens, surtout les plus nécessiteux, ainsi que sur une opposition qui n'a jamais refusé de chercher des solutions avant comme après avoir refusé d'entrer au gouvernement.

* Député du Groupe Démocratique, au sein de l'Assemblée Nationale Constituante
17/04/2013 | 1
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