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Tribunes
Deuxième droit de réponse de Mourad Sakli : Les dessous du Festival de Carthage
21/09/2013 | 1
min
Deuxième droit de réponse de Mourad Sakli : Les dessous du Festival de Carthage
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Mourad Sakli revient, dans cette tribune, sur des points relevés dans le cadre de commentaires soumis, par nos lecteurs et par Nabil Ben Abdallah, suite à la publication de son premier droit de réponse. Rappelons que des questions relatives à sa direction du festival de Carthage lui avaient été adressées par ce contributeur en date du 10 septembre 2013. Dans ce deuxième droit de réponse, M. Sakli a voulu amener des éclaircissements supplémentaires par rapport aux interrogations qui lui ont été adressées. Nous noterons, par ailleurs, que plusieurs commentaires hostiles à M. Sakli nous étaient parvenus d’une même adresse IP, dénotant, incontestablement, qu’il s’agissait d’une même personne.

Je pensais avoir répondu à vos principales interrogations concernant le bilan financier, quand j’avais affirmé que la subvention du ministère réservée à la 49 ème édition (2013) était dans les mêmes proportions qu’en 2012 (certains journalistes avaient avancé que cette subvention avait baissé), et que l’actuelle édition n’a pas enregistré de déficit. Cette année, pour la première fois, le rapport moral et financier officiel détaillé sera publié dans tous les journaux en même temps vers le 20 octobre 2013 sous forme de communiqué. Vers le 20 octobre, quand le festival aura terminé de payer tous les employés (montants individuels et donc aussi montant global déjà définitivement arrêtés). Mais pour que vous ne soyez pas obligé de trop attendre, je peux vous avancer quelques chiffres :

- La balance générale du budget du festival est très légèrement excédentaire (5.179.000 TND de recettes contre 5.160.000 TND de dépenses).

- Le montant global des cachets pour les 31 soirées et les 38 artistes ou groupes (certaines soirées présentaient deux artistes ou deux groupes, voir à ce propos le programme complet sur www.festivaldecarthage.com) a été de 3.504.015 TND (y compris les cachets relatifs aux concerts annulés). Je pense que ce montant n’aurait même pas suffit à programmer Jean-Michel Jarre à lui tout seul si nous avions eu recours à un autre intermédiaire réputé.

- Le montant de toutes les autres dépenses s’élève à 1.656.000 TND.

- La subvention du ministère pour l’édition 2013 a été de 2.100.000 TND. Le sponsoring et le partenariat ont engendré des recettes dont le montant s’élève à 1.015.000 TND (record historique). La billetterie a engendré des recettes dont le montant s’élève à 1.750.000 TND (record historique aussi).

Concernant le respect des procédures, je rappelle encore une fois –et une dernière fois- que toutes les opérations administratives et financières (y compris les transferts en devises) ont été effectuées dans le strict respect des lois et des législations en vigueur. Le festival n’ayant pas de statut, toutes ces opérations ont été dès le départ confiées à une institution publique qui a géré la totalité du budget et qui n’a pas dépensé le moindre dinar sans respecter les procédures et les règles de la comptabilité publique. Il s’agit de l’Agence de mise en valeur du Patrimoine et de Promotion culturelle (AMVPPC).

Quant au recours aux services des intermédiaires tunisiens, il ne faut pas induire les lecteurs en erreur, mais plutôt leur expliquer. Vous devez savoir qu’en fonction de l’importance de l’artiste et de sa renommée internationale, la chaîne des intermédiaires est plus ou moins longue. C’est très simple, si vous voulez faire des économies, vous devez raccourcir cette chaîne et non la rallonger. Il y a le manager, la maison de disques (qui intervient ou pas selon les cas), l’agence de booking, les tourneurs (souvent suivant des régions du Monde), dans certains cas d’autres intermédiaires et enfin de chaîne les intermédiaires tunisiens.

Je n’ai rien contre les intermédiaires tunisiens qui respectent leur rôle, leur profession et surtout le festival, ceux qui déclarent les montants exacts des transactions contrats à l’appui et perçoivent leurs émoluments en dinar tunisien dans la transparence totale selon la tradition du festival qui a toujours octroyé 10% à ces gens-là (ce pourcentage est déjà exagéré et dépasse très souvent le montant perçu par la manager de l’artiste !). La preuve, c’est que la majorité écrasante des spectacles ont été contractés via des intermédiaires tunisiens. Pour le reste, quand vous êtes directeur de festival et que vous avez un contact direct, il ne faut pas hésiter car un directeur de festival est toujours plus crédible qu’un intermédiaire et obtient très souvent des prix exceptionnels.

Il faut avouer que certains intermédiaires gonflent exagérément les montants des rémunérations des artistes. Si vous connaissez à peu près ces montants, vous ne -pouvez pas ne pas réagir.

Vous avez induit les lecteurs en erreur en soulignant les contrats signés de gré à gré, mettant en cause mon intégrité ! Cela est ridicule car tous les contrats de tous les artistes avec tous les festivals du monde sont signés de gré à gré ! Même ceux contractés via des intermédiaires tunisiens. La raison en est toute simple, l’artiste est unique, son manager est unique, l’agence de booking est unique ! Vous avez déjà vu un appel d’offres local ou international pour engager un artiste déterminé ? Tous les directeurs de tous les grands festivals du monde choisissent des artistes et signent des contrats. Ce n’est pas du tout nouveau !

Je ne suis nullement tenu de signer tous les contrats via des intermédiaires tunisiens. Il y a bien une circulaire de ministre qui incite à collaborer avec eux pour préserver la profession, j’en conviens et j’ai d’ailleurs appliqué les termes de cette circulaire dans la majorité écrasante des cas. Sauf que j’ai aussi un contrat qui me permet de signer aussi sans passer par les intermédiaires locaux à l’instar de tous les directeurs de festivals dans le monde, notamment pour que le festival que j’ai l’honneur de diriger fasse des économies de dépenses parfois inutiles.

Je suis enfin d’accord avec vous sur un point. Il faut que toutes les procédures administratives des opérations financières ou autres passent au peigne fin. Vous vous êtes arrêté au Festival International de Carthage et à l’édition 2013 ! Pour ma part, je vais encore plus loin : j’appelle à un contrôle minutieux pour cette édition du festival, mais aussi pour tous les festivals étatiques ou privés sur les 20 dernières années. La raison en est toute simple. Il n’y a presque pas de festivals privés au vrai sens du terme en Tunisie. À part de très rares exceptions, tous les festivals dits « privés » ou connus en tant que tels reposent sur des financements de l’état, du moins en partie. Pour la plupart, ils demandent et obtiennent le statut de manifestation culturelle auprès du ministère de la Culture, au même titre que le festival de Carthage. L’argent est toujours public, même quand il est octroyé sous forme d’une subvention du ministère du Tourisme par exemple !

Enfin, et contrairement à vos allégations, le billet dans les gradins pour les concerts les plus chers était à 40 TND. La moyenne sur toute l’édition est de 23,385 TND. Il y a eu beaucoup de spectacles à 10, 15, 20 et 25 dinars. J’attire votre attention qu’il y a des éditions du festival où le billet dans les gradins a été vendu à 65 dinars, sans parler des festivals dits « privés ».

Permettez-moi, cependant, d’ouvrir une parenthèse. Je suis choqué que l’administrateur de ce site se soit trouvé dans l’obligation de supprimer un grand nombre de commentaires me concernant, car émanant tous, comme il l’a précisé, d’une même adresse IP. Il s’agit donc d’une campagne orchestrée par une seule personne. Là, il ne s’agit plus d’une tentative d’éclairer l’opinion publique, mais d’un essai de nuire à la réputation et à l’intégrité d’un homme. Je déplore tout cela, et réponds seulement à l’unique personne qui a posté tous ces commentaires que je ne suis nullement affecté. Je ferme la parenthèse.
21/09/2013 | 1
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